Plus de six mois après avoir présenté les concours de police et d’attachés administratifs, les candidats continuent d’attendre les résultats, sans qu’une explication ne leur soit donnée.
Elle ne sait plus s’il faut encore penser aux résultats de ce concours. Et pourtant, K. Marie Louise avait fondé son espoir sur ce concours des attachés administratifs. «Lorsque le concours a été lancé, je n’avais pas d’argent pour les frais d’inscriptions évalués à 15.000Fcfa. A cela il fallait ajouter les frais de dossier et les cours de préparations qui s’élevaient à 22.500Fcfa. Il fallait environ 45.000Fcfa pour ce concours. J’ai dû m’endetter auprès d’une amie qui était aussi candidate. Ensemble nous avons fait les cours de préparation», explique Marie Louise. «Nous étions quelquefois obligées d’aller faire les cours de préparation à l’Ena, au détriment de nos cours de Dea. Nous avons finalement composé le 18 avril, et les résultats devaient être proclamés un mois après. Mais depuis, nous attendons encore. Si ma copine et moi avions utilisé cet argent (90.000Fcfa) pour un petit commerce, nous aurions eu des bénéfices qui nous auraient permis de faire face à nos besoins», pense I. Lou Hortense, l’amie de Marie Louise. Pour ces deux jeunes filles comme pour bien d’autres candidats à ce concours, la situation est plus que préoccupante. «Présenter un concours et ne pas avoir le résultat plus de 6 mois après, c’est décevant. Surtout que l’augmentation du nombre de places disponibles avait créé une polémique. De 500 places pour les attachés administratifs et 250 places pour les attachés des finances avec 38 ans comme âge maximum des candidats, la fonction publique a envoyé à 750 places disponibles pour les attachés administratifs et 500 pour les attachés des finances. Et l’âge limite est passé à 45 ans. Pour certains, le pouvoir en place s’étant rendu compte que ses protégés étaient atteints par la limite d’âge a procédé à ce changement inattendu. En outre, certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient la possibilité de nous aider à raison de 2,5 millions pour certains, et 3 millions pour d’autres. Avec tout ceci, il y a de quoi désespérer pour nous qui n’avons pas les moyens», crache G. Youssouf qui en attendant, est devenu un grand fidèle de la mosquée de Yopougon toit rouge. Comment ne pas s’en remettre à Dieu dans cette situation qui pourtant semble meilleure à celle que vivent les candidats au concours des sous-officiers de police. Plus d’un an après avoir composé dans les différentes épreuves, les candidats attendent toujours leurs résultats. «Le retrait des pochettes a été ouvert du 22 avril au 17 mai, la visite médicale s’est déroulée du 28 avril au 17 juin et les épreuves physiques ont eu lieu du 26 mai au 16 août. Du 27 au 28 septembre, nous avons composé pour les épreuves écrites et il était prévu que la proclamation des résultats se fasse le 29 novembre. Mais malheureusement près d’un an après, il n’y a aucun résultat. Et pis, on ne nous dit rien», fait remarquer K. Maxime. Pour ce candidat qui a arrêté, selon lui, de penser à ces résultats, Dieu pourvoira. «En Côte d’Ivoire, on n’a coutume de dire que les concours se vendent. C’est d’ailleurs ce que Petit Yodé et Siro ont voulu décrier dans leur chanson», relève Maxime. Des sources proches de la police expliquent que tout cet imbroglio est parti de l’Accord politique de Ouagadougou qui a permis l’intégration des éléments des Forces armées des Forces nouvelles au sein de la police nationale. «Il se trouve que le Premier ministre qui devait octroyer entre 300 et 400 places à ses éléments a revu l’effectif à la hausse passant à 500 places. Alors que le président de la République, le ministre de l’Intérieur et la galaxie patriotique doivent également donner leurs listes pour qu’à la fin on retienne environ 1000 personnes. Comprenez que ce n’est pas facile pour le ministre de l’Intérieur », affirment des sources policières, quand celles proches de la fonction publique expliquent que le tri est en train de se faire. «Ce concours a été lancé pour permettre de caser tous les vieux qui se disent patriotes. Il faut les récompenser pour la bataille qu’ils ont menée, et il ne faut surtout pas commettre la bêtise d’en oublier», a relevé une source proche du ministère de la Fonction publique et de l’Emploi.
*Les explications des sources officielles
Sans pouvoir démontrer le contraire de ce qui se dit tout bas, les sources officielles des ministères de l’Intérieur et de l’Emploi et de la Fonction publique donnent d’autres versions. Selon elles, il n’y a jamais eu de concours sans résultats. «Dans tous les cas, les résultats paraîtront un jour. Il y a deux mois, les officiers de police ont terminé l’oral. C’est vous dire que les choses avancent. Nous attendons que tous les niveaux soient prêts pour proclamer les résultats ensemble. Il faut que les candidats soient patients », a affirmé la cellule communication du ministère de l’Intérieur. Quant à celle du ministère de l’Emploi et de la Fonction publique, elle a évoqué un problème de calendrier. «Ce sont les mêmes enseignants qui s’occupent des candidats aux concours des attachés administratifs et financiers qui sont actuellement en train de s’occuper des candidats aux concours de l’Ena. Nous attendons donc de finir avec les candidats de l’Ena avant de nous pencher sur ceux qui ont composé pour les attachés administratifs et financiers », a révélé la cellule de communication du ministre Hubert Oulaye. En attendant, les candidats continuent d’attendre.
