Henriette Diabaté a dédicacé mardi, «Petrus», son dernier livre. Ni un roman, ni une biographie, l’œuvre évoque l’œil que portait la fille, il y a plus d’un demi-siècle, sur son père photographe.
«-Chut ! Silence ! Attention ! Maintenant on ne bouge plus ! Petrus ouvrait l’œil du monstre et comptait ‘’Un, deux … trois … quatres …’’, refermait l’œil, puis la boîte. Terminé ! Vous pouvez bouger, c’est fini » (page 14). Ces moments de dextérité du photographe ont séduit l’auteur de l’oeuvre. 15 années de sa vie passées auprès de ce ‘’génie’’. Pour cet hommage à Petrus Dawgry (pour faire british), sinon Pierre Dagri, Henriette Diabaté, l’auteur de « Petrus la gloire du photographe », a eu pour symbole le chiffre 15. Quinze ans d’amour et de pur bonheur. Quinze ans, âge de rupture avec l’enfance et le début d’une séparation. Mais, l’auteur « amoureuse » est restée accrochée dans son récit à son enfance. Des termes simples, sincères, pour parler d’un homme qui n’avait que simplicité comme leitmotiv. « Mon Pierre sera un jour quelqu’un de bien », disait le père de Petrus. Ce Pierre, qui avait les moyens de l’être, a décidé cependant d’immortaliser des images. Un photographe. Avant cette aventure, il avait souhaité être prêtre. Son père n’était pas de cet avis. Ensuite, footballeur. Bon musicien, Pierre est passé par le cyclisme et s’est retrouvé agent de la Compagnie française de l’Afrique de l’Ouest (Cfao). Au-delà de toutes les fonctions qu’il a exercées, Petrus Dawgry, « ce magicien », le photographe, a partagé son amour avec sa fille. Henriette Diabaté à travers la vie de cet homme, fait le portrait des villes ivoiriennes. Agnibilékro, Abengourou, Sassandra, Soubré, Dimbokro et enfin Gagnoa « chez nous ». C’est donc un voyage à travers la Côte d’Ivoire, ses peuples, ses réalités que l’auteur dépeint dans ce récit de 129 pages. Pour celle qui aurait pu se prénommer « Henriette Dawgry », elle-même apprenti photographe, l’origine de l’art de Petrus était inconnue. « C’était presque naturel, inné, donc normal ». Henriette était entrée avec lui dans le laboratoire, cette chambre sombre. « Une atmosphère sinistre, presque effrayante ! », « le temple de l’alchimie ». « Voiler, révélateur, fixateur, développer, châssis, négatif », ces mots n’étaient plus un secret pour la petite Henriette. Si bien que «Monique, ‘’la femme de Petrus’’, s’est condamnée, ‘’ce 13 mars 1935’’, jour de naissance de Henriette, à vivre avec sa rivale la plus dangereuse ». « A force de l’accompagner, je savais par cœur tous ses gestes… J’étais toujours dans son voisinage à le regarder travailler ». Dans Petrus, la N°2 du Rdr raconte une histoire truffée de pensées d’enfants, de mythes. « Le lundi, jour de rassemblement hebdomadaire, on levait le drapeau au son d’une marseillaise discordante…Enfants de la Patrice (Patrie)… le jour de Gare (gloire) est arrivé…contre nous la tiranice (tyrannie),… fermez (formez) vos bataillons … qu’essence pure (qu’un sang impur) abreuve nos sillons (…)». Ou encore, ces légendes de Mamy Watta, déesse des mers, qui serait à l’origine de toutes les richesses africaines. Mais aussi des chocs sociaux. La mort, celle de Johnny à Dimbokro. Quant à Monique, mère d’Henriette, mère rivale, elle l’a conduite à Bingerville pour ses études. Puis la fille s’est retrouvée à Rufisque au Sénégal. « Après notre séparation, je ne saurai de Petrus (la seconde partie de la vie de son père) que ce qui m’a été raconté », confesse l’auteur.
