Dans l’entendement de beaucoup de personnes, les médecins, les infirmiers et les sages-femmes n’ont vraiment pas de problème au niveau de leur santé. Et Pourtant, en nous soignant, il arrive que ces personnes se blessent ou contractent des maladies. Notre enquête.
Ils ont décidé de se consacrer entièrement à la cause humaine. Eux, c’est le personnel soignant c’est-à-dire les médecins, les infirmiers, etc. Ils nous aident à guérir. ils sont à nos petits soins dans les différents centres de santé. Les hommes naissent dans leurs bras. Certains, au soir de leur vie, meurent également dans leurs bras. Pourtant, tout n’est pas rose dans leur vie. En voulant nous guérir, il arrive qu’en retour, ils contractent des maladies. Le plus souvent, ce sont les infirmiers et les chirurgiens qui sont les plus exposés. Même s’ils en parlent, ils sont souvent victimes des accidents d’expositions au sang (Aes). Les Aes sont tous les accidents survenus chez le personnel lors d’un contact avec du sang ou un liquide biologique contaminé par le sang. Dembélé Ibrahim est un médecin à la retraite. Il travaille pour son propre compte.
Des cas de VIH
Il a ouvert une clinique dans son quartier. Anciennement en service au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Yopougon, cet homme de 57 ans a en mémoire un incident qui a failli gâcher sa vie. Il a fait un prélèvement à un patient, et après il s’est rendu compte que son aiguille a transpercé son gant et a glissé contre le haut de son doigt. Au début, il n’a pas senti de piqûre. C’est en retirant ses gants, qu’il a vu du sang venant de l’aiguille sur son doigt. Un test de sérologie a alors été effectué sur le malade. « En attendant les résultats J’ai passé des nuits blanches. Je me disais que ma vie était foutue », explique-t-il. Heureusement pour lui, il y a eu plus de peur que de mal, le patient a été déclaré séronégatif. Situation presqu’analogue vécue par ce chirurgien à l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo qui s’est tranché le doigt avec le bistouri. Il est obligé à chaque fois de faire son test de sérologie pour être sûr que tout va bien. Si M. Dembélé a eu de la chance, ce n’est pas le cas pour certains. Kouamelan Nicaise (le nom a été changé), est séropositif. Il est infirmier au service des maladies infectieuses de Treichville. En 2004, un de ses patients avait des troubles psychiques. Hospitalisé depuis plusieurs jours, ce malade était sous perfusion. Un jour, après une perfusion, il a déposé l’aiguille au chevet du lit. Le patient s’est emparé de celle-ci et a piqué l’infirmier. Voilà d’où est venu son malheur. Les raisons qui peuvent expliquer ces cas d’accidents d’exposition au sang sont nombreuses. L’insuffisance du personnel soignant en est l’une. Le poids du travail est énorme. Face à la fatigue, des personnes perdent certains reflexes. Il y a aussi le stress, surtout chez les débutants. Les problèmes de famille peuvent amener un homme à se tromper. Le fait le plus courant est la pression que les parents des malades exercent sur le soignant. Face à la souffrance du malade, ceux-ci ne se lassent pas d’angoisser le médecin ou l’infirmier etc. Mme Aline Camara se souvient encore de sa collègue décédée du Vih sida. Elle s’est piquée avec une aiguille après avoir effectué une prise de sang. Elle s’est fait une belle entaille à l’index. Ce jour-là, le patient était trop agité. Par la suite, cette jeune dame a eu peur de faire son test de dépistage. « Elle s’est murée dans un silence et n’a informé personne. Une situation qui a entraîné sa mort », relate Mme Camara. « J’ai pleuré, beaucoup pleuré. C’est le métier que nous avons choisi. Il faut avancer avec tous les risques », ajoute-elle. Il ressort que des membres du corps médical ont peur de faire leur test. Avec la peur, ils observent un silence sur les incidents de ce genre qui surviennent. Pendant ce temps, le virus évolue et se propage dans l’organisme. Mauricette N’Dah, évoque le cas de la tuberculose qui a failli l’emporter. Un malade atteint de cette maladie a toussé sur elle pendant qu’elle prenait sa température. Si elle a eu la chance d’avoir pu s’en sortir, cela n’a pas été le cas pour Ibo Charles, fraîchement sorti de l’Institut national de formation des agents de santé (Infas) en 1998, aujourd’hui décédé. Ce jeune homme avait été muté à l’intérieur du pays. Dans la ville où il exerçait, il a reçu un membre de sa famille atteint de la rage. L’infirmier s’est investi corps et âme pour le sauver. Dans sa ténacité, il a contracté la même maladie qui l’a emporté très vite. A travers tous ces témoignages, il ressort que l’accident professionnel est une expérience particulièrement difficile pour les personnels de la santé. Marie-Ange nous montre combien l’engagement de l’infirmière dans les soins et la relation avec le malade est grand. Cependant, pas au point de mettre en jeu sa propre vie. « Même si mon souhait est de soigner les patients, je n’ai pas envie de perdre ma vie à ce prix-là », avoue-t-elle. De même, Bruno, infirmier, n’envisage pas « d’être dans l’autre état ». (Celui des malades). En gynécologie, des accidents sont aussi enregistrés à une fréquence régulière. Ce sont des cas d’éclaboussure de poches de sang sur des sages-femmes ou infirmiers. En pareille situation, c’est la porte ouverte à toutes sortes de maladies virales. Ces accident exposent le soignant aux micro-organismes pathogènes qui sont dans le sang du malade. Les trois principaux micro-organismes qui peuvent être transmis d’un patient à un soignant sont : les virus de l’hépatite B, C et du vih.
Les précautions à prendre
L’Organisation mondiale de la santé a défini un certain nombre de précaution à prendre. Dans le cas des Aes, il est conseillé au personnel soignant d’arrêter le soin et de laver la blessure avec de l’eau de javel. Nettoyer à l’eau et au savon la piqûre, blessure puis rincer abondamment et désinfecter longuement 3 à 5 minutes avec une solution d’eau de Javel ou, à défaut, avec de l’alcool. Ensuite il faut rechercher le statut sérologie (Vih etc) du patient. « Il est aussi impératif de se déclarer pour une prise en charge dans son service », conseille un infirmier. Le port de gants est souhaitable pour tout soin. Les antirétroviraux sont aussi une solution idoine. Toutefois, la plupart des hommes de la santé rencontrés se plaignent du manque criant de matériels tels que les lunettes de protection, les chaussures de protection etc.
Soro Sita (Stagiaire)
Ils ont décidé de se consacrer entièrement à la cause humaine. Eux, c’est le personnel soignant c’est-à-dire les médecins, les infirmiers, etc. Ils nous aident à guérir. ils sont à nos petits soins dans les différents centres de santé. Les hommes naissent dans leurs bras. Certains, au soir de leur vie, meurent également dans leurs bras. Pourtant, tout n’est pas rose dans leur vie. En voulant nous guérir, il arrive qu’en retour, ils contractent des maladies. Le plus souvent, ce sont les infirmiers et les chirurgiens qui sont les plus exposés. Même s’ils en parlent, ils sont souvent victimes des accidents d’expositions au sang (Aes). Les Aes sont tous les accidents survenus chez le personnel lors d’un contact avec du sang ou un liquide biologique contaminé par le sang. Dembélé Ibrahim est un médecin à la retraite. Il travaille pour son propre compte.
