L’Afrique veut désormais compter parmi les grands de ce monde et jouir au maximum du fruit de l’anacarde. Ainsi en a décidé la Conférence annuelle de l’Alliance africaine de cajou (Aca) qui a eu lieu du 1er au 03 septembre dernier à Abidjan. Au chapitre des recommandations, figure en bonne place, la création d’une marque africaine de cajou. Aussi les experts ont-ils convenu de mettre l’accent sur la qualité de la noix de cajou couplée à une importante production. Pour eux, il faut s’inspirer des modèles ivoirien (production) et tanzanien (qualité). Les experts suggèrent que les acheteurs ne retiennent désormais que les produits certifiés afin que la qualité soit de mise dans tous les pays producteurs d’anacarde. Au chapitre du financement, tous ont été d’avis que le marché offre beaucoup d’opportunités aux bailleurs de fonds, aux investisseurs. C’est pourquoi, l’atelier a recommandé d’améliorer la communication avec les banques qui ne se consacrent pas assez au secteur. Ce qui nécessite que les producteurs d’anacarde équilibrent leurs finances au niveau des bilans, créent un système de communication efficace avec un site web de référence rattaché au système de l’Aca. Toute chose qui permettra de mieux connaître le secteur et les structures, qui y opèrent. La Cedeao a pour sa part décidé d’apporter son soutien à cette filière. Pour l’innovation et le marketing, il a été préconisé la mise en place d’un système d’information qui utilise les Ntic. Les experts ont, par ailleurs, déploré l’absence de transparence des prix au niveau des acheteurs, et autres exportateurs. Mieux, il convient désormais d’avoir un mécanisme de fixation de prix entre les acheteurs et les vendeurs. Cependant, les acheteurs africains doivent trouver une politique de protection de ce produit. « L’Aca doit continuer à assister les producteurs. Que les gouvernements soutiennent le cajou, éliminent les primes pour encourager les acheteurs et encouragent la consommation de la noix de cajou », a souligné l’atelier. Directeur exécutif de l’Areca (Autorité de régulation du coton et de l’anacarde), Mapri Kpolo a plaidé pour l’implantation du siège de l’Aca en Côte d’Ivoire. « La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur africain avec 330 000 tonnes et premier exportateur mondial. Elle occupe le deuxième rang de producteur mondial de noix de cajou derrière l’Inde et le Vietnam. Le pays est devenu stable. Que le siège de l’Aca vienne en Côte d’Ivoire », a-t-il plaidé. Carlos Costa, président de l’Aca, s’est, lui, engagé à mettre à exécution les différentes proposions. Les acheteurs présents, reconnaissant la qualité de la noix de cajou africain, ont affirmé être prêts à investir sur le continent afin de développer la filière anacarde.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA