Promesses non tenues, Mauvaise gestion des ressources financières, sont entre autres maux, ceux qui caractérisent la gestion de la filière café-cacao. Nommés pour non seulement redorer l'image de la filière ternie par de nombreuses malversations, mais surtout pour financer les coopératives légalement constituées, Anoh Nguessan Gilbert, Bléoué Aka et consorts n'ont pas répondu aux attentes des producteurs. Ce dysfonctionnement a engendré le non financement tant attendu des coopératives. Le président du comité de gestion et des sages ont préféré célébrer M. Laurent Gbagbo, pour lui avoir offertdu ‘’miel’’. Ruinant par la même occasion l’espoir de la majorité, livrée à elle-même. ‘’On aura tout vu sous la refondation’’, lance l’une des victimes de la filière qui attend désespérément d’être recensée. ‘’ Où est passée la subvention allouée aux coopératives ?’’, s’interroge M. Tia Monti, livré à son propre sort. ‘’Sous quel critère s’est fondé son maître pour renouveler son mandat ?’’, s’interroge notre interlocuteur. Certainement pour narguer ses nombreuses victimes, M. Anoh Nguessan Gilbert a, mardi dernier, rendu un hommage mérité au Président de la République pour la confiance placée au comité de gestion. Sans oublier le Doyen Bléoué Aka, du Conseil national des Sages de la Filière café-cacao, pour son implication dans la bonne exécution du projet et la sensibilisation des producteurs. ‘’Foutaise !’’, lancent des producteurs. M. Anoh Nguessan Gilbert, accusé d’être la pièce de rechange du Chef de l’Etat, suite à l’échec de Tapé Do, Henri Amouzou et autres, promet la mise en place d’une organisation spécifique, avec les producteurs de chaque zone, les ministères techniques et du Bureau national d'étude technique et de développement (Bnetd) afin d'assurer une présence permanente dans l'exécution du programme sur les 15200 km de pistes cacaoyères. Bluff ou réalité ? Pour l’heure, les producteurs qui n’entendent pas se laisser distraire par les propos démagogiques de leurs bourreaux ont mis à exécution leur menace. Une grève illimitée lancée par les producteurs des 17 régions productrices de café-cacao. Une vingtaine de camions bloqués au corridor d’Elibou, un meeting géant animé au rond point de Divo par les producteurs venus des quatre coins de cette région. ‘’Si Ano Gilbert n’a pas revu sa copie, nous allons inviter les médias et brûler le cacao en leur présence. Nous ne plaisantons pas. Mieux vaut brûler ce cacao pour interpeller les autorités que subir le manque de considération de Gilbert Ano pour les producteurs’’, a menacé M. Oulaî Tchélan, chef de file des manifestants. A Duekoué, les producteurs de café et cacao qui dénoncent les retards dans les financements des coopératives et le manque de sacs pour la campagne 2009-2010 menacent de rentrer en grève si le comité de gestion de la filière ne réagit pas. Le comité de gestion qui devrait s’occuper des planteurs brille par son mutisme. ‘’Depuis un an, nous n’avons pas reçu un seul centime. Et avec ça, on nous dit que le cacao ivoirien ne s’achète pas sur le marché mondial parce que nous ne produisons pas la qualité. Que peut-on attendre de quelqu’un qui n’a pas de moyen. On est obligé de payer de faux sacs. Puisqu’on ne peut pas les fabriquer’’, martèlent en choeur, les porte-paroles des différentes coopératives joints au téléphone. ‘’Tous les projets qui passeront dans le moyen Cavally seront bloqués. Ce, dans le but de manifester notre mécontentement’’, ont-ils menacé. ‘’Sous moi, les planteurs ne toucheront pas moins de 12% du prix Caf. Mais, au moins 50% et on doit arriver avec l'assurance maladie, à plus de 60%’’, a encore promis mardi dernier, M. Laurent Gbagbo. N’est-ce pas lui qui, en 1990 promettait à son arrivée au pouvoir aux paysans, l’achat du kilogramme bord champs du cacao à 3000 f ? A méditer !
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
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