Il ne fera sans doute plus honte d'être paysan. En tout cas, si les promesses, du moins la vision du chef de l'Etat se concrétisent, les agriculteurs ivoiriens pourraient, dans les prochaines années, faire pâlir de jalousie les cadres les plus haut placés de notre administration publique. Laurent Gbagbo a affirmé mardi à Abidjan, son ambition de faire émerger un nouveau type de paysans suffisamment rémunérés et travaillant dans des conditions plus que modernes. «La révolution agricole » de Laurent Gbagbo va s'articuler autour de plusieurs aspects : l'entretien des routes agricoles, l'augmentation de la production à 2 millions de tonnes, la transformation ainsi que la rémunération conséquente des producteurs. La grande offensive devrait ainsi permettre d'améliorer le verger et surtout de créer les conditions optimales du développement des autres spéculations notamment les cultures vivrières. Mais par delà tout, le chef de l'Etat a dit sa foi en la cacaoculture parce que « ce produit a encore un avenir». Cet avenir doit se conjuguer avec celui des acteurs du terrain victimes des nombreux intermédiaires et d'une fiscalité pratiquement insupportable. «Il faut que nous prenions des mesures pour ne pas que les planteurs soient les dindons de la farce. Evitons que les planteurs touchent 12 % du prix caf. Sous moi, on ne verra pas ça. (..) Je pense que le planteur doit toucher au moins 50 %. Avec le développement d'autres services comme l'Assurance maladie universelle, ils pourront recevoir jusqu'à 78 %, l'Etat se contentant de 22 %. Je suis venu pour vous aider», a souligné M. Gbagbo, expliquant que l'agriculture sera la base de l'industrialisation de la Côte d'Ivoire. «Il faut aller à la transformation (…) Il ne faut pas faire désespérer nos jeunes », a-t-il plaidé. Par ailleurs, il a promis leur faciliter l'accès au crédit, construire des écoles, des centres de santé communautaires et surtout mettre à disposition les équipements pour l'entretien des pistes agricoles. Les paysans dont Bléhoué Aka, Sansan Kouao, Adou Kpagni, Yao Fils sont retournés la tête farcie de promesses… qui font rêver.
L.B
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