Tano Angora n’est plus DG de Palmci, depuis le vendredi 09 octobre 2009. Remplacé par Bertrand Vignes, il laisse derrière lui d’importants acquis au Groupe Sifca.
On l’appelait le dernier des Mohicans. Tano Angora, DG de Palmci était en effet le dernier cadre ivoirien à occuper un poste de directeur général au sein du groupe agro industriel Sifca forte de dix filiales. Il aura été emporté, malgré tout, par le vent d’européanisation qui souffle sur cette entreprise dirigée par Jean-Louis Billon et Yves Lambelin. C’est en fin de semaine dernière, au cours d’une rencontre tripartite qui s’est tenue au siège de Sifca, entre Billon, Lambelin et Angora, que la décision a été signifiée à ce dernier.
Entré en janvier 1996 à Cosmivoire en tant que directeur général, Tano Angora aura passé 13 ans au groupe Sifca, dont 3 à Palmci qu’il a rejoint en 2006 après un important travail de redressement financier de Cosmivoire. Lorsqu’il prend les rennes de cette entreprise, celle-ci traitait 40.000 tonnes d’huile brute pour en sortir 24.000 tonnes d’huile de table, 10.000 tonnes de stéarine et 10.000 tonnes de savon. Le plan stratégique élaboré par ce manager a permis au ‘’savonnier’’ d’atteindre les chiffres records de 80.000 tonnes pour l’huile de table, 70.000 tonnes pour le savon. Quant à l’exploitation qui perdait 1,5 milliard, elle est devenue bénéficiaire à 4 milliards par an. C’est sous la férule de Tano Angora que les marques comme Palm d’Or ou Fanico ont acquis leur notoriété sur le plan national et international. Cosmivoire, qui pesait 10% de Unilever, a été échangé à 70% de la valeur de Unilever et la vente de l’activité savon à ce groupe a rapporté 14 milliards FCFA à Sifca dans le projet dénommé ‘’Redback’’.
Responsable dès 1997, de la branche oléagineuse de Sifca, il a d’abord occupé les charges d’administrateur de Palmci, de SHB Bénin, puis PCA. Angora Tano a été aussi PCA de SHCI (Société des huileries de Côte d’Ivoire) jusqu’à son absorption par Sania. Cette société a repris les actifs de Cosmivoire après sa liquidation et les actifs du raffinage de Unilever, selon un plan de restructuration entamé depuis janvier 2009 par Yves Lambelin. Administrateur dans Sania, Angora Tano était aussi PDG du Terminal Huilier de San Pedro (THSP).
Son expertise dans l’oléagineux le porte, en 2003, à la tête de l’Aifo-Uemoa (Association des industriels de la filière oléagineuse de l’Union économique et monétaire ouest africain). Une organisation qu’il a représentée lors de la convention de la fondation Clinton, faisant un plaidoyer pour la supplémentation de la vitamine A dans l’huile raffinée. Son passage, après quatre années, a permis à cette organisation d’acquérir une notoriété auprès d’organismes comme l’Uemoa ou la BOAD. Avec cette dernière, Tano a conduit une étude sur la filière oléagineuse qui fait référence actuellement dans le secteur.
Palmci pour finir
C’est le 8 décembre 2006 qu’il prend officiellement les rennes de la Palmci, acteur clé de
l’approvisionnement en huile de palme du marché national et sous régional. Avec une méthode axée sur le changement de culture pour l’orienter vers le résultat, le recrutement de nouveaux collaborateurs, la formation et la motivation, Angora Tano a permis à Palmci de produire 280.000 tonnes d’huile, là où il en produisait 218.000. Le taux d’extraction d’huile est passé à 24,8% fin décembre contre 22%, le rendement en plantation est passé à 17 tonnes l’hectare, fin décembre 2008 contre 11,5 et le cumul des bénéfices sur les 3 années passées au sein de cette société est estimé à 33 milliards FCFA.
Outre ses activités professionnelles, Tano Angora était engagé au plan associatif et corporatiste. A la base de la création de l’Union des grandes entreprise industrielles de Côte d’Ivoire (Ugeci), dont il est le président depuis 4 ans, il est aussi le vice président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire. Un lourd héritage qu’il lègue à son successeur à Palmci, Bertrand Vignes, ancien jusque-là DGA de la maison Sifca après un passage à Michelin.
