La Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro a abrité le mardi, le Conseil des ministres conjoint entre la Côte d`Ivoire et le Burkina-Faso. Les enseignements d`une rencontre historique. L’axe Abidjan-Ouaga se porte bien. Le Conseil des ministres conjoint, tenu à Yamoussoukro, le mardi, renforce un peu plus l`embellie dans les relations entre la Côte d`Ivoire et le Burkina Faso, depuis la signature de l`Accord politique de Ouaga, en mars 2007, sous la facilitation du Président du Faso, Blaise Compaoré. Si les termes du communiqué qui a sanctionné ce Conseil sont mis en route, cela va non seulement cicatriser considérablement les plaies nées de la crise ivoirienne, mais surtout, les recommandations vont raffermir davantage les liens historiques qui existent entre les deux pays. Surtout quand l`épineuse question du foncier rural, question qui a fait monter l`adrénaline entre le Burkina Faso et la Côte d`Ivoire au pic de la crise, a été au centre des débats. La Côte d`Ivoire qui abrite environ 4 millions de Burkinabè avait été accusée de les spolier de leurs terres, pour ceux qui en avaient acquis. La loi sur le foncier rural, pourtant votée à l`unanimité par des députés, a été longuement au centre d`une polémique. Les accords de Linas-Marcoussis en ont élaboré une nouvelle mouture. Mais elle continue d`être mal connue par un grand nombre. C`est pourquoi, "les deux parties s`engagent à informer et à sensibiliser les communautés rurales des deux pays sur la question relative au domaine rural". Aussi, la frontière entre les deux pays, du fait de la crise, est-elle, le moins qu`on puisse dire, devenue poreuse. Pur euphémisme, du reste. Parce qu`en réalité, elle est le théâtre de la circulation incontrôlée d`armes légères et de petit calibre, le trafic de drogues, le trafic de personnes, etc. Et ce trafic de personnes cache bien l`immigration incontrôlée. Même si les deux gouvernements ont voulu être politiquement corrects sur la question, n`empêche, "les deux pays s`engagent à relancer les rencontres de la commission technique mixte pour la matérialisation de leur frontière et à favoriser la reprise des rencontres périodiques de concertation entre les ministres en charge de l`Administration du territoire". Cela, dans le but d`endiguer le flux migratoire qui reste fort du Nord au Sud, en dépit de la crise ivoirienne. En dehors des questions ultrasensibles, l`Economie a eu une place de choix. Par exemple, le projet autoroutier Yamoussoukro-Ouagadougou va être dépoussiéré. De plus, on se félicite de l`interconnexion électrique entre Ferké (Côte d`Ivoire) et Ouaga, via Bobo-Dioulasso. Mais surtout de la décision selon laquelle, "la Côte d`Ivoire s`engage à prendre des dispositions pour la participation du Burkina Faso au Conseil d`Administration du Port d`Abidjan". Port où transite la quasi-totalité des importations du Burkina-Faso. Si on y ajoute la diplomatie, la Culture et le Tourisme, l`interdépendance entre la Côte d`Ivoire et le Burkina Faso est palpable. Une certitude tranquille que la marche du destin des deux pays ira son bonhomme de chemin vers 2010, date du prochain conseil des ministres conjoint.
Tché Bi Tché
Envoyé spécial à Yamoussoukro
Tché Bi Tché
Envoyé spécial à Yamoussoukro