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Économie Publié le jeudi 20 août 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Palabres à la MATCA - Me Nouama : “Nous tiendrons l`A.G ce matin contre vents et marées”

L'avocat chargé de gérer la Matca a animé une conférence de presse hier à son cabinet sis à Treichville pour réaffirmer sa volonté d'assainir la mutuelle des taxis malgré les palabres qui secouent la maison.


Contrairement à l'information parue hier dans le quotidien Fraternité Matin, l'Assemblée générale de la mutuelle des taxis compteurs d'Abidjan (MATCA), prévue ce matin aura bel et bien lieu à l'ex-AITACI de Treichville. C'est en tout cas ce qu'a confirmé hier Maître Antoine Nouama, avocat à la Cour, désigné mandataire judiciaire de la maison. «L'assemblée générale aura bel et bien lieu. Les mutualistes sont déterminés. Et, j'entends moi-même aller au bout de ma mission», a déclaré hier l'avocat qui a animé à son cabinet de Treichville une conférence de presse sur le sujet. Il a donc estimé que la prétendue annulation de l'AG de ce matin n'est que le fruit de la campagne d'intoxication, engagée par Bakayoko Sidiki et Camara Moustapha, les actuels PCA et DG «qui veulent se maintenir à ma tête de la MATCA contre la volonté des mutualistes». Selon certains mutualistes, les actuels dirigeants préparent des troubles lors de
l'Assemblée générale, prévue ce matin. A en croire Maître Nouama, la situation est d'autant plus préoccupante que la MATCA est gérée sans conseil d'administration, comme une entreprise familiale. «Aujourd'hui, les salaires ne sont pas régulièrement payés, les sinistres et les impôts ne sont plus couverts. Plus grave, un coffre-fort, contenant une forte somme a disparu fin 2008, sans que cela n'émeuve les dirigeants auto-proclamés de la MATCA. Où est parti tout cet argent ?», s'est-il interrogé, déplorant que tout est possible maintenant en Côte d'Ivoire. Malgré sa détermination à remplir sa mission de redressement de la MATCA, Maître Nouama craint que des évènements ou décisions ne viennent compromettre sa mission, «puisque, affirme-t-il, tout est possible aujourd'hui à la Justice».

Péripéties judiciaires

Prévue pour 10 heures hier matin, la conférence de presse de Maître Nouama n'a finalement eu lieu quant début d'après midi. C'est que le matin, l'avocat a été saisi d'un référé d'heure en heure tendant à annuler l'effet de l'ordonnance N. 4453/2009 du 13 août 2009 par laquelle la juridiction présidentielle d'Abidjan Plateau notamment le président Antoine Blé a nommé Maître Nouama. Et qui l'autorise à «convoquer à titre exceptionnel pour parer au plus pressé une Assemblée générale de la MATCA, en vue du renouvellement des organes dirigeants de ladite Mutuelle». S'appuyant sur cette décision de justice, plusieurs sources proches du dossier MATCA, estiment que cette fois l'ordre sera rétabli dans la maison. Le mandataire judicaire préfère malgré tout jouer la prudence, car, dit-on, «le dossier MATCA brûle». Maître Diallo Souleymane, le précédent mandataire judicaire nommé par l'ordonnance N. 1501/2009 du 5 mars 2009 a
été démis par le même président du tribunal de 1ère instance d'Abidjan. Il est reproché à Maître Diallo d'avoir signé un protocole d'accord avec les actuels dirigeants de la MATCA, alors que sa mission consistait à renouveler au plus vite la direction de la Mutuelle. C'est fort de ces revirements judicaires que l'on estime aujourd'hui qu'un autre coup de théâtre est encore possible dans le dossier MATCA. A propos de coup de théâtre, le bruit court dans le milieu que des loubards auraient été recrutés pour empêcher la tenue de l'AG ce matin. «Nous avons pris toutes les dispositions parce que nous savons que tout peut arriver», conclut Maître Nouama. L'Assemblée générale de ce matin promet donc d'être très mouvementée.

Par Faustin Yao K
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