Privées d’une partie de ses recettes traditionnelles, en partie, à cause des mesures fiscales prises par l’Etat en faveur de la population, les douanes ivoiriennes restent malgré tout sur une bonne cadence. Les douanes ivoiriennes demeurent performantes malgré la situation de crise que le pays traverse depuis septembre 2002. Selon une note interne de la direction générale des douanes, le tableau des recettes fait apparaître une constante progression depuis l’année 2000 passant de 486,695 milliards de francs CFA en 2000 à 780,665 en 2008. Même si de 2004 à 2005, on a noté une chute de 8,26% faisant passer les recettes de 696,340 milliards à 638,801 milliards. En considérant les recettes recouvrées sur les huit premiers mois, les recettes douanières ont constamment progressé depuis 2000. Ainsi après un léger repli (-1,88%) en 2001, les recettes ont connu une hausse régulière jusqu’en 2004. Année où elles ont connu une chute de 17,49% sur les huit premiers mois. Par ailleurs, comparées aux huit premiers mois de l’année 2008, les recettes douanières sont en hausse de 11,286 milliards sur les huit premiers mois de 2009, soit une progression de 2,5%. Cependant, la dernière mission du FMI a noté une contre-performance des douanes par rapport à leurs objectifs de recettes au premier semestre de l’année 2009. La direction générale des douanes explique ce gap par plusieurs facteurs. Il y a par exemple les abattements consentis par l’Etat sur la taxe à l’importation de certains produits de grande consommation qui a entraîné un manque à gagner de 41 milliards pour l’année 2009 et 14 milliards pour 2008. La crise financière qui a plombé l’activité économique a entraîné une baisse des importations de l’ordre de 209 mille tonnes en volume en 2008 (-5%) et 292 milliards en valeur (-17%) en valeur par rapport à 2007. On notera également les difficultés dans la filière café -cacao qui ont entraîné une baisse de la production et donc des exportations équivalant à une baisse du DUS (droit unique de sortie) de 4,6 milliards. Les difficultés de mise en œuvre de l’unicité des caisses de l’Etat ne sont pas non plus à négliger. Et puis, le développement de la fraude en zone CNO a eu des répercussions sur la zone sud. Ce qu’il faut surtout faire remarquer, c’est que contrairement à ce qui se raconte ici et là, les douanes ivoiriennes ne sont pas moins performantes depuis la nomination du colonel major Alphonse Mangly en qualité de Directeur général. Puisque les recettes n’ont eu de cesse de s’accroître malgré un contexte général moins favorable dû à la disparition de certaines sources de recettes. A savoir l’importation massive de viande, de riz et de tabac au plus fort de la crise, qui avait permis, à une certaine époque, de battre des records de recettes. Le mérite des dirigeants actuels des douanes ivoiriennes, c’est d’imaginer les mesures de correction pour garder le cap. Quant à la gestion proprement dite, on a pu lire récemment qu’une société écran aurait contracté avec la direction générale pour pomper 11 milliards de francs. La direction générale est formelle, ce contrat n’a jamais existé puisque le directeur général des douanes n’a pas pouvoir pour signer un contrat de 11 milliards de francs.
Augustin Kouyo
Augustin Kouyo