La Société ouest-africaine de gestion d'actifs (Soaga) organise du 17 au 18 septembre à Cotonou au Bénin, un forum de l'investissement et de l'épargne. Entretien avec son Président M. Guy Abby Noguès.
Pourquoi ce forum sur l'épargne et l'investissement ?
Guy Abby Nogues : Nous nous sommes rendu compte au niveau de la Soaga que les acteurs économiques, en quête de ressources et d'investissements, manquaient d'informations sur les produits financiers disponibles en Afrique subsaharienne. Cette rencontre servira de plate-forme pour aider les uns et les autres à s'informer sur les possibilités en termes de placements financiers dont regorge la sous-région.
Quelle est l'offre de produits financiers sur la place ouest- africaine ?
Nous avons une variété de produits au niveau des banques, des assurances, de la bourse et des sociétés de gestion de patrimoine. Les banques proposent des dépôts à terme et des produits d'épargne. Les assureurs offrent, eux, des produits d'assurance-vie et d'épargne-retraite. Sur le marché boursier, on retrouve des actions et des obligations. Mais, il y a aussi les Fcp (Fonds communs de placement) et les Sicav (Sociétés d'investissement à capital variable. Ces deux produits appartiennent à la famille des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières, (Opcvm). Moins répandus, parce que méconnus dans la sous- région, ces produits offrent pourtant de meilleurs rendements comparés aux produits classiques commercialisés par les banques ou les assurances. Le taux moyen de financement bancaire est de l'ordre de 10% alors qu'il est compris entre 5,75% et 6% sur le marché financier.
Les Africains confient très peu leur épargne aux banques. Quelles en sont les raisons ?
C'est un constat qui se vérifie notamment à cause du faible taux de bancarisation. Les gens préfèrent garder leur argent. C'est aussi lié à une méconnaissance et à une confiance limitée dans leur système financier. Il nous appartient de les informer et de les rassurer quant à la fiabilité des produits proposés. Dans les pays occidentaux, de nombreux investissements ont été réalisés au travers de ces produits financiers et ils ont permis de développer ces économies. Il faut les mettre à la disposition de l'épargnant en lui assurant un retour sur investissement acceptable et en lui offrant des garanties de sécurité, pré requis à une plus grande adhésion.
Les banques, qui constituent souvent l'interface entre le marché financier et leurs clients, proposent-ils des Sicav ou des Fcp ?
Ils sont aussi peu maîtrisés par les banques. Bien souvent, elles ne s'aventurent pas sur ce terrain, même si elles essaient de créer des sociétés de gestion de patrimoine. Malheureusement, elles ne leur donnent pas les moyens de se développer. On continue de vendre des produits classiques et on étouffe ce marché alternatif. Les banques ne proposent ni Fcp ni Sicav à leurs clients. Elles doivent, elles aussi, jouer le jeu et entrer dans le marché financier. Et nous comptons impulser le mouvement en attirant leur attention sur ces produits. Les banques en seront d'ailleurs les principales bénéficiaires dans la mesure où elles pourront ainsi élargir leur clientèle.
N'est-il pas paradoxal d'inciter à développer les marchés financiers en Afrique quand on subit les revers de la crise financière causés par ceux des pays riches ?
Il ne faut pas faire d'amalgame. L'implication des marchés africains sur la scène internationale est faible et se fait souvent par le biais du commerce extérieur. Il y a peu d'investisseurs étrangers qui agissent sur nos marchés et, quand c'est le cas, ils apportent plutôt des liquidités. Ils ne viennent pas chercher de l'argent en Afrique pour l'investir ailleurs. Autre explication : les banques africaines n'ont pas vocation à placer des fonds à l'extérieur. Et puis, la crise financière nous invite à nous serrer les coudes. C'est l'occasion par conséquent de renouveler l'investissement et de mobiliser davantage l'épargne.
On dit souvent que les banques africaines ne prêtent pas. L'accès aux marchés financiers serait-il plus aisé ?
C'est un point de vue qui se défend et nous allons interpeller les banques sur la question lors du forum. Elles ont des règles qui leur sont propres et si vous n'arrivez pas à les suivre, elles ne prendront aucun risque. Le marché financier impose aussi des conditions, même s'il est assez souple. Certaines entreprises ne pourront pas y recourir parce qu'elles ne se plient pas à leurs critères. Exemple : une entreprise doit fournir ces trois derniers états financiers visés par un commissaire au compte. Si elle n'est pas en mesure de les présenter, elle s'adressera à une banque qui applique d'autres conditionnalités.
Joseph Atoumgbré
Pourquoi ce forum sur l'épargne et l'investissement ?
Guy Abby Nogues : Nous nous sommes rendu compte au niveau de la Soaga que les acteurs économiques, en quête de ressources et d'investissements, manquaient d'informations sur les produits financiers disponibles en Afrique subsaharienne. Cette rencontre servira de plate-forme pour aider les uns et les autres à s'informer sur les possibilités en termes de placements financiers dont regorge la sous-région.
Quelle est l'offre de produits financiers sur la place ouest- africaine ?
Nous avons une variété de produits au niveau des banques, des assurances, de la bourse et des sociétés de gestion de patrimoine. Les banques proposent des dépôts à terme et des produits d'épargne. Les assureurs offrent, eux, des produits d'assurance-vie et d'épargne-retraite. Sur le marché boursier, on retrouve des actions et des obligations. Mais, il y a aussi les Fcp (Fonds communs de placement) et les Sicav (Sociétés d'investissement à capital variable. Ces deux produits appartiennent à la famille des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières, (Opcvm). Moins répandus, parce que méconnus dans la sous- région, ces produits offrent pourtant de meilleurs rendements comparés aux produits classiques commercialisés par les banques ou les assurances. Le taux moyen de financement bancaire est de l'ordre de 10% alors qu'il est compris entre 5,75% et 6% sur le marché financier.
Les Africains confient très peu leur épargne aux banques. Quelles en sont les raisons ?
C'est un constat qui se vérifie notamment à cause du faible taux de bancarisation. Les gens préfèrent garder leur argent. C'est aussi lié à une méconnaissance et à une confiance limitée dans leur système financier. Il nous appartient de les informer et de les rassurer quant à la fiabilité des produits proposés. Dans les pays occidentaux, de nombreux investissements ont été réalisés au travers de ces produits financiers et ils ont permis de développer ces économies. Il faut les mettre à la disposition de l'épargnant en lui assurant un retour sur investissement acceptable et en lui offrant des garanties de sécurité, pré requis à une plus grande adhésion.
Les banques, qui constituent souvent l'interface entre le marché financier et leurs clients, proposent-ils des Sicav ou des Fcp ?
Ils sont aussi peu maîtrisés par les banques. Bien souvent, elles ne s'aventurent pas sur ce terrain, même si elles essaient de créer des sociétés de gestion de patrimoine. Malheureusement, elles ne leur donnent pas les moyens de se développer. On continue de vendre des produits classiques et on étouffe ce marché alternatif. Les banques ne proposent ni Fcp ni Sicav à leurs clients. Elles doivent, elles aussi, jouer le jeu et entrer dans le marché financier. Et nous comptons impulser le mouvement en attirant leur attention sur ces produits. Les banques en seront d'ailleurs les principales bénéficiaires dans la mesure où elles pourront ainsi élargir leur clientèle.
N'est-il pas paradoxal d'inciter à développer les marchés financiers en Afrique quand on subit les revers de la crise financière causés par ceux des pays riches ?
Il ne faut pas faire d'amalgame. L'implication des marchés africains sur la scène internationale est faible et se fait souvent par le biais du commerce extérieur. Il y a peu d'investisseurs étrangers qui agissent sur nos marchés et, quand c'est le cas, ils apportent plutôt des liquidités. Ils ne viennent pas chercher de l'argent en Afrique pour l'investir ailleurs. Autre explication : les banques africaines n'ont pas vocation à placer des fonds à l'extérieur. Et puis, la crise financière nous invite à nous serrer les coudes. C'est l'occasion par conséquent de renouveler l'investissement et de mobiliser davantage l'épargne.
On dit souvent que les banques africaines ne prêtent pas. L'accès aux marchés financiers serait-il plus aisé ?
C'est un point de vue qui se défend et nous allons interpeller les banques sur la question lors du forum. Elles ont des règles qui leur sont propres et si vous n'arrivez pas à les suivre, elles ne prendront aucun risque. Le marché financier impose aussi des conditions, même s'il est assez souple. Certaines entreprises ne pourront pas y recourir parce qu'elles ne se plient pas à leurs critères. Exemple : une entreprise doit fournir ces trois derniers états financiers visés par un commissaire au compte. Si elle n'est pas en mesure de les présenter, elle s'adressera à une banque qui applique d'autres conditionnalités.
Joseph Atoumgbré