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Société Publié le mardi 8 septembre 2009 | Nord-Sud

Cocody - Menace d`expulsion : Plus de 100 familles dans l`angoisse

Menacés d'expulsion, les locataires de la cité Cnps vivent un calvaire. La Caisse reste sourde aux cris et pleurs des retraités, veuves et orphelins qui occupent la majorité de ces maisons.

Les habitants de la cité Cnps ont le sommeil perturbé. La raison : la Cnps veut les déloger. « C'est un calvaire social que la Cnps nous fait subir. Elle reste sourde à nos cris et se comporte comme une institution à but lucratif », a dénoncé le président de l'Association des locataires des 150 logements de Cocody lycée technique, Yapo Ahué. Ces habitants vivent avec la peur au ventre. «La Cnps veut vendre à des retraités, veuves et orphelins des maisons qu'ils occupent depuis 42 ans, à des prix socialement inhumains », a indiqué le président. Pour lui, c'est une stratégie plus ou moins malsaine des décideurs de la Cnps de vouloir les expulser des maisons pour les revendre à des clients beaucoup plus offrants. « Toutes nos démarches ont buté sur le refus catégorique des dirigeants de la Cnps de céder les maisons. Alors que les maisons de la Cnps de Treichville, Adjamé-Renault, Bouaké et Daloa ont été vendues aux locataires sans contrat de bail avec promesse de vente », a-t-il décrié. Selon les documents fournis, depuis 1968, le premier directeur de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), Kamano François, avait donné son avis favorable pour la cession des appartements et des villas aux locataires qui désiraient les acquérir. En 1987, Kablan Duncan, directeur général de la Caisse d'alors, avait lui aussi donné son accord à la cession des maisons. Plusieurs autres personnalités avaient ordonné à la Cnps d'engager la procédure qui ferait des locataires des propriétaires. Malgré tout cela, rien n'a été fait pour les locataires de la cité. Leurs problèmes ont alors commencé en février 2005 avec une lettre adressée par un notaire de la Cnps aux résidants. Elle stipule que ceux qui désirent acquérir leurs maisons doivent faire la demande. 12.500.000 de Fcfa pour les appartements et les magasins, 27.500.000 Fcfa pour les villas. Des coûts assortis d'une condition de paiement de 20% du prix de cession dans un délai de 60 jours à compter de la date de réception de la lettre. Le reliquat devant être versé 12 mois plus tard. La Cnps ne s'est pas arrêtée là. Elle a convoyé un huissier et des forces de l'ordre le 29 juin dernier, à la cité. C'était dans l'objectif de mettre des locataires dehors. Depuis lors, ces populations craignent l'expulsion à tout moment. Elles en appellent à l'arbitrage du chef de l'Etat.


L'historique de la cité

Ces habitations qui sont source de conflit entre la Cnps et ses locataires ont été construites en 1967 par la Société nationale ivoirienne de travaux (Sonitra). Sur financement du patronat et de l'Etat ivoirien, 112 appartements de 4 pièces (au lieu de 150 prévus) de moyen standing et 4 villas de haut standing ont été bâtis. C'était dans l'objectif de les rétrocéder aux locataires lorsque les loyers atteindront la valeur des investissements soit 528.101.840 Fcfa pour les 112 appartements et 200.000.000 Fcfa selon le contrat initial de 1967. En son temps, les critères d'attribution des appartements étaient au nombre de trois. Il fallait être un cadre d'une entreprise privée, être allocataire de la Cnps ou à la caisse de compensation et de prestations familiales de Côte d'Ivoire. Selon les résidants, les maisons ont été amorties depuis 1987. Elles leur reviennent de droit. Niango Grégoire, homme de droit a expliqué que juridiquement, la Cnps ne peut pas refuser la vente, vu le contrat signé en 1967. Il précise que tous les habitants sont considérés comme propriétaires et la situation est loin d'être profitable à la Cnps. Nos tentatives pour avoir la réaction de la Cnps sont restées vaines.

Adélaïde Konin (Stagiaire)
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