Deux types de travailleurs constituent le vivier de l'emploi en Côte d'Ivoire. Cependant, lors des recrutements, des responsables d'entreprises sont bien souvent embarrassés entre choisir des hauts cadres diplômés et des praticiens très expérimentés .
La configuration du secteur emploi dans la société ivoirienne donne de voir deux catégories de travailleurs. Notamment des travailleurs qui, bien qu'ayant fait plus ou moins de grandes études, n'ont pas de qualification diplômante pour la tâche quotidienne qu'ils accomplissent: les praticiens. Ils sont généralement des produits de formation sur le tas. A ce même ensemble, s'ajoute une classe de travailleurs qui n'a pas fait d'études et qui ne connaît que le précis geste utile pour les besoins de son employeur. Une autre frange est la masse nantie de diplômes issue de différentes écoles. Les parchemins détenus par celle-ci vont des attestations aux diplômes supérieurs: ce sont les qualifiés. Une incursion dans le monde des employeurs nous a permis de savoir que les paramètres qui rentrent en ligne de compte dans le recrutement d'un travailleur sont nombreux. Aussi divers que variés, les choix opérés d'un patron d'entreprise dans un recrutement, selon Paul Kouassi, ex-responsable technique (1992-2003) du service après-vente d'une importante entreprise de la place, actuellement propriétaire de Atelier Electronique-Informatique (AEI), sis à Treichville vont répondre aux besoins d'une entreprise donnée. "Il faut pouvoir élucider les choses. Le praticien à ma compréhension, c'est cette personne qui a acquis beaucoup d'expérience dans un domaine précis d'activité. Elle est aguerrit. En face de difficultés en entreprise,elle est à mesure de procurer le résultat qui s'impose à tous. En Côte d'Ivoire, dans notre système hérité de la colonisation, entre la formation et la pratique, il y a un fossé. Une situation qui donne de voir que très souvent les employeurs hésitent rarement à opter pour celui qui peut offrir le rendement dans l'immédiat", confie-t-il. Avant de souligner que ce qui est judicieux est que le praticien étant un homme très souvent sous-payé, il est opportun voire indispensable de concilier et le diplômé et le "self-made man " très expérimenté avec une masse salariale qui va couvrir les deux travailleurs. Une disposition dont notre interlocuteur reconnaît lui-même la rareté dans le milieu de l'emploi. Ce chef d'entreprise réitère l'importance du rendement en entreprise qui, selon lui constitue une quête quotidienne pour l'employeur. "C'est le facteur primordial de succès pour l'entreprise", assène-t-il. Et d'évoquer le rapport qualité-rapidité-prix qui est la devise de toute entreprise. Mieux, il suggère que cette attitude vise à faire acquérir connaissances pratiques et expérience à un tiers diplômé inexpérimenté qui doit accomplir la même tâche quotidienne qu'un praticien illettré, a contrario très rompu dans son art. Pour lui, la politique éducative a été assez mal orientée. En effet, rappelle-t-il, celle-ci a consisté à former des technocrates au lieu des hommes de terrain, les praticiens. Les exemples sont légion en Côte d'Ivoire. A l'en croire, dans la ressource humaine nationale, il y a des personnes bien formées mais, la difficile équation de leur absorption par les entreprises de la place ne trouve pas de solution encore. Pis, déplore-t-il, l'épineuse question du nombre d'années d'expérience exigé par les entreprises donne du fil à retordre aux demandeurs d'emploi. Toute chose qui, au dire de l'ingénieur recommande de réviser le système éducatif national qui tendra à rendre plus pratiques les formations de sorte à préparer l'auto-emploi chez les jeunes. Ce qui, croît-il, va sans doute contribuer à réduire le taux de chômage visiblement élevé au plan national. Si l'avis de notre interlocuteur peut s'accommoder avec les principes de recrutement de nombre d'entreprises de la place, il est cependant vrai que les critères de choix de personnels varient d'une entreprise à l'autre.
