Les relations d'amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et son voisin du nord le Burkina Faso, ont pris un sacré coup ces dix dernières années. Mais à n’en point douter, il a fallu cette crise pour que les deux Etats s'éveillent à leurs potentialités et limites respectives.
On ne leur en voudra pas d'avoir mis le rapport d'amitié qui les lie au profit de leur pays respectifs. Les Présidents Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire et Blaise Compaoré du Burkina Faso n'ont pas que cette amitié réciproque, ils ont également pour eux la volonté de voir leurs deux pays aller au-delà de la simple cohabitation, de la formaliser et de lui donner un caractère légal. Une vieille amitié qui date des années 1980 qui a failli se rompre par la faute de ceux qui aiment bien que les Etats africains s'entredéchirent pour piller leurs ressources. Pour ceux-là, le rêve n'aura duré que sept ans, le temps qu'il a fallu à la Côte d'Ivoire de se rendre compte de sa relative fragilité et au Burkina Faso de savoir également qu'il pouvait jouer un rôle beaucoup acceptable que les trouble-fêtes. Le Traité d'Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire n'est pas un symbole. C'est plus que ça, c'est un legs solide à la postérité des deux Etats qui ont pratiquement tout en commun. Quand du 27 au 29 juillet 2008, le Président Laurent Gbagbo séjournait chez son ''frère'' et homologue Burkinabé et que Blaise Compaoré, à son tour décide un an après, de lui rendre les civilités en passant trois jours- du 15 au 18 septembre 2009-, en terres ivoiriennes, il faut bien croire que ces rencontres de travail dépassent largement le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou. A preuve, elles seront assorties de conseils des ministres entre les gouvernements des deux Etats, il s'agira aussi pour les députés ivoiriens d'écouter l'adresse du Président du Faso, comme l'avaient d'ailleurs fait les parlementaires burkinabé lors du passage de Laurent Gbagbo à l'Assemblée nationale du Faso en juillet 2008. Bien que plein de bonnes intentions, le Traité d'amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire n'est pas moins critiquable sur bien des points intéressants qui n'auraient pas rythmé la vie sociopolitique de deux pays cette dernière décennie, si dans un passé récent le Burkina Faso n'avait pas été invité à prendre la parole dans un certain débat initié par le régime Bédié sur la nationalité rendu délicat. Débat qui a vu le couple Côte d'Ivoire-Burkina Faso prendre la mouche. Mais il faudra bien parvenir un jour à ce que les sujets fâcheux soient traités dans un cadre beaucoup plus serein, ce que d'ailleurs a tenté de faire le Traité. Dans lequel les deux chefs d'Etat Gbagbo et Compaoré se disent " conscients de la nécessité d'unir leurs efforts pour consolider la construction communautaire ouest-africaine ; reconnaissant qu'un renforcement de la coopération entre les deux pays constitue une étape indispensable sur la voie de l'intégration sous-régionale et régionale… " Des amours dont le goût avait été rendu amer, il y a cinq ans à Abuja au Nigeria lors de la rencontre des chefs d'Etat de la Cedeao. Cette rencontre à laquelle assistait malheureusement le président du Faso écrivait les premières notes de l'embargo - sur lequel devait s'adosser la France pour demander à l'Onu de mettre le pays de Laurent Gbagbo sous embargo-, qui continue de frapper cette Côte d'Ivoire sortie affaiblie de l'Opération Dignité et des attaques de l'armée française qui en ont découlé. Si les dirigeants ivoirien et burkinabé avaient été dans des dispositions d'esprit qui sont les leurs depuis mars 2007 date de la signature de l'Apo à aujourd'hui septembre 2009, sûr que le Burkina Faso aurait pesé de tout son poids et la Côte d'Ivoire n'aurait pas été dans cette mauvaise trappe. Mais l'Accord politique de Ouagadougou vient recoller les morceaux brisés. Aujourd'hui, dans le Traité d'amitié et de coopération qui est un prolongement des bonnes intentions du 4 mars 2007, on parle de " L'harmonisation de leur position dans les institutions sous-régionales… La concertation permanente sur tous les sujets d'intérêt commun, et… Le bon voisinage et l'entraide ". La ministre Burkinabé déléguée chargée de la Coopération régionale évoque quant à elle une " suppléance " si elle n'est pas tout simplement extrémiste pour parler de "vaincre ou périr ensemble ". Le regret d'avoir emprunté le mauvais chemin transparait plus que toute autre émotion de part et d'autre. En atteste le premier article de du Titre 2 du Traité d’Amitié et de Coopération dans lequel Gbagbo et Compaoré évoquent avec le plus grand scrupule, le " respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chacun de Etat ". Côte d'Ivoire - Burkina Faso, quand la crise resserre les liens…
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
On ne leur en voudra pas d'avoir mis le rapport d'amitié qui les lie au profit de leur pays respectifs. Les Présidents Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire et Blaise Compaoré du Burkina Faso n'ont pas que cette amitié réciproque, ils ont également pour eux la volonté de voir leurs deux pays aller au-delà de la simple cohabitation, de la formaliser et de lui donner un caractère légal. Une vieille amitié qui date des années 1980 qui a failli se rompre par la faute de ceux qui aiment bien que les Etats africains s'entredéchirent pour piller leurs ressources. Pour ceux-là, le rêve n'aura duré que sept ans, le temps qu'il a fallu à la Côte d'Ivoire de se rendre compte de sa relative fragilité et au Burkina Faso de savoir également qu'il pouvait jouer un rôle beaucoup acceptable que les trouble-fêtes. Le Traité d'Amitié et de Coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire n'est pas un symbole. C'est plus que ça, c'est un legs solide à la postérité des deux Etats qui ont pratiquement tout en commun. Quand du 27 au 29 juillet 2008, le Président Laurent Gbagbo séjournait chez son ''frère'' et homologue Burkinabé et que Blaise Compaoré, à son tour décide un an après, de lui rendre les civilités en passant trois jours- du 15 au 18 septembre 2009-, en terres ivoiriennes, il faut bien croire que ces rencontres de travail dépassent largement le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou. A preuve, elles seront assorties de conseils des ministres entre les gouvernements des deux Etats, il s'agira aussi pour les députés ivoiriens d'écouter l'adresse du Président du Faso, comme l'avaient d'ailleurs fait les parlementaires burkinabé lors du passage de Laurent Gbagbo à l'Assemblée nationale du Faso en juillet 2008. Bien que plein de bonnes intentions, le Traité d'amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire n'est pas moins critiquable sur bien des points intéressants qui n'auraient pas rythmé la vie sociopolitique de deux pays cette dernière décennie, si dans un passé récent le Burkina Faso n'avait pas été invité à prendre la parole dans un certain débat initié par le régime Bédié sur la nationalité rendu délicat. Débat qui a vu le couple Côte d'Ivoire-Burkina Faso prendre la mouche. Mais il faudra bien parvenir un jour à ce que les sujets fâcheux soient traités dans un cadre beaucoup plus serein, ce que d'ailleurs a tenté de faire le Traité. Dans lequel les deux chefs d'Etat Gbagbo et Compaoré se disent " conscients de la nécessité d'unir leurs efforts pour consolider la construction communautaire ouest-africaine ; reconnaissant qu'un renforcement de la coopération entre les deux pays constitue une étape indispensable sur la voie de l'intégration sous-régionale et régionale… " Des amours dont le goût avait été rendu amer, il y a cinq ans à Abuja au Nigeria lors de la rencontre des chefs d'Etat de la Cedeao. Cette rencontre à laquelle assistait malheureusement le président du Faso écrivait les premières notes de l'embargo - sur lequel devait s'adosser la France pour demander à l'Onu de mettre le pays de Laurent Gbagbo sous embargo-, qui continue de frapper cette Côte d'Ivoire sortie affaiblie de l'Opération Dignité et des attaques de l'armée française qui en ont découlé. Si les dirigeants ivoirien et burkinabé avaient été dans des dispositions d'esprit qui sont les leurs depuis mars 2007 date de la signature de l'Apo à aujourd'hui septembre 2009, sûr que le Burkina Faso aurait pesé de tout son poids et la Côte d'Ivoire n'aurait pas été dans cette mauvaise trappe. Mais l'Accord politique de Ouagadougou vient recoller les morceaux brisés. Aujourd'hui, dans le Traité d'amitié et de coopération qui est un prolongement des bonnes intentions du 4 mars 2007, on parle de " L'harmonisation de leur position dans les institutions sous-régionales… La concertation permanente sur tous les sujets d'intérêt commun, et… Le bon voisinage et l'entraide ". La ministre Burkinabé déléguée chargée de la Coopération régionale évoque quant à elle une " suppléance " si elle n'est pas tout simplement extrémiste pour parler de "vaincre ou périr ensemble ". Le regret d'avoir emprunté le mauvais chemin transparait plus que toute autre émotion de part et d'autre. En atteste le premier article de du Titre 2 du Traité d’Amitié et de Coopération dans lequel Gbagbo et Compaoré évoquent avec le plus grand scrupule, le " respect de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chacun de Etat ". Côte d'Ivoire - Burkina Faso, quand la crise resserre les liens…
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr