“Désormais, partout à Abidjan, tout le monde est surveillé, épié…". 'Epier', le mot est lâché par le ministre de la défense, Amani N'guessan lui-même, lors de la démonstration du quadrillage vidéo du District. Les ivoiriens sont donc avertis de ce qu'ils sont dorénavant surveillés comme du lait sur le feu. Et cela, partout à Abidjan. Comme l'ont montré les images prises de personnes se soulageant en pleine rue ou dans les broussailles jouxtant l'Hôtel Ivoire. En même temps que les ivoiriens se réjouissent de ce dispositif de sécurité, ils s'interrogent aussi sur le respect de leurs vies privées. " Donc, la caméra peut nous filmer en train de sortir d'un endroit avec 'une petite' ? (Ndlr : une compagne). Mais c'est grave ça ?", s'est écrié quelqu'un qui salue difficilement cette technologie. Pour un autre, si " la violation " de la vie privée des citoyens ordinaires ne semble pas causer de graves désagréments. Qu'en est-il de la vie privée des autorités politiques, administratives et de célébrités de divers milieux ?, s'est-il inquiété. " Imaginez-vous un instant, une personnalité surprise dans une mauvaise posture par ces caméras de surveillance. Et elle peut être victime même de chantage de la part des personnes qui contrôlent tout ce système de vidéosurveillance ", fait-il remarquer. Visiblement, si l'installation de la vidéosurveillance contribue à la restauration d'un climat de sécurité dans le District, elle soulève des inquiétudes chez une frange de la population. Qui dénonce là une insécurité morale. Puisque, selon ces derniers, le respect de la vie privée est gravement atteint. Que dit la législation en la matière ? Vivement que des balises soient posées pour ne pas recevoir l'effet boumerang de cette avancée technologique, en matière de sécurité. Comme c'est le constat dans des pays occidentaux, où les autorités ont été poursuivies en justice pour violation et non-respect de la vie privée par certains de leurs administrés.
F. Toti
F. Toti