Touré Yelly
Elle ne sait plus s’il faut encore penser aux résultats de ce concours. Et pourtant, K. Marie Louise avait fondé son espoir sur ce concours des attachés administratifs. «Lorsque le concours a été lancé, je n’avais pas d’argent pour les frais d’inscriptions évalués à 15.000Fcfa. A cela il fallait ajouter les frais de dossier et les cours de préparations qui s’élevaient à 22.500Fcfa. Il fallait environ 45.000Fcfa pour ce concours. J’ai dû m’endetter auprès d’une amie qui était aussi candidate. Ensemble nous avons fait les cours de préparation», explique Marie Louise. «Nous étions quelquefois obligées d’aller faire les cours de préparation à l’Ena, au détriment de nos cours de Dea. Nous avons finalement composé le 18 avril, et les résultats devaient être proclamés un mois après. Mais depuis, nous attendons encore. Si ma copine et moi avions utilisé cet argent (90.000Fcfa) pour un petit commerce, nous aurions eu des bénéfices qui nous auraient permis de faire face à nos besoins», pense I. Lou Hortense, l’amie de Marie Louise. Pour ces deux jeunes filles comme pour bien d’autres candidats à ce concours, la situation est plus que préoccupante. «Présenter un concours et ne pas avoir le résultat plus de 6 mois après, c’est décevant. Surtout que l’augmentation du nombre de places disponibles avait créé une polémique. De 500 places pour les attachés administratifs et 250 places pour les attachés des finances avec 38 ans comme âge maximum des candidats, la fonction publique a envoyé à 750 places disponibles pour les attachés administratifs et 500 pour les attachés des finances. Et l’âge limite est passé à 45 ans. Pour certains, le pouvoir en place s’étant rendu compte que ses protégés étaient atteints par la limite d’âge a procédé à ce changement inattendu. En outre, certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient la possibilité de nous aider à raison de 2,5 millions pour certains, et 3 millions pour d’autres. Avec tout ceci, il y a de quoi désespérer pour nous qui n’avons pas les moyens», crache G. Youssouf qui en attendant, est devenu un grand fidèle de la mosquée de Yopougon toit rouge. Comment ne pas s’en remettre à Dieu dans cette situation qui pourtant semble meilleure à celle que vivent les candidats au concours des sous-officiers de police. Plus d’un an après avoir composé dans les différentes épreuves, les candidats attendent toujours leurs résultats. «Le retrait des pochettes a été ouvert du 22 avril au 17 mai, la visite médicale s’est déroulée du 28 avril au 17 juin et les épreuves physiques ont eu lieu du 26 mai au 16 août. Du 27 au 28 septembre, nous avons composé pour les épreuves écrites et il était prévu que la proclamation des résultats se fasse le 29 novembre. Mais malheureusement près d’un an après, il n’y a aucun résultat. Et pis, on ne nous dit rien», fait remarquer K. Maxime. Pour ce candidat qui a arrêté, selon lui, de penser à ces résultats, Dieu pourvoira. «En Côte d’Ivoire, on n’a coutume de dire que les concours se vendent. C’est d’ailleurs ce que Petit Yodé et Siro ont voulu décrier dans leur chanson», relève Maxime. Des sources proches de la police expliquent que tout cet imbroglio est parti de l’Accord politique de Ouagadougou qui a permis l’intégration des éléments des Forces armées des Forces nouvelles au sein de la police nationale. «Il se trouve que le Premier ministre qui devait octroyer entre 300 et 400 places à ses éléments a revu l’effectif à la hausse passant à 500 places. Alors que le président de la République, le ministre de l’Intérieur et la galaxie patriotique doivent également donner leurs listes pour qu’à la fin on retienne environ 1000 personnes. Comprenez que ce n’est pas facile pour le ministre de l’Intérieur », affirment des sources policières, quand celles proches de la fonction publique expliquent que le tri est en train de se faire. «Ce concours a été lancé pour permettre de caser tous les vieux qui se disent patriotes. Il faut les récompenser pour la bataille qu’ils ont menée, et il ne faut surtout pas commettre la bêtise d’en oublier», a relevé une source proche du ministère de la Fonction publique et de l’Emploi.
*Les explications des sources officielles
Sans pouvoir démontrer le contraire de ce qui se dit tout bas, les sources officielles des ministères de l’Intérieur et de l’Emploi et de la Fonction publique donnent d’autres versions. Selon elles, il n’y a jamais eu de concours sans résultats. «Dans tous les cas, les résultats paraîtront un jour. Il y a deux mois, les officiers de police ont terminé l’oral. C’est vous dire que les choses avancent. Nous attendons que tous les niveaux soient prêts pour proclamer les résultats ensemble. Il faut que les candidats soient patients », a affirmé la cellule communication du ministère de l’Intérieur. Quant à celle du ministère de l’Emploi et de la Fonction publique, elle a évoqué un problème de calendrier. «Ce sont les mêmes enseignants qui s’occupent des candidats aux concours des attachés administratifs et financiers qui sont actuellement en train de s’occuper des candidats aux concours de l’Ena. Nous attendons donc de finir avec les candidats de l’Ena avant de nous pencher sur ceux qui ont composé pour les attachés administratifs et financiers », a révélé la cellule de communication du ministre Hubert Oulaye. En attendant, les candidats continuent d’attendre.
Touré Yelly