Interruption de la distribution de l’eau potable : Deux jours de calvaire pour la population d’Abobo

L’eau est la première source de vie. La population d’Abobo en a été privée. Et cela, depuis la nuit du mercredi 21 octobre 2009. Où certains habitants de cette commune ont veillé en vain. Ils espéraient obtenir quelques gouttes d’eau pour les travaux domestiques quotidiens. Mais les robinets sont restés à sec au grand désespoir de la population. L’attente fut très longue et pénible. Seules les quelques familles disposant d’un moyen de locomotive se sont rendues dans les communes voisines pour se ravitailler en eau. Tel n’est pas le cas de la majorité des riverains à cette grande commune d’Abidjan qui ont veillé. Cette longue attente de la population s’est poursuivie durant toute la journée du jeudi 22 octobre et la nuit. Minuit, une heure et deux heures du matin du vendredi 23 octobre 2009, pas encore une seule goutte d’eau. « Ça commence à être dur, deux jours sans eau, c’est incroyable », rétorque un père de famille. Selon cet homme âgé d’une cinquantaine d’années, cela fait deux jours que sa famille et lui n’ont plus d’eau pour se laver. Avis partagés par de nombreuses femmes hier, tenant des bassines à la recherche d’un éventuel point d’eau. Malgré les difficultés de se ravitailler en eau, la direction de la Sodeci (Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire) rassure sans pouvoir solutionner le problème. «Une équipe viendra vous aider. Ne vous inquiétez pas», indique une source, proche de la direction générale de la Sodeci. Selon notre interlocutrice, la cause de l’interruption de l’eau potable provient d’une panne technique. «Nous avons un problème de pression d’eau au niveau de la station», souligne-t-elle. Des propos qui sont loin de soulager la population qui n’attend que la redistribution de l’eau potable interrompue depuis deux jours. Hier vendredi 23 octobre 2009, jusqu’à 15 heures, l’eau n’était pas encore disponible. Des femmes, jeunes filles et hommes tenant des récipients étaient à sa recherche. En termes de conséquence, des établissements scolaires, ayant en leur sein des cantines scolaires ont dû fermer.


La facture de l’eau va s’alourdir

Selon des indiscrétions, les Ivoiriens devront s’attendre à payer des factures d’eau plus chéres qu’avant. Le motif est que les installations sont vétustes. L’Etat censé donner les moyens, n’en a plus. Pour éviter de longues coupures, comme c’est le cas à Abobo, les consommateurs risquent de contribuer. Elles devront payer un peu plus cher comme c’est le cas des factures de l’électricité, où la population contribue à hauteur de 10%. Mais à hauteur de combien sera fixé l’apport des consommateurs ? Cela reste encore un mystère. Etant donné que les principaux acteurs hésitent à se décider. Tous craignent une colère de la population, surtout en ces temps difficiles doublés de la conjoncture économique et les préparatifs pour les élections présidentielles. Personne n’ose en parler à haute voix, mais ce qui est certain, toutes les infrastructures sont vétustes. Pour leur réparation et s’assurer que la population ne soit pas totalement privée d’eau, il faut des milliards de FCFA.

HK