Le transport interurbain : s’il n’existait pas, il aurait fallu le créer tant il rend service à la population ivoirienne dans toutes ses composantes. La desserte intercommunale assurée par les taxis constitue pour de nombreux travailleurs une solution pour éviter les longues files d’attente aux arrêts des bus. Les chauffeurs de taxis anges ou démons (?) constituent des partenaires sûrs quand il s’agit de rallier les lieux de services ou la maison. Malheureusement, les énormes services qu’ils rendent à la population tombent rapidement dans les oubliettes à la vue de certains espaces du Plateau. A la ‘’Sorbonne’’, les images sont là, parlantes d’elles-mêmes. Il est devenu de plus en plus difficile pour les piétons et les automobilistes de circuler sur la voie qui débouche sur le boulevard de la République. Le Plateau vitrine d’une Côte d’Ivoire soucieuse de son image, en ces endroits, n’est pas beau. Il y règne une entropie qui ne passe inaperçue. Le trottoir n’existe plus car les taxis intercommunaux l’ont transformé au fil des années en gare et aucune mesure coercitive ne les amène à abdiquer dans leur entêtement. « Ici, quand tu descends de la voiture, tu as peur d’avancer. Tu peux te faire heurter par le même chauffeur qui t’a déposé », lance notre voisine du taxi. A peine, une belle illustration s’offre à nous. Un taxi banalisé-ne possédant de couleur distinctive barre la chaussée dans sa manœuvre de demi tour. Les automobilistes doivent faire appel à leur patience pour espérer avancer vers le boulevard de la République. Pis, au cours de cette manœuvre, un piéton est égratigné par la carrosserie rouillée du véhicule. L’infortuné du jour, M. Kouman qui se tord de douleur, n’a pour seule consolation qu’un « pardon » machinal. En plus du bouchon quasi permanent qui empêche toute fluidité sur cette voie, au grand dam de la police municipale et des policiers de l’URC (Unité de Régulation de la Circulation), les vies humaines sont constamment menacées. D’ailleurs, cette police n’a presque pas droit de cité dans cette voie. Et comme si l’entropie causée par les taxis communaux de la ‘’Sorbonne’’ ne suffisait pour donner une face cachée au Plateau, un autre spectacle en la matière s’offre à nous à la rue du commerce. Qui, à elle seule, possède deux gares pour Woro Woro. A l’entrée et à mi chemin, pour jouer- peut être- la carte de la proximité auprès des usagers sur cette voie à sens unique et fortement achalandée. Si ces gares offrent pour la desserte toutes les destinations, elles constituent un réel dysfonctionnement pour la fluidité des automobilistes et des piétons. En y ajoutant les surveillants de véhicules communément appelés « Djosseurs de Nama », l’ élection du Plateau au concours des belles cités ne peut qu’être un leurre ! Car le désordre organisé en ce lieu, du fait des stationnements anarchiques-qui semblent être pour les chauffeurs la règle de « leur code rousseau »- enlève au Plateau son prestige de belle cité.
K.H
K.H