Alors que dans cette guerre que notre chère Cote d'Ivoire ait connue, les affrontements entre belligérants n'ont duré que quelques jours et qu'en juillet 2003 déjà, les deux armées avaient déclaré la fin officielle des hostilités, l'attitude malveillante de la refondation conduite par son gourou à travers une situation de ni paix ni guerre va plonger le pays dans une longue crise dont les nuisances ne pourraient être oubliées de sitôt. Si ce n'est pas le médecin qui inocule la maladie, cependant un mauvais diagnostic de sa part, ou une mauvaise prescription de médicament peut aggraver le mal ou entraîner le décès du patient. De même que le mauvais chirurgien manipulant mal le bistouri peut faire sortir le malade de la salle d'opération les pieds en avant.
En ramenant ce schéma dans la sphère de la politique, nous pouvons affirmer que tout homme politique élu à la tête d'un pays a pour travail d'apporter des solutions aux difficultés auxquelles son pays est confrontées en épargnant au mieux ses concitoyens des souffrances de tout ordre . Qu'en a-t-il été du cas de la Côte d'Ivoire ? Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, des hommes armés vont tenter de renverser le pouvoir en place alors que le chef de l'exécutif était en déplacement en Europe. Des attaques ciblées seront menées contre des camps militaires et des domiciles appartenant à certains pontes du régime FPI. Des autorités militaires et civiles y laisseront leur vie. Les forces républicaines réussiront à les mettre en déroute, les obligeant à quitter la capitale et se replier dans la partie nord du pays. C'est donc dans une ville totalement sécurisée et au sein d'un aéroport Félix Houphouët-Boigny sous contrôle de l'armée républicaine que va atterrir l'avion ramenant le chef de l'Etat de son voyage 48 heures après cette tentative avortée de coup d'Etat. L'adresse à la nation radiodiffusée dès son arrivée ne tardera pas à situer les observateurs avertis sur les dangers qui allaient peser sur le pays. Monsieur Laurent Gbagbo a choisi de se mettre dans la peau des nombreux chefs de guerre qui pullulent les contrées africaines. Mettant du baume au cœur, les amateurs des films hollywoodiens à la Rambo et autres Arnold schwazneger. Parmi les personnalités politiques ivoiriennes, une seule n'a pu se retenir : Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, déchu deux années plutôt de son pouvoir par des militaires. L'ex chef d'Etat va se déplacer personnellement pour aller rencontrer son jeune frère et lui conseiller la voie éminemment sage du dialogue avec ceux qui ont tenté de l'évincer du pouvoir par la force des canons. C'était mal connaître cet opposant d'hier auteur du fameux "Asseyons-nous et discutons" parvenu au pouvoir à la suite d'une élection calamiteuse organisée en octobre 2000. Il a déjà opté pour la voie des armes et de la guerre fratricide coûteuse avec ses aboutissements non maîtrisables, au détriment de la voie du dialogue qui ne coûte pas un seul kopeck, et pour cela personne ne pourra le faire changer d'avis.
N'ayant pu obtenir l'appui militaire de la puissance colonisatrice, le chef de l'Etat verra cependant sa demande d'interposition acceptée. Les forces militaires françaises déjà installées sur le territoire ivoirien vont freiner l'avancer des rebelles qui après la ville de Tiebissou avaient la capitale politique dans leur point de mire avec l'ascendance qu'ils prenaient sur les forces loyalistes. Ne sentant pas venir une proposition de solution de la part du président Gbagbo censé éviter à son pays un enlisement de la crise, la communauté internationale et notamment les chefs d'Etat de la sous- région vont donc prendre des initiatives en vue de circonscrire la crise. Les rencontres vont se multiplier dans diverses capitales sous-régionales entre la tête de la rébellion, les représentants du président Gbagbo et certains chefs de partis politiques. Les échecs successifs vont emmener la France à organiser un sommet sur le territoire français. Les discussions vont alors aboutir sur ce qu'on a appelé les accords de Linas Marcoussis qui porteront les signatures des représentants des deux protagonistes et les présidents des partis politiques représentés à l'assemblée nationale. Ce document signé par monsieur Affi N'guessan, président du FPI, ne rencontrera pas l'assentissement des ténors de ce parti restés sur les bords de la lagune Ebrié. Cela augurait de l'échec de cet accord sur lequel la presse proche du pouvoir ne manquera pas de tirer à boulets rouges. La suite ne tardera pas à se faire connaître.
