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Art et Culture Publié le mardi 29 septembre 2009 | Flashafrik

Music : Miriam Makeba, une grande diva !

Miriam Makeba est née le 4 mars 1932 en Afrique du Sud. Le 9 novembre 2008, elle est décédée sur une scène de Castel Volturno en Italie pour la bonne cause.

Miriam Makeba est une chanteuse de nationalité sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis Algérienne en 1972, puis citoyenne d`honneur française en 1990. Elle était parfois surnommée Mama Afrika. Son nom complet était Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama. Née en 1932 dans la capitale sud-africaine, Zenzi, diminutif d’Uzenzile qui signifie "Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même", commence son destin tristement exemplaire en prison : elle n’a que quelques jours lorsque sa mère est inculpée durant six mois pour avoir fabriqué de la bière afin de subvenir aux besoins de sa famille. Son père meurt lorsqu’elle a cinq ans. En 1947, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et plongent le peuple noir dans l’arbitraire et la violence. C`est le début de l’apartheid. A 20 ans, Zenzi Makeba, bonne d’enfants puis laveuse de taxis, vit seule avec sa petite fille Bongi et sa mère. C’est là qu’elle commence à chanter, presque par hasard, avec les Cuban Brothers, puis devient choriste du groupe Manhattan Brothers, en 1952, qui lui donne son nom de scène, Miriam. Si elle devient très rapidement une vedette, elle se sert de son nouveau métier pour dénoncer le régime de l`apartheid. En 1956, elle écrit son plus grand succès, la chanson Pata, Pata, avec laquelle elle fait le tour du monde. Cette chanson sera d`ailleurs reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre Tape Tape en 1980. En 1959, elle est contrainte à un exil qui durera 31 ans, en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back, Africa du cinéaste américain Lionel Rogosin. Lorsque sa mère meure en 1960, elle ne peut assister à ses obsèques, du fait de son interdiction de séjour en Afrique du Sud. C`est avec un passeport français qu`elle reviendra en Afrique du Sud à la libération de Nelson Mandela, emprisonné avec la plupart des dirigeants du Congrès National Africain (ANC) au pénitencier de Robben Island. Elle ne cessera de prononcer des discours anti-apartheid et d’appeler au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations Unies. Elle chante en zoulou, en xhosa, en tswana. Ses mélodies chantent la tolérance et la paix. Elle vit partout, libre et traquée, aux États-Unis, en Guinée, en Europe. Elle est devenue le symbole de la lutte anti-apartheid. Dans ses chansons, pas d`amertume mais une dignité à toute épreuve. En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense. En 1985, sa fille Bongi décède en Guinée des suites de son accouchement. En 1987 Miriam Makeba rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l`album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story. Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Elle s`exile à nouveau et s`installe en Guinée. Elle est décédée le dimanche 9 novembre 2008, à l`âge de 76 ans, à Naples des suites d`un malaise à l`issue d`un concert de soutien à l`auteur de "Gomorra", Roberto Saviano, traqué par la Camorra (la Mafia napolitaine).
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