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Société Publié le vendredi 6 novembre 2009 | Le Patriote

Gonzagueville : Racket, vols, intimidation - Des loubards dépouillent et terrorisent la population

Les habitants de Gonzagueville, notamment ceux de la cité cocoteraie, sont l’objet d’agression et de racket de la part de loubards qui semblent avoir annexé cette zone sur laquelle ils règnent sans scrupule. Un effroyable calvaire pour la population.
Depuis le mois de septembre dernier, les riverains du sous-quartier cocoteraie de Gonzagueville ont vu leur liberté restreinte par un groupe de jeunes loubards qui ont élu domicile sur les lieux. Au nombre d’une soixantaine, ces jeunes gens d’un gabarit respectable se sont imposés par la force de leurs muscles aux riverains comme les garants de leur sécurité. « Depuis qu’ils sont là, ils arrachent les portables des gens et prennent tous les objets de valeur qu’ils trouvent sur vous », explique apeurée F. K, une victime de la bande. Du corridor de Gonzagueville au carrefour Motard, en passant par le quartier « Dieudonné » sur la route de Grand-Bassam, les habitants de cette cité sablonneuse vivent la peur au ventre. De nuit comme de jour, ils recevoir inopinément la visite des jeunes loubards qui leur réclament des montants souvent hors de portée. Les propriétaires de cours payent entre 200.000 et 500.000 FCFA, lorsque ces mastodontes débarquent. Ceux qui refusent d’obtempérer assistent, impuissamment, à la destruction d’un pan de leur mur ou d’une maison. « Il y a une semaine, ils sont venus me réclamer 300.000 FCFA. Comme je n’avais pas l’argent, ils ont fait un trou à l’aide de gros marteaux sur le mur de ma cour.

La police et le chef
du village accusés
Ils ont promis que s’ils revenaient, c’est toute la maison qui sera détruite», rapporte un riverain, propriétaire d’une cour commune, sous le couvert de l’anonymat. Ce dernier a dû payer avant d’avoir la paix.
En parcourant la « zone annexée », on aperçoit un nombre infini de maisons portant la marque des bourreaux. En fait de signe, il s’agit des trous identiques d’une certaine dimension. Leur passage est toujours caractérisé par une sacrée dose de cynisme. Les commerçants ne sont pas non plus épargnés. De même que les tenanciers de salon, de maquis, mécaniciens, quincaillerie, boutiques etc. Tous subissent, eux aussi, le diktat de cette bande. L’union des artisans de Gonzagueville a dû, selon des témoignages, verser plus de 200.000 FCFA à ces oppresseurs pour qu’ils « foutent » la paix à ses membres. Malheureusement, ceux qui ne font pas partie de cette union sont visités régulièrement et rackettés. Le traumatisme de la population est tel que les langues se délient difficilement par peur de représailles.
Mais qui sont ces délinquants qui, sous le prétexte de la sécurité, rackettent, rançonnent et détruisent des biens d’honnêtes citoyens, impunément ? La population, elle, a son idée sur la présence de cette bande. Selon des témoignages recoupés, les jeunes aux corpulences hors normes affirment à tout vent, lors de leurs expéditions, agir avec la caution du chef du village d’Agbabou. L’indice qui confirme ces affirmations se trouve à une cinquante de mètres du carrefour d’élevage Kanté, où ils ont dressé leur quartier général. Un bureau dont la façade porte les écriteaux suivants : « Bureau de sécurité et de surveillance du village d’Agbabou ». A l’analyse, un tel bureau assez visible ne peut se tenir là sans que le chef du village ne soit informé. L’ennui, c’est qu’en dépit des plaintes des riverains qui saisissent la police, rien n’y fit. « Quand nous nous rendons à la police, elle n’intervient pas. Ce qui nous fait dire qu’elle est complice des agissements de cette bande», dénonce un commerçant. Une suspicion légitime, quand on sait que la police est chargée de protéger et de veiller sur la sécurité des populations. Sans défense et ne sachant plus à quel saint se vouer, les riverains de la cité cocoteraie interpellent le ministre de l’Intérieur afin qu’il prenne instamment des mesures pour les sortir des griffes de ces délinquants sans foi ni loi avant qu’il n’y ait mort d’hommes.
Alexandre Lebel
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