La difficile marche
vers la paix
La suite des événements nous révélera qu'en fait le régime FPI n'a pas digéré ce qu'il considère comme un affront.
L'argument selon lequel notre armée n'était pas équipée alors qu'on nous disait capable de cracher du feu sur quiconque s'amuserait à s'attaquer à la Côte d'Ivoire va emmener les tenants du pouvoir à se lancer dans l'achat massifs d'armes de guerre et autres engins de la mort. Des hélicoptères de guerre vont être achetés à l'Ukraine avec le recrutement de pilotes aguerris. Seront mis à contribution l'argent du contribuable ivoirien, les ressources de la filière café cacao et la manne pétrolière. En fait cette volonté affichée de négocier n'était qu'un subterfuge pour préparer l'opération dite "Opération Dignité". Quand le 03 novembre 2004, les hélicoptères vont être lancés sur la partie nord du pays pour bombarder les positions rebelles, la consternation va gagner tous ceux qui voyaient en cette opération la mauvaise voie pour sortir de la crise. A la suite d'une erreur de frappe aérienne qui va toucher la position des troupes françaises, la réaction de l'armée française sera sans pitié. En un temps éclair, la flotte aérienne ivoirienne sera réduite en épave. La panique gagnant le camp du pouvoir, les pontes du régime vont appeler les jeunes épousant leur idée à s'en prendre aux intérêts français et à l'intégrité physique des ressortissants français vivant sur le territoire national. Les troupes françaises mettant en place le plan d'évacuation de leurs concitoyens et autres occidentaux vont s'élancer vers l'hôtel Ivoire et occuper l'esplanade et locaux de cet édifice hôtelier. Prétextant d'une volonté des troupes françaises de vouloir enlever Monsieur Laurent Ggabgo du pouvoir, des jeunes gens seront emmenés à affronter les éléments français. Nombreux parmi eux vont malheureusement y laisser la vie Cet échec serait certainement le déclic qui va emmener le chef de la refondation et ses proches à se raviser. Ils ont enfin compris qu'ils conduisaient le peuple dans un cul-de-sac. Il va dès lors germer dans leur tête l'idée d'engager un dialogue franc et sincère avec la rébellion. Les tractations débutées sous la houlette du président Burkinabé Blaise Compaoré vont aboutir à ce qu'on a appelé les accords politiques de Ouagadougou. Les nombreux amendements plusieurs fois apportés à cet accord pour l'adapter aux difficultés du moment nous ont démontré qu'il n'existe pas de bons ou mauvais accords mais plutôt la sincérité et la volonté ferme de s'entendre et aller à la paix. Les déclarations du genre : "Soro Guillaume ne sera jamais premier ministre dans ce pays " ne sont devenues que de loins souvenirs. Que d'années de tâtonnements et de souffrances. Il aurait fallu donc cinq bonnes années à Monsieur Laurent Gbagbo pour se rendre à l'évidence que l'épée n'était pas la solution mais plutôt la bise.
Les graves conséquences
du choix de l'épée
Au plan politique
Dès le début de la crise le parti au pouvoir va chercher à connaître les visages qui se cachent derrière les assaillants. La presse qui lui est proche ne tardera pas à accuser certaines formations politiques et certaines personnalités de l'opposition. Les approches quant à l'attitude à adopter face à cette agression des institutions républicaines vont par la suite diverger entre ceux qui pensent qu'il faut mater la rébellion d'une part et ceux qui pensent qu'il faut donner force au dialogue d'autre part. Ces divergences vont s'accentuer après la signature des accords de Linas Marcoussis. Alors que tous les signataires étaient regroupés autour d'une organisation informelle dénommée le groupement des dix : G10, ce genre de " watchdog " censé veiller à l'application desdits accords, deux camps font se liguer. Le Fpi, l'Udcy et le Pit vont quitter le G10 pour ne rester que les quatre partis de l'opposition que sont le Pdci, le Rdr, le Mfa, et l'Udpci. Ce groupe sera très vite taxé de bloc rebelle par le camp présidentiel. Dès lors ces partis politiques vont tomber sous le coup d'une diabolisation qui va mettre en danger l'intégrité de certains responsables politiques de l'opposition. Les journaux proches de l'opposition seront pris à partie, des rédactions attaquées. Le pic de cette tension sera atteint lorsque les parties de l'opposition tenteront d'organiser des manifestations à Abidjan pour soutenir les Accords de Linas Marcoussis un certain 24 mars 2004. Ces manifestations seront tuées dans l'œuf avec en prime le massacre de centaines de personnes par l'armée régulière et des forces parallèles. Cette différence de vue va rendre le terrain politique fertile au débauchage de quelques personnalités de l'opposition qui vont grossir le rang des " patriotes ".
Au plan diplomatique
La non réaction de la France à l'attaque perpétrée contre les institutions républicaines ivoiriennes en septembre 2002 semble être dans la logique de l'attitude que la puissance colonisatrice a eue lors du coup d'Etat de décembre 1999. Alors que dans le premier cas BEDIE n'a pas appelé la France à l'aide pour sauver son fauteuil ni porter un doigt accusateur sur elle, GBAGBO lui n'a pas digérer le fait que son appel à assistance n'ait pas reçu un accueil favorable auprès du tuteur. Ce qui a valu à la France d'être considérée comme le soutien de la rébellion et présentée comme la principale entité qui mène la guerre à la Cote d'Ivoire. Ces considérations vont mettre en mal les relations entre les deux pays. Ces accusations ne manqueront pas de toucher des pays amis tel le Gabon dont le défunt président fut traité de tous les noms sans oublier le Sénégal dont le président Abdoulaye Wade a commis l'erreur de s'intéresser à la résolution de la crise en passant par le Burkina Faso pays accusé d'avoir prêté sa terre aux assaillants pour leurs entraînements. La précarité des relations va s'étendre à des pays occidentaux qui vont obliger leurs représentations diplomatiques à quitter Abidjan obligeant de nombreux demandeurs de visas à effectuer le déplacement dans des pays voisins pour s'offrir ce sésame.
Au plan économique
et financier
Désormais la Cote d'Ivoire devenue un pays à risque d'où ne semble pointer aucun espoir de paix et de stabilité ; les financements de tous genres, la création de nouvelles richesses n'ont droit de cité. Et quand dans cette grisaille, en novembre 2004, en réaction à la destruction de la flotte militaire aérienne des forces de défense et de sécurité ivoiriennes par l'armée française, des jeunes gens manipulés au nom d'un certain patriotisme vont s'en prendre aux intérêts français et occidentaux, la morosité de l'économie ivoirienne ne pouvait que s'accentuer. De nombreux expatriés vont quitter précipitamment les terres ivoiriennes, la mort dans l'âme, occasionnant du coup la fermeture de plusieurs entreprises avec comme pour conséquence la mise au chômage de nombreux travailleurs. Que dire des institutions internationales et autres représentations diplomatiques aussi pourvoyeuses d'emplois.
Au plan social
Dans la zone dite gouvernementale, par la volonté du régime de dénouer la crise en usant de la voie des armes, plusieurs jeunes vont être recrutés pour rejoindre les rangs de l'armée républicaine. D'aucuns voyaient en cela une opportunité de s'offrir du travail. Cette illusion prendra fin quand par la suite nombre d'entre eux seront délaissés en cours de route. Dans certaines régions des milices d'autodéfenses vont naître. Que reste-t-il à ces jeunes qui ont appris le maniement des armes et qui n'ont pu intégrer l'armée régulière ? Si ce n'est la voie du banditisme, des braquages, des attaques à mains armées avec ces bandes de coupeurs de route de plus en plus audacieux.
Les travailleurs qui ont perdu leurs emplois ne peuvent plus supporter les charges de maison, incapables de couvrir les soins médicaux. Les femmes ayant perdu leurs maris ne pouvant plus subvenir aux besoins de la famille avec ses corollaires ; la prostitution, la morbidité et la mortalité endémiques. Dans la partie nord du pays, la décision prise par Monsieur Laurent Gbagbo va convaincre les assaillants que cette crise pourrait être difficile et plus longue que prévue .Dès lors le recrutement de combattants va s'avérer capital ; des jeunes qui tenant soit un petit métier soit vivant dans l'oisiveté vont se joindre aux militaires de rang qui ont élu domicile dans leur zone. En plus de cela une organisation au plan économique va s'imposer pour tenir le temps et s'équiper. De l'exploitation des ressources forestières et minières en passant par l'imposition de taxes spéciales sur certaines activités, les chefs de guerre et autres subalternes vont devenir des hommes roulant carrosse.
Au plan militaire, l'enlisement de la crise va emmener la rébellion à calquer la hiérarchisation de son armée sur l'armée loyaliste. C'est ainsi que de simples sous-officiers seront bombardés de grades d'officiers. Un autre os dans la gorge de la république qu'il lui reste à enlever pour garantir une paix durable.
En définitive, c'est la mauvaise appréciation de la situation faite par Monsieur Laurent Gbagbo qui va créer cette longue période de ni paix ni guerre qui a freiné le développement de la Cote d'Ivoire aggravant ainsi les souffrances des populations ivoiriennes. Après une première occasion ratée consécutive à la visite à lui rendue par Konan Bédié pour lui conseiller la voie du dialogue et la seconde offerte par les accords de Linas Marcoussis ou cet ex chef d'Etat lui-même victime d'un coup d'Etat s'est opposé singulièrement aux Forces nouvelles qui faisaient du départ du président Gbagbo esseulé, resté sur les bords de la lagune Ebrié, leur principale exigence, le camp présidentiel va enfin finir courant 2007, par emprunter la voie idoine : celle du dialogue. Là où le planteur de Daoukro a le temps d'une pluie découvert la voie pour éviter à son pays de s'enliser dans une longue crise, celui dont le métier est la politique va mettre le temps d'un mandat pour le savoir (2002-2007). La où le génie dont la complexité des neurones trouve en un temps record les solutions, il a fallu à notre génie politique près de 1800 jours pour y arriver, alors que celui qu'on taxe de vieillard dépassé qui en l'état devrait être gagné par la sénilité a mis le temps d'un sommeil pour montrer la meilleure voie à suivre : celle du dialogue franc et sans faux-fuant. Enfin, quand les refondateurs auront fini de nous faire le bilan moral de leur gestion et nous diront par la suite ce qu'ils ont ajouté à ce qu'ils ont trouvé quand ils ont pris le pouvoir en 2002, je ne crois pas les Ivoiriens aussi masochistes pour donner un autre mandat à ceux qui ont tiré ce pays vers le bas. Cet autre mandat pour lequel le chef de la refondation himself a déjà annoncé les couleurs : le désarmement par les armes et dans le sang. Que ceux qui ont les yeux pour lire le lisent et que ceux qui ont les oreilles pour entendre entendent. A bon entendeur, salut. A bientôt;
OURAGA JEAN MARC
cel : 06-169-160
En ramenant ce schéma dans la sphère de la politique, nous pouvons affirmer que tout homme politique élu à la tête d'un pays a pour travail d'apporter des solutions aux difficultés auxquelles son pays est confrontées en épargnant au mieux ses concitoyens des souffrances de tout ordre . Qu'en a-t-il été du cas de la Côte d'Ivoire ? Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, des hommes armés vont tenter de renverser le pouvoir en place alors que le chef de l'exécutif était en déplacement en Europe. Des attaques ciblées seront menées contre des camps militaires et des domiciles appartenant à certains pontes du régime FPI. Des autorités militaires et civiles y laisseront leur vie. Les forces républicaines réussiront à les mettre en déroute, les obligeant à quitter la capitale et se replier dans la partie nord du pays. C'est donc dans une ville totalement sécurisée et au sein d'un aéroport Félix Houphouët-Boigny sous contrôle de l'armée républicaine que va atterrir l'avion ramenant le chef de l'Etat de son voyage 48 heures après cette tentative avortée de coup d'Etat. L'adresse à la nation radiodiffusée dès son arrivée ne tardera pas à situer les observateurs avertis sur les dangers qui allaient peser sur le pays. Monsieur Laurent Gbagbo a choisi de se mettre dans la peau des nombreux chefs de guerre qui pullulent les contrées africaines. Mettant du baume au cœur, les amateurs des films hollywoodiens à la Rambo et autres Arnold schwazneger. Parmi les personnalités politiques ivoiriennes, une seule n'a pu se retenir : Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, déchu deux années plutôt de son pouvoir par des militaires. L'ex chef d'Etat va se déplacer personnellement pour aller rencontrer son jeune frère et lui conseiller la voie éminemment sage du dialogue avec ceux qui ont tenté de l'évincer du pouvoir par la force des canons. C'était mal connaître cet opposant d'hier auteur du fameux "Asseyons-nous et discutons" parvenu au pouvoir à la suite d'une élection calamiteuse organisée en octobre 2000. Il a déjà opté pour la voie des armes et de la guerre fratricide coûteuse avec ses aboutissements non maîtrisables, au détriment de la voie du dialogue qui ne coûte pas un seul kopeck, et pour cela personne ne pourra le faire changer d'avis.
