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Showbizz Publié le mercredi 26 août 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Joseph Andjou, journaliste, initiateur de Mama Diva : “Pourquoi je m’engage dans la lutte contre le Vih-Sida”

Eric Virgal, Medhy Custos et Harry Diboula sont annoncés à Abidjan pour aujourd’hui mercredi. Ils arrivent dans le cadre de la soirée de gala organisée par le journaliste Joseph Andjou. Donnant le contexte et les contours de cette soirée de bienfaisance, Andjou s’est livré à l’IA.


Joseph Andjou est depuis début août à Abidjan pour tenir un dîner gala à l’endroit des femmes vivant avec le VIH Sida. Pourquoi ce créneau de la lutte contre le VIH Sida et quelle est pour vous l’opportunité que représente cette soirée ?

Je voulais, à ma manière, faire quelque chose pour la Côte d’Ivoire. Ça aurait pu être un défilé de mode, une soirée de je ne sais quoi mais, le choix a été porté sur une situation qui est dramatique. Je pense que cette situation, je la vivais sans la connaître. C’est un peu confus mais, je me comprends. J’ai vu qu’autour de nous il y a tant d’amis, de frères, de sœurs qui meurent du Sida. Evidemment, il n’y a pas que le Sida qui tue en Afrique. Il y a la diarrhée, la drépanocytose, le paludisme. Le choix du Sida s’est imposé à moi parce que j’ai deux amis à moi qui sont morts du Sida cette année en Côte d’Ivoire. L’opportunité serait d’aider à ma manière, de créer un petit fond : Mama Diva. Pour essayer d’apporter un peu d’argent à ce fonds national d’aide aux personnes vivantes avec le VIH Sida qui existe déjà. Je ne viens pas en Côte d’Ivoire pour tenter de stopper la maladie. Je n’ai pas cette prétention, ce pouvoir ni cette magie. Mais le pouvoir et la magie que j’ai, c’est de faire cette soirée, de toucher le cœur des Ivoiriens pour qu’on me donne un peu d’argent – même pas à moi – et qu’on le mette dans le fonds.

De quel moyen disposez-vous pour contrôler le fonds ?

J’y veille jusqu’au bout pour voir jusqu’où ira cet argent. Je mets tout le monde au défi de me reposer la même question – même toi – quelques mois après de savoir où est passé l’argent de Mama Diva; combien on a recueilli. C’est un défi que je lance à l’Intelligent d’Abidjan. Si tu ne reviens pas à moi dans six mois, c’est moi qui viendrai vers toi pour te dire ce qui a été fait de l’argent.

Pourquoi le terme Mama Diva pour désigner cette action ?

Mama Diva pour la simple raison qu’une mère reste une mère. Même si elle est malade du Sida, elle reste toujours une Diva. Une Mama Diva reste toujours une femme pleine de sensibilité, de charme. En fait, on souhaiterait banaliser cette maladie. Nous voulons montrer qu’on peut être porteur de maladie, du VIH Sida et être une diva.

Une chose est de récolter les fonds, l’autre est de savoir si une destination est déjà tracée pour faire bénéficier concrètement de ce fonds ?

Nous sommes en collaboration avec le ministère de la Lutte contre le VIH Sida, avec Madame Adjobi Nebout. La soirée est d’ailleurs placée sous son parrainage et sous l’égide du ministre du Tourisme, Konaté Sidiki. On a recensé des associations qui vont recevoir cet argent et recevoir les enfants de ces femmes qui vont à l’école, qui ont besoin de kit scolaire, de cahiers, etc. On va les aider à les avoir. C’est la Librairie de France qui donnera cette aide que j’estime précieuse. Au cours de la soirée, il y aura plusieurs dons qu’on va faire mais, voici quelque chose de concret.

Quel esprit guide cette soirée ?

Pour que vous compreniez l’esprit de cette soirée, nos mamans qui vivent avec le VIH Sida et qui n’ont pas les possibilités d’acheter les médicaments ou sans possibilité d’acheter de simples cahiers pour leurs enfants, nous, Mama Diva avec la Librairie de France choisissons dix élèves par niveau scolaire – du CP1 au CM2 – et on va, pour les aider, les leur offrir.

Quelles articulations seront données à ce gala ?

La soirée sera surement animée par Soum Saint Félix, les artistes vont ouvrir les hostilités. Par la suite, viendra l’émission télé que je vais enregistrer. Parce qu’il s’agit avant tout d’une émission de télévision sur le plateau. Je vais recevoir les artistes tels Eric Virgal, Medhy Custos, Aïcha Koné, Bailly Spinto et Harry Diboula. C’est un show télévisé que nous allons faire ce 29 août d’autant plus que c’est la première fois que je vais faire une telle émission chez mois en Côte d’Ivoire qui va être, après, rediffusée sur les quatre chaînes panafricaines.

En Côte d’Ivoire précisément et en Afrique de l’ouest généralement le taux de personnes vivant avec le VIH Sida est alarmant. Pour cette situation dramatique que vous viviez sans pour autant la connaître jusqu’à ce qu’elle vous arrache deux amis, quel est le message de prévention pour ceux encore vivants ?

On dit abstinence et usage de préservatif pour lutter contre le VIH Sida. Par expérience, parce que j’ai vu, j’ai entendu des choses, je crois que, pour être honnête, les défenseurs de la partie abstinence n’ont pas tellement tort. Parce qu’aujourd’hui, il y a efficacité au niveau des préservatifs mais on a tendance à oublier que, parfois, ça se casse en plein acte sexuel. C’est la porte ouverte à l’infection ! Le message que nous lançons à travers l’Intelligent d’Abidjan est un message vrai. Beaucoup de journaux n’en parlent pas mais je vous assure qu’un préservatif même bien fabriqué part parfois dans un acte sexuel.

A quelques jours du gala pouvez-vous confirmer la venue des artistes sollicités à l’extérieur ?

Ils arrivent le 26 soir (Ndlr, ce soir). Nous aurons un cocktail de présentation devant la presse. La feuille de route va les emmener à l’émission Tempo, aux répétitions puis à la grande nuit du dîner gala, à l’hôtel du Golf.

Réalisé par Koné Saydoo
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