edito-matieres-premieres.fr- Le chocolat ? Un plaisir à l'état brut.
Grands, petits, juniors, seniors, il fait l'unanimité. Je n'imagine même pas pouvoir m'en passer, moi qui en mange quelque trois plaques par semaine. Alors justement, je me dis que vu les prix qu'atteignent les cours du cacao actuellement à Londres, le prix de mes tablettes de chocolat noir amer allaient sûrement en prendre un coup.
Mais en ce qui me concerne, il y aura inélasticité totale au prix. Reste à savoir si au niveau planétaire, la demande mondiale le sera également.
Petit tour d'horizon...
Le cacao revient de loin.
Août 2007, il était au fond du trou, cotant alors 908 $ la tonne à Londres.
Janvier 2009, il touchait une première fois un point haut à 2 036 $ la tonne. Soit +124% en un an et demi.
Après une petite consolidation de parcours avant l'été, il revient à ses plus hauts niveaux en ce moment même. Une hausse de65% depuis novembre. Pourquoi ?
Déficit sur déficit
D'après les prévisionnistes, la demande à venir en cacao devrait une fois de plus dépasser l'offre sur la saison qui commence le mois prochain.
Quatre années de suite que le marché est déficitaire. On n'avait pas vu cela depuis 1965-1969.
La demande devrait repartir à la hausse au rythme de 2% / 3% par an -- après un repli exceptionnel de 6% l'an passé pour cause de crise.
Parallèlement, l'offre se replie, de façon tendancielle.
Les industriels du secteur prennent le problème de la baisse tendancielle de la production de cacao tellement au sérieux que Nestlé a lancé un programme massif de plantation de cacaoyers pour sécuriser ses approvisionnements futurs, à des prix raisonnables. C'est vous dire...
La Cote d'Ivoire, au coeur du problème
L'Afrique de l'Ouest concentre 71% de la production mondiale de cacao ! Avec notamment le Ghana qui produit 21% du cacao mondial, et la Cote d'Ivoire, qui concentre 43% de la production mondiale. Le tiers restant est produit principalement par le Brésil et l'Indonésie.
Autant dire que la Cote d'Ivoire fait la pluie et le beau temps sur ce marché.
La production ivoirienne s'effondre
Sur la saison 2008/2009, la production s'est repliée de 200 000 tonnes. La tendance se confirme. En effet, sur 2009/2010, on s'attend à un nouveau repli d'au moins 100 000 tonnes encore. Certains anticipent une baisse bien supérieure à cette estimation.
Pourquoi ?
Le pays est confronté à une multitude de problèmes.
- Les cacaoyers ivoiriens sont vieux et n'ont pas été renouvelés. Faute d'investissements du fait notamment de la sur-taxation des producteurs locaux. D'où la baisse des rendements d'année en année. Qui plus est, les producteurs n'ont, bien sûr, pas les moyens d'acheter des engrais.
- La libéralisation des prix ces dernières années s'est faite au détriment de la qualité du cacao produit.
- La réforme de la filière cacao ivoirienne s'est traduite dans les faits par la mise en prison des principaux acteurs de la filière, plus que corrompus.
Du coup, les paysans, désespérés, se tournent vers d'autres cultures, comme celle de l'hévéa.
El Nino ?
Les spéculateurs anticipent également l'arrivée d'El Nino, ce qui impacterait la production de cacao indonésienne (troisième plus gros producteur mondial) et équatorienne.
Ainsi, les problèmes s'accumuleraient...
La situation est à ce point critique que les industriels réagissent
Mais ce n'est pas tout...
Les fondamentaux sont une chose. Et pour le cacao, ils sont clairement haussiers.
Mais la spéculation en est une autre. Comme à son habitude, elle se fixe sur la tendance pour l'amplifier et l'accélérer. Sur ce marché étroit, autant dire que les spéculateurs intensifient la volatilité et exacerbent les tendances.
Mais attention : c'est vrai dans les deux sens ! Alors surveillez le seuil psychologique des 2 000 $. L'enfoncer nous ramènerait rapidement sur les 1 985 $.