N'ayant pu obtenir l'appui militaire de la puissance colonisatrice, le chef de l'Etat verra cependant sa demande d'interposition acceptée. Les forces militaires françaises déjà installées sur le territoire ivoirien vont freiner l'avancer des rebelles qui après la ville de Tiebissou avaient la capitale politique dans leur point de mire avec l'ascendance qu'ils prenaient sur les forces loyalistes. Ne sentant pas venir une proposition de solution de la part du président Gbagbo censé éviter à son pays un enlisement de la crise, la communauté internationale et notamment les chefs d'Etat de la sous- région vont donc prendre des initiatives en vue de circonscrire la crise. Les rencontres vont se multiplier dans diverses capitales sous-régionales entre la tête de la rébellion, les représentants du président Gbagbo et certains chefs de partis politiques. Les échecs successifs vont emmener la France à organiser un sommet sur le territoire français. Les discussions vont alors aboutir sur ce qu'on a appelé les accords de Linas Marcoussis qui porteront les signatures des représentants des deux protagonistes et les présidents des partis politiques représentés à l'assemblée nationale. Ce document signé par monsieur Affi N'guessan, président du FPI, ne rencontrera pas l'assentissement des ténors de ce parti restés sur les bords de la lagune Ebrié. Cela augurait de l'échec de cet accord sur lequel la presse proche du pouvoir ne manquera pas de tirer à boulets rouges. La suite ne tardera pas à se faire connaître.
La difficile marche
vers la paix
La suite des événements nous révélera qu'en fait le régime FPI n'a pas digéré ce qu'il considère comme un affront.
L'argument selon lequel notre armée n'était pas équipée alors qu'on nous disait capable de cracher du feu sur quiconque s'amuserait à s'attaquer à la Côte d'Ivoire va emmener les tenants du pouvoir à se lancer dans l'achat massifs d'armes de guerre et autres engins de la mort. Des hélicoptères de guerre vont être achetés à l'Ukraine avec le recrutement de pilotes aguerris. Seront mis à contribution l'argent du contribuable ivoirien, les ressources de la filière café cacao et la manne pétrolière. En fait cette volonté affichée de négocier n'était qu'un subterfuge pour préparer l'opération dite "Opération Dignité". Quand le 03 novembre 2004, les hélicoptères vont être lancés sur la partie nord du pays pour bombarder les positions rebelles, la consternation va gagner tous ceux qui voyaient en cette opération la mauvaise voie pour sortir de la crise. A la suite d'une erreur de frappe aérienne qui va toucher la position des troupes françaises, la réaction de l'armée française sera sans pitié. En un temps éclair, la flotte aérienne ivoirienne sera réduite en épave. La panique gagnant le camp du pouvoir, les pontes du régime vont appeler les jeunes épousant leur idée à s'en prendre aux intérêts français et à l'intégrité physique des ressortissants français vivant sur le territoire national. Les troupes françaises mettant en place le plan d'évacuation de leurs concitoyens et autres occidentaux vont s'élancer vers l'hôtel Ivoire et occuper l'esplanade et locaux de cet édifice hôtelier. Prétextant d'une volonté des troupes françaises de vouloir enlever Monsieur Laurent Ggabgo du pouvoir, des jeunes gens seront emmenés à affronter les éléments français. Nombreux parmi eux vont malheureusement y laisser la vie Cet échec serait certainement le déclic qui va emmener le chef de la refondation et ses proches à se raviser. Ils ont enfin compris qu'ils conduisaient le peuple dans un cul-de-sac. Il va dès lors germer dans leur tête l'idée d'engager un dialogue franc et sincère avec la rébellion. Les tractations débutées sous la houlette du président Burkinabé Blaise Compaoré vont aboutir à ce qu'on a appelé les accords politiques de Ouagadougou. Les nombreux amendements plusieurs fois apportés à cet accord pour l'adapter aux difficultés du moment nous ont démontré qu'il n'existe pas de bons ou mauvais accords mais plutôt la sincérité et la volonté ferme de s'entendre et aller à la paix. Les déclarations du genre : "Soro Guillaume ne sera jamais premier ministre dans ce pays " ne sont devenues que de loins souvenirs. Que d'années de tâtonnements et de souffrances. Il aurait fallu donc cinq bonnes années à Monsieur Laurent Gbagbo pour se rendre à l'évidence que l'épée n'était pas la solution mais plutôt la bise.
