Eglises évangéliques et protestantes / Yaye Dion révèle - ‘’Des pasteurs ont soumis des budgets de campagne aux candidats à l’élection présidentielle’’

Le Révérend Docteur Robert Yaye Dion, président du Haut Conseil, entité confédérative des églises évangéliques, méthodistes et protestantes de Côte d’Ivoire est monté au créneau hier dimanche 18 octobre 2009. Lors de l’entretien qu’il nous a accordé à l’église Baptiste sise à Yopougon Assonvon, ce leader chrétien qui capitalise trente-quatre ans de service du corps de Christ dans son pays, a exhorté les jeunes pasteurs à mettre fin à leur rébellion à l’endroit des anciens.
La communauté des églises évangéliques et protestantes de Côte d’Ivoire traverse actuellement des moments difficiles. En sa qualité de président du Haut Conseil, le Révérend Docteur Yaye note que cette situation est à imputer aux jeunes pasteurs « rebelles » qui passent leur temps à jeter l’anathème sur les anciens et à créer des situations pour « racketter les autorités politiques ». Pour éviter que ces agissements ne perdurent et n’entravent à l’action d’édification de la nation ivoirienne, Yaye Dion a fait savoir que les jeunes pasteurs « sortis des ministères des anciens qu’ils désavouent avec des déclarations à l’emporte-pièce des accusations calomnieuses sur base de verbiage religieux creux », s’exposent à un isolement. « Le pasteur est le temple de l’humanité. Il doit donc être affranchi lui-même. Un pasteur qui passe son temps à vilipender un autre pasteur, à dénigrer l’église qui est la mère de la nouvelle naissance, c’est qu’il est possédé. Il agit sous la conduite du diable. Il faut que nos jeunes comprennent cela. Après 34 ans de silence, je lève aujourd’hui le ton. La plupart des jeunes pasteurs qui refusent de se soumettre aux anciens par orgueil, arrogance et culte de l’enrichissement rapide, sont sortis de nos ministères. S’ils ne se soumettent pas, alors, ils ne sont plus des nôtres. On finira par les isoler totalement », a-t-il averti. Puis d’indiquer qu’un pasteur ne doit pas se recommander. « Les modèles, les repères existent ici. Moi, j’ai dormi dix ans sur la natte quand je préparais l’élan spirituel dans mon pays. Je prêchais 10 fois par jour. Et aujourd’hui, nous accueillons ici des Américains, des Asiatiques, des Européens qui viennent se former ici. C’est le fruit de notre travail dans l’humilité. C’est le travail dans nos ministères qui nous recommande. C’est pourquoi, j’estime inopportun et aberrant que de jeunes pasteurs sollicitent des passeports diplomatiques. C’est une fausse requête tout comme celle relative aux budgets de campagne déposés sur les bureaux des candidats à l’élection présidentielle », a-t-il souligné. A ce propos, il a révélé qu’après avoir vilipendé des autorités politiques notamment la Première Dame, (initiatrice de séances de prière pour le bon déroulement des élections), des pasteurs qui n’ont fait aucune preuve, se retrouvent à être promoteurs de budgets de campagne. «Des jeunes pasteurs ont adressé, soumis des budgets de campagne aux candidats à l’élection présidentielle. C’est un racket au nom de Dieu et de la politique politicienne que je refuse. On ne peut pas associer le nom de Dieu à une campagne électorale pour avoir de l’argent. Les jeunes pasteurs rebelles, insoumis sont obnubilés par l’argent. C’est pourquoi, les deux milliards pour le pèlerinage en Israël avaient subitement suscité un réveil spirituel. Tout cela doit cesser. A cet effet, je lance un appel pressant aux autorités qui ne doivent plus ouvrir leurs portes à n’importe quel serviteur de Dieu. Les véritables serviteurs sont là. Il faut les identifier et laisser de côté les plaisantins qui ne prospèrent que dans le verbiage creux sans aucun fondement religieux», a-t-il conclu.

M.T.T