Des avis partagés
La société civile, dans sa majorité semble porter son choix sur la catégorie des praticiens dans une quête de main d'œuvre. Ce que partage M. Yéo G., homme d'affaires de son état ; ce citoyen n'a pas hésité à rejeter la classe de diplômés. " Moi, j'ai besoin de résultats immédiats dans la mesure où, je vais pas attendre qu'un collaborateur soit efficace pour honorer mes charges envers mes fournisseurs. Nous travaillons à un rythme tel qu'il me faut des gens qui donne tout de suite un rendement ", coupe-t-il court. Avant d'affirmer que sa motivation à recruter est fondée sur les résultats attendus du travailleur. M. N'guessan L., travailleur du groupe commercial Sococé, des 2Plateaux ne dit pas le contraire : "Nous sommes confrontés à la question que vous aborder dans nos services. Il y a des machines qui sont en panne depuis belle lurette. Un de nos collaborateurs bien que n'ayant pas fait d'études appropriées dans une école pour la maintenance, n'a apparemment aucun problème pour dépanner nos machines. Aujourd'hui, des responsables ont opté pour des étudiants et/ou élèves sortis de structures estudiantines. Non seulement, les temps d'exécution sont considérables mais les résultats escomptés ne sont pas tout à fait satisfaisants. A les voir dans l'exécution de leur tâche, ils tiennent des documents en main, avec des récitations mais les résultats ne suivent pas ", décrie-t-il. Avant de lancer qu'il préfère un praticien à la place d'un diplômé. Cependant, poursuit-il ces personnes nanties de diplômes ne sont pas à rejeter parce qu'elles n'ont pas d'expérience. Elles peuvent assister ou seconder les ouvriers issus d'apprentissage pratique. Sensiblement, ceux-ci constituent la masse ouvrière la plus importante dans la quasi-totalité de nos entreprises de la place. Les théoriciens que sont les diplômés devront apprendre auprès d'eux, suggère-t-il. Au dire de Marie-Denise B., comptable dans une entreprise de la place. Le choix à faire entre un praticien aussi expérimenté soit-il et un diplômé dépend du domaine d'activité. Ce n'est pas de tout temps que l'expérience peut primer dans le travail. La connaissance scientifique du domaine de l'activité est bien souvent primordiale en matière de beaux arts, précise-t-elle. "Il est vrai que l'expérience dans tous les domaines présume de l'habileté du travailleur, mais il est utile de recourir quelques fois aux réalités conceptuelles qui respectent des normes scientifiques que le praticien ignore", s'est-elle justifiée. Dans des secteurs d'activités de la place, il est bien souvent préétablit des dispositions qui n'offrent de possibilités de prétendre à un emploi qu'aux personnes qui ont effectué des études. Pour appartenir à la plus petite catégorie (D) de fonctionnaire en Côte d'Ivoire, il faut être titulaire du certificat d'études primaires élémentaires (Cepe). Le secteur para-public a aussi ses exigences. L'exemple de la Société de transport abidjanais (Sotra) en est un parmi tant d'autres. Les critères de recrutement dans cette entreprise selon, son directeur général sont ainsi libellés. Etre titulaire du Brevet d'études du premier cycle (Bepc), avoir un permis de conduire toute catégorie, etc. Une situation qui nous rappelle encore l'importance des études qui nous procurent les diplômes.
Bruno Kouassi
La configuration du secteur emploi dans la société ivoirienne donne de voir deux catégories de travailleurs. Notamment des travailleurs qui, bien qu'ayant fait plus ou moins de grandes études, n'ont pas de qualification diplômante pour la tâche quotidienne qu'ils accomplissent: les praticiens. Ils sont généralement des produits de formation sur le tas. A ce même ensemble, s'ajoute une classe de travailleurs qui n'a pas fait d'études et qui ne connaît que le précis geste utile pour les besoins de son employeur. Une autre frange est la masse nantie de diplômes issue de différentes écoles. Les parchemins détenus par celle-ci vont des attestations aux diplômes supérieurs: ce sont les qualifiés. Une incursion dans le monde des employeurs nous a permis de savoir que les paramètres qui rentrent en ligne de compte dans le recrutement d'un travailleur sont nombreux. Aussi divers que variés, les choix opérés d'un patron d'entreprise dans un recrutement, selon Paul Kouassi, ex-responsable technique (1992-2003) du service après-vente d'une importante entreprise de la place, actuellement propriétaire de Atelier Electronique-Informatique (AEI), sis à Treichville vont répondre aux besoins d'une entreprise donnée. "Il faut pouvoir élucider les choses. Le praticien à ma compréhension, c'est cette personne qui a acquis beaucoup d'expérience dans un domaine précis d'activité. Elle est aguerrit. En face de difficultés en entreprise,elle est à mesure de procurer le résultat qui s'impose à tous. En Côte d'Ivoire, dans notre système hérité de la colonisation, entre la formation et la pratique, il y a un fossé. Une situation qui donne de voir que très souvent les employeurs hésitent rarement à opter pour celui qui peut offrir le rendement dans l'immédiat", confie-t-il. Avant de souligner que ce qui est judicieux est que le praticien étant un homme très souvent sous-payé, il est opportun voire indispensable de concilier et le diplômé et le "self-made man " très expérimenté avec une masse salariale qui va couvrir les deux travailleurs. Une disposition dont notre interlocuteur reconnaît lui-même la rareté dans le milieu de l'emploi. Ce chef d'entreprise réitère l'importance du rendement en entreprise qui, selon lui constitue une quête quotidienne pour l'employeur. "C'est le facteur primordial de succès pour l'entreprise", assène-t-il. Et d'évoquer le rapport qualité-rapidité-prix qui est la devise de toute entreprise. Mieux, il suggère que cette attitude vise à faire acquérir connaissances pratiques et expérience à un tiers diplômé inexpérimenté qui doit accomplir la même tâche quotidienne qu'un praticien illettré, a contrario très rompu dans son art. Pour lui, la politique éducative a été assez mal orientée. En effet, rappelle-t-il, celle-ci a consisté à former des technocrates au lieu des hommes de terrain, les praticiens. Les exemples sont légion en Côte d'Ivoire. A l'en croire, dans la ressource humaine nationale, il y a des personnes bien formées mais, la difficile équation de leur absorption par les entreprises de la place ne trouve pas de solution encore. Pis, déplore-t-il, l'épineuse question du nombre d'années d'expérience exigé par les entreprises donne du fil à retordre aux demandeurs d'emploi. Toute chose qui, au dire de l'ingénieur recommande de réviser le système éducatif national qui tendra à rendre plus pratiques les formations de sorte à préparer l'auto-emploi chez les jeunes. Ce qui, croît-il, va sans doute contribuer à réduire le taux de chômage visiblement élevé au plan national. Si l'avis de notre interlocuteur peut s'accommoder avec les principes de recrutement de nombre d'entreprises de la place, il est cependant vrai que les critères de choix de personnels varient d'une entreprise à l'autre.