Les graves conséquences
du choix de l'épée
Au plan politique
Dès le début de la crise le parti au pouvoir va chercher à connaître les visages qui se cachent derrière les assaillants. La presse qui lui est proche ne tardera pas à accuser certaines formations politiques et certaines personnalités de l'opposition. Les approches quant à l'attitude à adopter face à cette agression des institutions républicaines vont par la suite diverger entre ceux qui pensent qu'il faut mater la rébellion d'une part et ceux qui pensent qu'il faut donner force au dialogue d'autre part. Ces divergences vont s'accentuer après la signature des accords de Linas Marcoussis. Alors que tous les signataires étaient regroupés autour d'une organisation informelle dénommée le groupement des dix : G10, ce genre de " watchdog " censé veiller à l'application desdits accords, deux camps font se liguer. Le Fpi, l'Udcy et le Pit vont quitter le G10 pour ne rester que les quatre partis de l'opposition que sont le Pdci, le Rdr, le Mfa, et l'Udpci. Ce groupe sera très vite taxé de bloc rebelle par le camp présidentiel. Dès lors ces partis politiques vont tomber sous le coup d'une diabolisation qui va mettre en danger l'intégrité de certains responsables politiques de l'opposition. Les journaux proches de l'opposition seront pris à partie, des rédactions attaquées. Le pic de cette tension sera atteint lorsque les parties de l'opposition tenteront d'organiser des manifestations à Abidjan pour soutenir les Accords de Linas Marcoussis un certain 24 mars 2004. Ces manifestations seront tuées dans l'œuf avec en prime le massacre de centaines de personnes par l'armée régulière et des forces parallèles. Cette différence de vue va rendre le terrain politique fertile au débauchage de quelques personnalités de l'opposition qui vont grossir le rang des " patriotes ".
Au plan diplomatique
La non réaction de la France à l'attaque perpétrée contre les institutions républicaines ivoiriennes en septembre 2002 semble être dans la logique de l'attitude que la puissance colonisatrice a eue lors du coup d'Etat de décembre 1999. Alors que dans le premier cas BEDIE n'a pas appelé la France à l'aide pour sauver son fauteuil ni porter un doigt accusateur sur elle, GBAGBO lui n'a pas digérer le fait que son appel à assistance n'ait pas reçu un accueil favorable auprès du tuteur. Ce qui a valu à la France d'être considérée comme le soutien de la rébellion et présentée comme la principale entité qui mène la guerre à la Cote d'Ivoire. Ces considérations vont mettre en mal les relations entre les deux pays. Ces accusations ne manqueront pas de toucher des pays amis tel le Gabon dont le défunt président fut traité de tous les noms sans oublier le Sénégal dont le président Abdoulaye Wade a commis l'erreur de s'intéresser à la résolution de la crise en passant par le Burkina Faso pays accusé d'avoir prêté sa terre aux assaillants pour leurs entraînements. La précarité des relations va s'étendre à des pays occidentaux qui vont obliger leurs représentations diplomatiques à quitter Abidjan obligeant de nombreux demandeurs de visas à effectuer le déplacement dans des pays voisins pour s'offrir ce sésame.
Au plan économique
et financier
Désormais la Cote d'Ivoire devenue un pays à risque d'où ne semble pointer aucun espoir de paix et de stabilité ; les financements de tous genres, la création de nouvelles richesses n'ont droit de cité. Et quand dans cette grisaille, en novembre 2004, en réaction à la destruction de la flotte militaire aérienne des forces de défense et de sécurité ivoiriennes par l'armée française, des jeunes gens manipulés au nom d'un certain patriotisme vont s'en prendre aux intérêts français et occidentaux, la morosité de l'économie ivoirienne ne pouvait que s'accentuer. De nombreux expatriés vont quitter précipitamment les terres ivoiriennes, la mort dans l'âme, occasionnant du coup la fermeture de plusieurs entreprises avec comme pour conséquence la mise au chômage de nombreux travailleurs. Que dire des institutions internationales et autres représentations diplomatiques aussi pourvoyeuses d'emplois.