Par Jean-Louis GBANGBO
Jean-louis.gbangbo@jde-ci.com
On l’appelait le dernier des Mohicans. Tano Angora, DG de Palmci était en effet le dernier cadre ivoirien à occuper un poste de directeur général au sein du groupe agro industriel Sifca forte de dix filiales. Il aura été emporté, malgré tout, par le vent d’européanisation qui souffle sur cette entreprise dirigée par Jean-Louis Billon et Yves Lambelin. C’est en fin de semaine dernière, au cours d’une rencontre tripartite qui s’est tenue au siège de Sifca, entre Billon, Lambelin et Angora, que la décision a été signifiée à ce dernier.
Entré en janvier 1996 à Cosmivoire en tant que directeur général, Tano Angora aura passé 13 ans au groupe Sifca, dont 3 à Palmci qu’il a rejoint en 2006 après un important travail de redressement financier de Cosmivoire. Lorsqu’il prend les rennes de cette entreprise, celle-ci traitait 40.000 tonnes d’huile brute pour en sortir 24.000 tonnes d’huile de table, 10.000 tonnes de stéarine et 10.000 tonnes de savon. Le plan stratégique élaboré par ce manager a permis au ‘’savonnier’’ d’atteindre les chiffres records de 80.000 tonnes pour l’huile de table, 70.000 tonnes pour le savon. Quant à l’exploitation qui perdait 1,5 milliard, elle est devenue bénéficiaire à 4 milliards par an. C’est sous la férule de Tano Angora que les marques comme Palm d’Or ou Fanico ont acquis leur notoriété sur le plan national et international. Cosmivoire, qui pesait 10% de Unilever, a été échangé à 70% de la valeur de Unilever et la vente de l’activité savon à ce groupe a rapporté 14 milliards FCFA à Sifca dans le projet dénommé ‘’Redback’’.
Responsable dès 1997, de la branche oléagineuse de Sifca, il a d’abord occupé les charges d’administrateur de Palmci, de SHB Bénin, puis PCA. Angora Tano a été aussi PCA de SHCI (Société des huileries de Côte d’Ivoire) jusqu’à son absorption par Sania. Cette société a repris les actifs de Cosmivoire après sa liquidation et les actifs du raffinage de Unilever, selon un plan de restructuration entamé depuis janvier 2009 par Yves Lambelin. Administrateur dans Sania, Angora Tano était aussi PDG du Terminal Huilier de San Pedro (THSP).
Son expertise dans l’oléagineux le porte, en 2003, à la tête de l’Aifo-Uemoa (Association des industriels de la filière oléagineuse de l’Union économique et monétaire ouest africain). Une organisation qu’il a représentée lors de la convention de la fondation Clinton, faisant un plaidoyer pour la supplémentation de la vitamine A dans l’huile raffinée. Son passage, après quatre années, a permis à cette organisation d’acquérir une notoriété auprès d’organismes comme l’Uemoa ou la BOAD. Avec cette dernière, Tano a conduit une étude sur la filière oléagineuse qui fait référence actuellement dans le secteur.
Palmci pour finir
C’est le 8 décembre 2006 qu’il prend officiellement les rennes de la Palmci, acteur clé de
l’approvisionnement en huile de palme du marché national et sous régional. Avec une méthode axée sur le changement de culture pour l’orienter vers le résultat, le recrutement de nouveaux collaborateurs, la formation et la motivation, Angora Tano a permis à Palmci de produire 280.000 tonnes d’huile, là où il en produisait 218.000. Le taux d’extraction d’huile est passé à 24,8% fin décembre contre 22%, le rendement en plantation est passé à 17 tonnes l’hectare, fin décembre 2008 contre 11,5 et le cumul des bénéfices sur les 3 années passées au sein de cette société est estimé à 33 milliards FCFA.
Outre ses activités professionnelles, Tano Angora était engagé au plan associatif et corporatiste. A la base de la création de l’Union des grandes entreprise industrielles de Côte d’Ivoire (Ugeci), dont il est le président depuis 4 ans, il est aussi le vice président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire. Un lourd héritage qu’il lègue à son successeur à Palmci, Bertrand Vignes, ancien jusque-là DGA de la maison Sifca après un passage à Michelin.
Par Jean-Louis GBANGBO
Jean-louis.gbangbo@jde-ci.com