Des avis partagés
La société civile, dans sa majorité semble porter son choix sur la catégorie des praticiens dans une quête de main d'œuvre. Ce que partage M. Yéo G., homme d'affaires de son état ; ce citoyen n'a pas hésité à rejeter la classe de diplômés. " Moi, j'ai besoin de résultats immédiats dans la mesure où, je vais pas attendre qu'un collaborateur soit efficace pour honorer mes charges envers mes fournisseurs. Nous travaillons à un rythme tel qu'il me faut des gens qui donne tout de suite un rendement ", coupe-t-il court. Avant d'affirmer que sa motivation à recruter est fondée sur les résultats attendus du travailleur. M. N'guessan L., travailleur du groupe commercial Sococé, des 2Plateaux ne dit pas le contraire : "Nous sommes confrontés à la question que vous aborder dans nos services. Il y a des machines qui sont en panne depuis belle lurette. Un de nos collaborateurs bien que n'ayant pas fait d'études appropriées dans une école pour la maintenance, n'a apparemment aucun problème pour dépanner nos machines. Aujourd'hui, des responsables ont opté pour des étudiants et/ou élèves sortis de structures estudiantines. Non seulement, les temps d'exécution sont considérables mais les résultats escomptés ne sont pas tout à fait satisfaisants. A les voir dans l'exécution de leur tâche, ils tiennent des documents en main, avec des récitations mais les résultats ne suivent pas ", décrie-t-il. Avant de lancer qu'il préfère un praticien à la place d'un diplômé. Cependant, poursuit-il ces personnes nanties de diplômes ne sont pas à rejeter parce qu'elles n'ont pas d'expérience. Elles peuvent assister ou seconder les ouvriers issus d'apprentissage pratique. Sensiblement, ceux-ci constituent la masse ouvrière la plus importante dans la quasi-totalité de nos entreprises de la place. Les théoriciens que sont les diplômés devront apprendre auprès d'eux, suggère-t-il. Au dire de Marie-Denise B., comptable dans une entreprise de la place. Le choix à faire entre un praticien aussi expérimenté soit-il et un diplômé dépend du domaine d'activité. Ce n'est pas de tout temps que l'expérience peut primer dans le travail. La connaissance scientifique du domaine de l'activité est bien souvent primordiale en matière de beaux arts, précise-t-elle. "Il est vrai que l'expérience dans tous les domaines présume de l'habileté du travailleur, mais il est utile de recourir quelques fois aux réalités conceptuelles qui respectent des normes scientifiques que le praticien ignore", s'est-elle justifiée. Dans des secteurs d'activités de la place, il est bien souvent préétablit des dispositions qui n'offrent de possibilités de prétendre à un emploi qu'aux personnes qui ont effectué des études. Pour appartenir à la plus petite catégorie (D) de fonctionnaire en Côte d'Ivoire, il faut être titulaire du certificat d'études primaires élémentaires (Cepe). Le secteur para-public a aussi ses exigences. L'exemple de la Société de transport abidjanais (Sotra) en est un parmi tant d'autres. Les critères de recrutement dans cette entreprise selon, son directeur général sont ainsi libellés. Etre titulaire du Brevet d'études du premier cycle (Bepc), avoir un permis de conduire toute catégorie, etc. Une situation qui nous rappelle encore l'importance des études qui nous procurent les diplômes.
Bruno Kouassi