Peinture - “Réflexion”, à la rencontre de l’écriture de Martial Moulo

Artistes peintres, critiques d’art, journalistes culturels, passionnés d’œuvres picturales se sont retrouvés samedi 5 septembre 2009 à la Galerie Houkamy Guyzagn aux II Plateaux les Vallons, à Cocody, pour échanger dans le cadre de l’Apéro : rencontre culturelle. Au centre des critiques, les œuvres de l’artiste peintre Martial Moulo, l’invité – pour l’occasion – de la galerie dirigée par Thierry Dia. Points de vue différents, mais d’un apport pour l’artiste, sur une série de toiles – une vingtaine – cadrée dans un thème : la réflexion. Une envie de dire ce qui ne va pas dans la société, fait comprendre l’artiste Moulo dont le travail de création est orienté par les faits de société et les maux qui la minent. Comme un « reporter » qui tient son sujet, Moulo « constate le mal » et dit ce qu’il « ressent » sur ce que lui transmet le regard. « Ça peut choquer », interprète-t-il ce qui ne va pas ou ce qu’il a constaté de « pas bon » : l’état des routes, les maladies, etc. « Est-ce normal de voir que les choses n’avancent pas ? », s’interroge l’artiste qui décrit et laisse à l’appréciation une « relation » certes de « partage » mais, de « déception ». Sur du tapa ou de la toile de jute, Moulo capte différents regards : œil interrogateur, expressions diverses du visage. Ses personnages, il les présente dans une variété de visages mais, « en un visage ». « Beaucoup de choses à dire, à découvrir ; notre société est blessée. Il faut en parler. En faisant cela, on va trouver des solutions », explique-t-il sa « contribution noble » dans cette voie. En 15 années de pratique picturale, Moulo formé dans deux ateliers de peinture s’est – ainsi – fait une écriture. « Nouvelle écriture », selon les critiques, ou style fascinant et expressionniste qu’on reconnaît – toujours – à Moulo, le peintre Issouf Bath, son aîné, confère Martial dans une écriture qu’il a toujours eue. « Tout ce qui est Moulo reste Moulo », observe-t-il « l’apport des couleurs » dans les œuvres de l’invité à l’Apero dont il reconnaît l’évolution au sein de son écriture fait de précisions de certains – visages – et de recherche de matériaux. Si le travail de Moulo est « bon et assez costaud », Issouf Bath décèle des traits très dépouillés et étoffés avec apport d’aplats. Pendant deux semaines, les œuvres de Martial Moulo seront exposées à la galerie Houkamy.
Koné Saydoo