Au plan social
Dans la zone dite gouvernementale, par la volonté du régime de dénouer la crise en usant de la voie des armes, plusieurs jeunes vont être recrutés pour rejoindre les rangs de l'armée républicaine. D'aucuns voyaient en cela une opportunité de s'offrir du travail. Cette illusion prendra fin quand par la suite nombre d'entre eux seront délaissés en cours de route. Dans certaines régions des milices d'autodéfenses vont naître. Que reste-t-il à ces jeunes qui ont appris le maniement des armes et qui n'ont pu intégrer l'armée régulière ? Si ce n'est la voie du banditisme, des braquages, des attaques à mains armées avec ces bandes de coupeurs de route de plus en plus audacieux.
Les travailleurs qui ont perdu leurs emplois ne peuvent plus supporter les charges de maison, incapables de couvrir les soins médicaux. Les femmes ayant perdu leurs maris ne pouvant plus subvenir aux besoins de la famille avec ses corollaires ; la prostitution, la morbidité et la mortalité endémiques. Dans la partie nord du pays, la décision prise par Monsieur Laurent Gbagbo va convaincre les assaillants que cette crise pourrait être difficile et plus longue que prévue .Dès lors le recrutement de combattants va s'avérer capital ; des jeunes qui tenant soit un petit métier soit vivant dans l'oisiveté vont se joindre aux militaires de rang qui ont élu domicile dans leur zone. En plus de cela une organisation au plan économique va s'imposer pour tenir le temps et s'équiper. De l'exploitation des ressources forestières et minières en passant par l'imposition de taxes spéciales sur certaines activités, les chefs de guerre et autres subalternes vont devenir des hommes roulant carrosse.
Au plan militaire, l'enlisement de la crise va emmener la rébellion à calquer la hiérarchisation de son armée sur l'armée loyaliste. C'est ainsi que de simples sous-officiers seront bombardés de grades d'officiers. Un autre os dans la gorge de la république qu'il lui reste à enlever pour garantir une paix durable.
En définitive, c'est la mauvaise appréciation de la situation faite par Monsieur Laurent Gbagbo qui va créer cette longue période de ni paix ni guerre qui a freiné le développement de la Cote d'Ivoire aggravant ainsi les souffrances des populations ivoiriennes. Après une première occasion ratée consécutive à la visite à lui rendue par Konan Bédié pour lui conseiller la voie du dialogue et la seconde offerte par les accords de Linas Marcoussis ou cet ex chef d'Etat lui-même victime d'un coup d'Etat s'est opposé singulièrement aux Forces nouvelles qui faisaient du départ du président Gbagbo esseulé, resté sur les bords de la lagune Ebrié, leur principale exigence, le camp présidentiel va enfin finir courant 2007, par emprunter la voie idoine : celle du dialogue. Là où le planteur de Daoukro a le temps d'une pluie découvert la voie pour éviter à son pays de s'enliser dans une longue crise, celui dont le métier est la politique va mettre le temps d'un mandat pour le savoir (2002-2007). La où le génie dont la complexité des neurones trouve en un temps record les solutions, il a fallu à notre génie politique près de 1800 jours pour y arriver, alors que celui qu'on taxe de vieillard dépassé qui en l'état devrait être gagné par la sénilité a mis le temps d'un sommeil pour montrer la meilleure voie à suivre : celle du dialogue franc et sans faux-fuant. Enfin, quand les refondateurs auront fini de nous faire le bilan moral de leur gestion et nous diront par la suite ce qu'ils ont ajouté à ce qu'ils ont trouvé quand ils ont pris le pouvoir en 2002, je ne crois pas les Ivoiriens aussi masochistes pour donner un autre mandat à ceux qui ont tiré ce pays vers le bas. Cet autre mandat pour lequel le chef de la refondation himself a déjà annoncé les couleurs : le désarmement par les armes et dans le sang. Que ceux qui ont les yeux pour lire le lisent et que ceux qui ont les oreilles pour entendre entendent. A bon entendeur, salut. A bientôt;
OURAGA JEAN MARC
cel : 06-169-160