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Politique Publié le mardi 22 septembre 2009 | Notre Voie

Accord sur l’indemnisation des victimes des déchets toxiques : Les associations des victimes divisées

Les associations des victimes des déchets toxiques sont divisées au terme de l’accord d’indemnisation des 31. 000 victimes signé samedi entre la compagnie Trafigura et le cabinet d’avocats londonien Leigh Day and Co agissant au nom des victimes. C’est le constat fait hier par Notre Voie après avoir rencontré les associations des victimes à la Cité rouge à Cocody et au restaurant Las Palmas au II Plateaux. Selon M. Gohourou Ziallo, président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques, cet accord qui permet à chacune des victimes de percevoir la somme de 750. 000f CFA, “est à saluer car c’est le symbole de la justice rétablie vis-à-vis des victimes après deux ans de lutte”. En effet, c’est en janvier 2007 que cette coordination forte de 13 associations a saisi selon M. Gohourou, un cabinet d’avocats pour intenter un procès contre la multinationale Trafigura, qui devrait avoir lieu le 5 octobre prochain. A l’en croire, toutes les victimes représentées par le cabinet londonien sont “satisfaites de ce règlement et de la proposition de Trafigura”. Alors, poursuit-il, “nous ne comprenons pas que des gens se lèvent pour dénoncer cet accord”. En parlant des gens, M. Gohourou fait allusion à la Fédération nationale des associations des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (FENAVIDET-CI), dirigée par M. Yao Pipira Denis. Pour cette fédération dont “M. Gohourou est le vice-président”, selon Pipira, “c’est une imposture. Une escroquerie morale”. “Trafigura, à travers cet accord, a montré sa méchanceté. C’est une atteinte aux droits de l’homme. Car la compagnie a exploité la pauvreté et la misère des victimes”. En fait, le président de la FENAVIDET-CI a révélé que Trafigura a proposé aux victimes de signer des déclarations “mensongères” en leur demandant de dire que les déchets n’ont fait aucune victime et qu’il y a eu juste quelques lésions superficielles. Or “nous savons tous que l’Etat de Côte d’Ivoire a prouvé la toxicité de ces déchets et qu’un rapport de l’ONU est venu confirmé la toxicité de ces déchets”, soutie-t-il. Par ailleurs, M. Pipira a soutenu qu’il a refusé de collaborer avec le cabinet londonien lorsque celui-ci est venu lui proposer ses services. “Nous avons refuser de collaborer avec le cabinet Leigh Day and Co pour la simple raison qu’il est venu en Côte d’Ivoire sans s’en référer aux autorités judiciaires ivoiriennes. Nous avons saisi le barreau pour savoir s’il était normal qu’un cabinet d’avocats étranger vienne en Côte d’Ivoire opérer sans l’avis du barreau ivoirien ou sans s’associer à un cabinet ivoirien. Leigh Day and Co n’a pas eu d’autorisation”, a-t-il expliqué. Toutefois, M. Pipira refuse de condamner la coordination de M. Gohourou car pour lui, grâce à son action, des victimes ont été dédommagées. Mais, il reste encore un bon groupe selon lui. “Nous avons jusqu’à présent dans notre fichier, 33.000 victimes qui ne sont pas encore indemnisées. Car, nous estimons qu’il y a 200.000 victimes au total. C'est-à-dire, celles qui vivent dans les environs des sites pollués et celles qui se sont rendues dans les cliniques privées et qui n’ont pas été prises en compte par l’Etat parce qu’elles ne se sont pas déclarées. Avec l’indemnisation de ces 31.000 victimes, nous sommes à 132.000 victimes. Il reste encore, selon nos calculs, autour de 70.000 personnes encore à indemniser. Et Trafigura paiera tout le monde. Car nous irons au bout de notre action”, a prévenu le président de la FENAVIDET-CI. En effet, “nous sommes en contact avec d’autres avocats pour intenter un procès contre Trafigura en France et en Hollande pour que Trafigura paie la totalité de la note”, a-t-il poursuivi. Il a ajouté que “le jour où je dirai que je suis satisfait, c’est que Trafigura a indemnisé tout le monde, dépollué tous les sites et construit un centre d’éveil sanitaire”. Pour être indemnisé, il fallait, faire une déclaration, envoyer la preuve qu’on est victime des déchets toxiques (cette preuve est établie par des médecins assermentés par l’Etat), faire partie de la liste publiée par le gouvernement dans Fraternité-Matin et être client du cabinet Leigh Day and Co. “C’est l’ensemble de ces critères que les 31. 000 victimes qui ont gain de cause ont rempli”, a affirmé M. Gohourou.

Coulibaly Zié Oumar
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