L’Union européenne a décidé hier, des sanctions ciblées contre les membres de la junte après la répression d’une manifestation de l’opposition le 28 septembre dernier à Conakry. Leurs avoirs financiers seront gelés et ne pourront plus avoir de visas pour se rendre en Europe. Sans oublier l’embargo sur les armes en direction de la Guinée.
Ils ont eu la main lourde contre les dirigeants guinéens. Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord hier pour imposer des sanctions ciblées à l’encontre des membres de la junte au pouvoir en Guinée, dont un gel des avoirs, et un embargo sur les armes. Selon une source diplomatique citée par l’AFP, les ambassadeurs des 27 pays de l’UE réunis à Bruxelles ont donné leur accord de principe à « des mesures ciblant les membres du Cndd (Conseil national pour la démocratie et le développement), la junte au pouvoir, et les individus associés, responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans le pays ». Si l’on en croit toujours cette source, ils ont également accepté le principe d’un embargo sur les armes contre la Guinée, à l’instar de celui décrété samedi par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les sanctions ciblées devraient porter sur un gel d’avoirs financiers et des restrictions de visas en Europe, selon la source diplomatique. Elles doivent encore être formellement avalisées la semaine prochaine lors d’une réunion à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Selon la junte, 56 civils avaient été tués et 934 personnes blessées au cours de la manifestation du 28 septembre, tandis que l’ONU estime à plus de 150 le nombre de morts. L’opposition civile entendait presser le chef de la junte de ne pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en janvier. Sur cette question, la Cedeao et l’Union africaine n’ont pu obtenir l’engagement formel par écrit du capitaine Dadis Camara de ne pas se présenter. Le chef de la junte ayant demandé que la question de sa candidature à l’élection présidentielle de janvier soit inscrite dans la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré. L’embargo sur les armes et les sanctions prônées à l’encontre des membres de la junte sont « les bienvenues » puisque les militaires « s’entêtent à vouloir confisquer le pouvoir », a aussitôt déclaré hier à l’AFP, l’un des leaders de l’opposition guinéenne, François Fall. « Puisque le Cndd (Conseil national pour la démocratie et le développement), la junte, s’entête à vouloir confisquer le pouvoir, les sanctions, pour nous, sont les bienvenues » a dit à l’AFP l’ancien ministre guinéen des Affaires étrangères (2002-2004) et dirigeant de parti, interrogé par téléphone depuis Dakar. Mardi, Washington avait indiqué soutenir « fermement » l’embargo sur les armes décrété samedi par la Cedeao à l’encontre de la Guinée. La Commission européenne a déjà annoncé une mesure de rétorsion. Elle a retiré un projet d’accord de pêche avec la Guinée, estimant qu’il était « politiquement inacceptable » pour Bruxelles d’aider la junte au pouvoir après sa répression sanglante contre l’opposition. Le projet prévoyait pour les quatre prochaines années une enveloppe de 450.000 euros annuels pour aider au développement du secteur de la pêche en Guinée et 1,6 million d’euros supplémentaires sur quatre ans pour développer le système de contrôle des zones de pêche guinéennes. L’aide au développement de l’UE est déjà gelée depuis le printemps (mars-juin) et la Guinée est placée depuis fin juillet sous surveillance par les Européens en attendant un retour à l’Etat de droit, après le coup d’Etat de décembre qui a porté au pouvoir le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.
Bakayoko Youssouf
Ils ont eu la main lourde contre les dirigeants guinéens. Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord hier pour imposer des sanctions ciblées à l’encontre des membres de la junte au pouvoir en Guinée, dont un gel des avoirs, et un embargo sur les armes. Selon une source diplomatique citée par l’AFP, les ambassadeurs des 27 pays de l’UE réunis à Bruxelles ont donné leur accord de principe à « des mesures ciblant les membres du Cndd (Conseil national pour la démocratie et le développement), la junte au pouvoir, et les individus associés, responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans le pays ». Si l’on en croit toujours cette source, ils ont également accepté le principe d’un embargo sur les armes contre la Guinée, à l’instar de celui décrété samedi par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les sanctions ciblées devraient porter sur un gel d’avoirs financiers et des restrictions de visas en Europe, selon la source diplomatique. Elles doivent encore être formellement avalisées la semaine prochaine lors d’une réunion à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Selon la junte, 56 civils avaient été tués et 934 personnes blessées au cours de la manifestation du 28 septembre, tandis que l’ONU estime à plus de 150 le nombre de morts. L’opposition civile entendait presser le chef de la junte de ne pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en janvier. Sur cette question, la Cedeao et l’Union africaine n’ont pu obtenir l’engagement formel par écrit du capitaine Dadis Camara de ne pas se présenter. Le chef de la junte ayant demandé que la question de sa candidature à l’élection présidentielle de janvier soit inscrite dans la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré. L’embargo sur les armes et les sanctions prônées à l’encontre des membres de la junte sont « les bienvenues » puisque les militaires « s’entêtent à vouloir confisquer le pouvoir », a aussitôt déclaré hier à l’AFP, l’un des leaders de l’opposition guinéenne, François Fall. « Puisque le Cndd (Conseil national pour la démocratie et le développement), la junte, s’entête à vouloir confisquer le pouvoir, les sanctions, pour nous, sont les bienvenues » a dit à l’AFP l’ancien ministre guinéen des Affaires étrangères (2002-2004) et dirigeant de parti, interrogé par téléphone depuis Dakar. Mardi, Washington avait indiqué soutenir « fermement » l’embargo sur les armes décrété samedi par la Cedeao à l’encontre de la Guinée. La Commission européenne a déjà annoncé une mesure de rétorsion. Elle a retiré un projet d’accord de pêche avec la Guinée, estimant qu’il était « politiquement inacceptable » pour Bruxelles d’aider la junte au pouvoir après sa répression sanglante contre l’opposition. Le projet prévoyait pour les quatre prochaines années une enveloppe de 450.000 euros annuels pour aider au développement du secteur de la pêche en Guinée et 1,6 million d’euros supplémentaires sur quatre ans pour développer le système de contrôle des zones de pêche guinéennes. L’aide au développement de l’UE est déjà gelée depuis le printemps (mars-juin) et la Guinée est placée depuis fin juillet sous surveillance par les Européens en attendant un retour à l’Etat de droit, après le coup d’Etat de décembre qui a porté au pouvoir le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.
Bakayoko Youssouf