Des cas de VIH
Il a ouvert une clinique dans son quartier. Anciennement en service au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Yopougon, cet homme de 57 ans a en mémoire un incident qui a failli gâcher sa vie. Il a fait un prélèvement à un patient, et après il s’est rendu compte que son aiguille a transpercé son gant et a glissé contre le haut de son doigt. Au début, il n’a pas senti de piqûre. C’est en retirant ses gants, qu’il a vu du sang venant de l’aiguille sur son doigt. Un test de sérologie a alors été effectué sur le malade. « En attendant les résultats J’ai passé des nuits blanches. Je me disais que ma vie était foutue », explique-t-il. Heureusement pour lui, il y a eu plus de peur que de mal, le patient a été déclaré séronégatif. Situation presqu’analogue vécue par ce chirurgien à l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo qui s’est tranché le doigt avec le bistouri. Il est obligé à chaque fois de faire son test de sérologie pour être sûr que tout va bien. Si M. Dembélé a eu de la chance, ce n’est pas le cas pour certains. Kouamelan Nicaise (le nom a été changé), est séropositif. Il est infirmier au service des maladies infectieuses de Treichville. En 2004, un de ses patients avait des troubles psychiques. Hospitalisé depuis plusieurs jours, ce malade était sous perfusion. Un jour, après une perfusion, il a déposé l’aiguille au chevet du lit. Le patient s’est emparé de celle-ci et a piqué l’infirmier. Voilà d’où est venu son malheur. Les raisons qui peuvent expliquer ces cas d’accidents d’exposition au sang sont nombreuses. L’insuffisance du personnel soignant en est l’une. Le poids du travail est énorme. Face à la fatigue, des personnes perdent certains reflexes. Il y a aussi le stress, surtout chez les débutants. Les problèmes de famille peuvent amener un homme à se tromper. Le fait le plus courant est la pression que les parents des malades exercent sur le soignant. Face à la souffrance du malade, ceux-ci ne se lassent pas d’angoisser le médecin ou l’infirmier etc. Mme Aline Camara se souvient encore de sa collègue décédée du Vih sida. Elle s’est piquée avec une aiguille après avoir effectué une prise de sang. Elle s’est fait une belle entaille à l’index. Ce jour-là, le patient était trop agité. Par la suite, cette jeune dame a eu peur de faire son test de dépistage. « Elle s’est murée dans un silence et n’a informé personne. Une situation qui a entraîné sa mort », relate Mme Camara. « J’ai pleuré, beaucoup pleuré. C’est le métier que nous avons choisi. Il faut avancer avec tous les risques », ajoute-elle. Il ressort que des membres du corps médical ont peur de faire leur test. Avec la peur, ils observent un silence sur les incidents de ce genre qui surviennent. Pendant ce temps, le virus évolue et se propage dans l’organisme. Mauricette N’Dah, évoque le cas de la tuberculose qui a failli l’emporter. Un malade atteint de cette maladie a toussé sur elle pendant qu’elle prenait sa température. Si elle a eu la chance d’avoir pu s’en sortir, cela n’a pas été le cas pour Ibo Charles, fraîchement sorti de l’Institut national de formation des agents de santé (Infas) en 1998, aujourd’hui décédé. Ce jeune homme avait été muté à l’intérieur du pays. Dans la ville où il exerçait, il a reçu un membre de sa famille atteint de la rage. L’infirmier s’est investi corps et âme pour le sauver. Dans sa ténacité, il a contracté la même maladie qui l’a emporté très vite. A travers tous ces témoignages, il ressort que l’accident professionnel est une expérience particulièrement difficile pour les personnels de la santé. Marie-Ange nous montre combien l’engagement de l’infirmière dans les soins et la relation avec le malade est grand. Cependant, pas au point de mettre en jeu sa propre vie. « Même si mon souhait est de soigner les patients, je n’ai pas envie de perdre ma vie à ce prix-là », avoue-t-elle. De même, Bruno, infirmier, n’envisage pas « d’être dans l’autre état ». (Celui des malades). En gynécologie, des accidents sont aussi enregistrés à une fréquence régulière. Ce sont des cas d’éclaboussure de poches de sang sur des sages-femmes ou infirmiers. En pareille situation, c’est la porte ouverte à toutes sortes de maladies virales. Ces accident exposent le soignant aux micro-organismes pathogènes qui sont dans le sang du malade. Les trois principaux micro-organismes qui peuvent être transmis d’un patient à un soignant sont : les virus de l’hépatite B, C et du vih.
Les précautions à prendre
L’Organisation mondiale de la santé a défini un certain nombre de précaution à prendre. Dans le cas des Aes, il est conseillé au personnel soignant d’arrêter le soin et de laver la blessure avec de l’eau de javel. Nettoyer à l’eau et au savon la piqûre, blessure puis rincer abondamment et désinfecter longuement 3 à 5 minutes avec une solution d’eau de Javel ou, à défaut, avec de l’alcool. Ensuite il faut rechercher le statut sérologie (Vih etc) du patient. « Il est aussi impératif de se déclarer pour une prise en charge dans son service », conseille un infirmier. Le port de gants est souhaitable pour tout soin. Les antirétroviraux sont aussi une solution idoine. Toutefois, la plupart des hommes de la santé rencontrés se plaignent du manque criant de matériels tels que les lunettes de protection, les chaussures de protection etc.
Soro Sita (Stagiaire)