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Économie Publié le mercredi 14 octobre 2009 | Le Mandat

Détournement dans la filière café-cacao

Le temps n'est pas de tout repos pour les ministres mis en cause dans les détournements et autres malversations massives dans la filière café-cacao. Après une semaine de confrontation décisive avec les ex-dirigeants détenus dans les liens de la prévention depuis 16 mois, la partie n'a pas semblé un jeu d'enfant pour le ministre Dano Djédjé. De sources judicaires crédibles, l'ex ministre de l'agriculture aura enfin reconnu les faits mis à sa charge. Et cela, après avoir tenté de mener en vain en bateau le juge d'instruction. 2 milliards pour le compte de la chambre d'agriculture, 450 millions de francs pour l'organisation des funérailles du père de Laurent Gbagbo, d'autres milliards en 2002 destinés aux frais d'inscription des étudiants, et la Peugeot 607 sont autant de dons perçus par Dano Djédjé, qui dit-on, malgré ses tentatives de négation a fini par passer à table.
Les affirmations du clan
Dano Djédjé n'est pas à la fin de ses aveux. L'homme du clan, Firmin Kouakou, membre influent du Fpi choisi directeur de campagne de M. Gbagbo n'a pas non plus manqué de faire des révélations dans son face à face avec le ministre militant. Il a rappelé avoir donné 200 millions de f cfa à Dano Djédjé pour l'achat de quelques moyens de guerre pendant la crise. Là, encore, Dano Djédjé, selon nos mêmes sources, est passé à table.
A qui le tour ?
Proches ou non du camp présidentiel, les prisonniers de la filière café-cacao ont décidé de ne pas couler seuls. Tous les profiteurs seront dénoncés. Sur la liste figurent de grosses têtes du régime en place. Paul Antoine Bohoun Bouabré, ex ministre de l'économie et des finances, Pascal Affi N'Guessan, ancien premier ministre, Alphonse Douaty, lui également, ex patron du ministère de l'agriculture.
" Des preuves existent, personne se sera épargnée. Mais, il faut une volonté politique réelle de non ingérence dans la séparation des pouvoirs pour que chacun soit sanctionné selon la gravité de la faute ", indique une source proche du dossier. Mais que va faire Gbagbo ?
L'embarras du chef de l'Etat
Laurent Gbagbo n'a certainement pas envisagé le préjudice qu'il pourrait subir au plan politique. Réhabiliter la haute cour de justice et faire condamner Dano Djédjé, Bohoun Bouabré ou Affi N'Guessan reviendrait à retourner son couteau contre lui-même. D'où le louvoiement pour se trouver une porte de sortie honorable.

K Zéguédoua Tano
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