S.A
«-Chut ! Silence ! Attention ! Maintenant on ne bouge plus ! Petrus ouvrait l’œil du monstre et comptait ‘’Un, deux … trois … quatres …’’, refermait l’œil, puis la boîte. Terminé ! Vous pouvez bouger, c’est fini » (page 14). Ces moments de dextérité du photographe ont séduit l’auteur de l’oeuvre. 15 années de sa vie passées auprès de ce ‘’génie’’. Pour cet hommage à Petrus Dawgry (pour faire british), sinon Pierre Dagri, Henriette Diabaté, l’auteur de « Petrus la gloire du photographe », a eu pour symbole le chiffre 15. Quinze ans d’amour et de pur bonheur. Quinze ans, âge de rupture avec l’enfance et le début d’une séparation. Mais, l’auteur « amoureuse » est restée accrochée dans son récit à son enfance. Des termes simples, sincères, pour parler d’un homme qui n’avait que simplicité comme leitmotiv. « Mon Pierre sera un jour quelqu’un de bien », disait le père de Petrus. Ce Pierre, qui avait les moyens de l’être, a décidé cependant d’immortaliser des images. Un photographe. Avant cette aventure, il avait souhaité être prêtre. Son père n’était pas de cet avis. Ensuite, footballeur. Bon musicien, Pierre est passé par le cyclisme et s’est retrouvé agent de la Compagnie française de l’Afrique de l’Ouest (Cfao). Au-delà de toutes les fonctions qu’il a exercées, Petrus Dawgry, « ce magicien », le photographe, a partagé son amour avec sa fille. Henriette Diabaté à travers la vie de cet homme, fait le portrait des villes ivoiriennes. Agnibilékro, Abengourou, Sassandra, Soubré, Dimbokro et enfin Gagnoa « chez nous ». C’est donc un voyage à travers la Côte d’Ivoire, ses peuples, ses réalités que l’auteur dépeint dans ce récit de 129 pages. Pour celle qui aurait pu se prénommer « Henriette Dawgry », elle-même apprenti photographe, l’origine de l’art de Petrus était inconnue. « C’était presque naturel, inné, donc normal ». Henriette était entrée avec lui dans le laboratoire, cette chambre sombre. « Une atmosphère sinistre, presque effrayante ! », « le temple de l’alchimie ». « Voiler, révélateur, fixateur, développer, châssis, négatif », ces mots n’étaient plus un secret pour la petite Henriette. Si bien que «Monique, ‘’la femme de Petrus’’, s’est condamnée, ‘’ce 13 mars 1935’’, jour de naissance de Henriette, à vivre avec sa rivale la plus dangereuse ». « A force de l’accompagner, je savais par cœur tous ses gestes… J’étais toujours dans son voisinage à le regarder travailler ». Dans Petrus, la N°2 du Rdr raconte une histoire truffée de pensées d’enfants, de mythes. « Le lundi, jour de rassemblement hebdomadaire, on levait le drapeau au son d’une marseillaise discordante…Enfants de la Patrice (Patrie)… le jour de Gare (gloire) est arrivé…contre nous la tiranice (tyrannie),… fermez (formez) vos bataillons … qu’essence pure (qu’un sang impur) abreuve nos sillons (…)». Ou encore, ces légendes de Mamy Watta, déesse des mers, qui serait à l’origine de toutes les richesses africaines. Mais aussi des chocs sociaux. La mort, celle de Johnny à Dimbokro. Quant à Monique, mère d’Henriette, mère rivale, elle l’a conduite à Bingerville pour ses études. Puis la fille s’est retrouvée à Rufisque au Sénégal. « Après notre séparation, je ne saurai de Petrus (la seconde partie de la vie de son père) que ce qui m’a été raconté », confesse l’auteur.
S.A