Grands, petits, juniors, seniors, il fait l'unanimité. Je n'imagine même pas pouvoir m'en passer, moi qui en mange quelque trois plaques par semaine. Alors justement, je me dis que vu les prix qu'atteignent les cours du cacao actuellement à Londres, le prix de mes tablettes de chocolat noir amer allaient sûrement en prendre un coup.
Mais en ce qui me concerne, il y aura inélasticité totale au prix. Reste à savoir si au niveau planétaire, la demande mondiale le sera également.
Petit tour d'horizon...
Le cacao revient de loin.
Août 2007, il était au fond du trou, cotant alors 908 $ la tonne à Londres.
Janvier 2009, il touchait une première fois un point haut à 2 036 $ la tonne. Soit +124% en un an et demi.
Après une petite consolidation de parcours avant l'été, il revient à ses plus hauts niveaux en ce moment même. Une hausse de65% depuis novembre. Pourquoi ?
Déficit sur déficit
D'après les prévisionnistes, la demande à venir en cacao devrait une fois de plus dépasser l'offre sur la saison qui commence le mois prochain.
Quatre années de suite que le marché est déficitaire. On n'avait pas vu cela depuis 1965-1969.
La demande devrait repartir à la hausse au rythme de 2% / 3% par an -- après un repli exceptionnel de 6% l'an passé pour cause de crise.
Parallèlement, l'offre se replie, de façon tendancielle.
Les industriels du secteur prennent le problème de la baisse tendancielle de la production de cacao tellement au sérieux que Nestlé a lancé un programme massif de plantation de cacaoyers pour sécuriser ses approvisionnements futurs, à des prix raisonnables. C'est vous dire...
La Cote d'Ivoire, au coeur du problème
L'Afrique de l'Ouest concentre 71% de la production mondiale de cacao ! Avec notamment le Ghana qui produit 21% du cacao mondial, et la Cote d'Ivoire, qui concentre 43% de la production mondiale. Le tiers restant est produit principalement par le Brésil et l'Indonésie.
Autant dire que la Cote d'Ivoire fait la pluie et le beau temps sur ce marché.
La production ivoirienne s'effondre
Sur la saison 2008/2009, la production s'est repliée de 200 000 tonnes. La tendance se confirme. En effet, sur 2009/2010, on s'attend à un nouveau repli d'au moins 100 000 tonnes encore. Certains anticipent une baisse bien supérieure à cette estimation.
Pourquoi ?
Le pays est confronté à une multitude de problèmes.
- Les cacaoyers ivoiriens sont vieux et n'ont pas été renouvelés. Faute d'investissements du fait notamment de la sur-taxation des producteurs locaux. D'où la baisse des rendements d'année en année. Qui plus est, les producteurs n'ont, bien sûr, pas les moyens d'acheter des engrais.
- La libéralisation des prix ces dernières années s'est faite au détriment de la qualité du cacao produit.
- La réforme de la filière cacao ivoirienne s'est traduite dans les faits par la mise en prison des principaux acteurs de la filière, plus que corrompus.
Du coup, les paysans, désespérés, se tournent vers d'autres cultures, comme celle de l'hévéa.
El Nino ?
Les spéculateurs anticipent également l'arrivée d'El Nino, ce qui impacterait la production de cacao indonésienne (troisième plus gros producteur mondial) et équatorienne.
Ainsi, les problèmes s'accumuleraient...
La situation est à ce point critique que les industriels réagissent
Mais ce n'est pas tout...
Les fondamentaux sont une chose. Et pour le cacao, ils sont clairement haussiers.
Mais la spéculation en est une autre. Comme à son habitude, elle se fixe sur la tendance pour l'amplifier et l'accélérer. Sur ce marché étroit, autant dire que les spéculateurs intensifient la volatilité et exacerbent les tendances.
Mais attention : c'est vrai dans les deux sens ! Alors surveillez le seuil psychologique des 2 000 $. L'enfoncer nous ramènerait rapidement sur les 1 985 $.