L`Etat de Côte d`Ivoire comparaîtra le 24 septembre prochain à 10h, devant la cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao). L`information a été donnée, hier, à l`hôtel Ibis-Plateau par Me Narcisse Aka, avocat des cadres de la filière café-cacao (détenus à la Maca), à l`occasion d`un point de presse qu`il a animé. Selon lui, cette citation intervient suite à une plainte qu`ils ont portée devant ladite cour par rapport à la ``détention préventive de ses clients depuis bientôt 15 mois à la Maca`` ; Et qu`il juge injuste et contradictoire aux normes nationales et internationales. Il a toutefois précisé que ce procès portera sur la forme et non le fond. C`est-à-dire sur les conditions des droits de l`homme. "Nos clients ne réclament pas l`impunité mais l`ouverture du procès pour que la vérité soit dite. Et croyez-moi, si la vérité est dite, beaucoup de personnes auront des raisons d`être inquiètes (…) Nous sommes animé par un sentiment de révolte car si l`Etat ne peut pas réunir les moyens pour juger nos clients, qu`il les libère provisoirement" affirme-t-il avant d`annoncer qu`il compte saisir le Conseil constitutionnel pour cette affaire. Car dit-il, par cette longue détention des présumés, l`Etat viole des dispositions de la constitution ivoirienne. "Nous avons l`occasion de tester l`impartialité et la neutralité du nouveau président du Conseil constitutionnel, comme il le prétend être" a dit Me Narcisse qui ne ``comprend pas pourquoi dans un pays où on a amnistié des criminels, on garde en détention préventive des personnalités accusées d`infractions économiques``. Il s`est enfin interrogé sur le retard mis pour installer la haute cour de justice en Côte d`Ivoire. "Est-ce pour protéger des ministres ?" s`est-il demandé.
François Bécanthy
François Bécanthy