Le président du Conseil Constitutionnel continue sa croisade contre les accords de paix destinés à conduire le pays vers des élections justes, ouvertes, transparentes mais, surtout, apaisées. Il leur a encore asséné un coup de boutoir hier, à l`issue de sa rencontre avec Albert Mabri Toikeusse. En soutenant que les accords obtenus dans la douleur ne désignent pas les candidats, il laisse implicitement transparaître sa volonté de jouer sa partition jusqu`au bout. C`est-à-dire, s`assurer que tous les candidats à l`élection présidentielle remplissent les conditions fixées par la constitution. Dans notre édition du jeudi, nous démontrions que Paul Yao-N`Dré remettait en cause toutes les Décisions prises par le président de la République en vue d`autoriser la candidature, à titre exceptionnel, des personnes choisies par les signataires de l`accord de Linas Marcoussis. Il passait aussi outre les avis favorables des présidents du Conseil Constitutionnel-Une institution qui se dédit au passage- et de l`Assemblée nationale.
Certes, 20 candidats se sont déclarés pour l’élection présidentielle en déposant leurs dossiers auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). Mais, tous les regards sont tournés vers trois d`entre eux. Il y a d`abord le chef de l`Etat sortant, Laurent Gbagbo dont la candidature est soutenue par une dizaine de partis, en plus du Front populaire ivoirien (Fpi). Paul Yao-N`Dré a justement été élu président du conseil général de Divo sous la bannière du Fpi. Il a aussi été ministre à l`arrivée de Gbagbo au pouvoir.
Ensuite, l`ex-chef de l`Etat déposé en 1999 par un coup d`Etat, Henri Konan Bédié, veut revenir aux affaires pour le compte du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI). Le troisième homme du podium est le candidat du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara (ADO). Les deux challengers les plus sérieux de Laurent Gbagbo (placé en tête par deux sondages Sofres) avaient été exclus de la course en 2000 par la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. M. Ouattara avait ensuite été privé de législatives. Or, les Arrêts de 2000 relèvent désormais de la jurisprudence. D`où le risque pour les deux poids lourds de l`opposition de suivre Paul Yao-N`Dré dans sa logique constitutionnelle.
Car, « l`ami de Gbagbo » peut toujours remettre en scelle l`article 35 de la Loi fondamentale qui fixe les conditions d`éligibilité notamment la nationalité d`origine des parents. C`est en se basant sur des doutes sur sa filiation que Tia Koné avait exclu le leader des Républicains en 2000.
Quant à M. Bédié, sa situation se complique. Car, en plus de la jurisprudence, il ne remplit plus la condition relative à l`âge limite. Sur la base de l`extrait de naissance qu`il fournira, le président du Conseil relèvera très vite qu`il a eu 75 ans le 5 mai dernier. A quelques mois près, le voici dans la zone rouge.
Certes, certains analystes pensent que Laurent Gbagbo qui cherche une vraie légitimité dans les urnes s`accommoderait mal de l`élimination sur tapis vert de ses concurrents les plus sérieux. Mais, la posture actuelle du président du Conseil ne rassure point. D`autant que le chef de l`Etat a toujours soutenu que la Constitution de 2000 était sa boussole. Une boussole qui, si elle est entre des mains amies, peut prendre la direction souhaitée.
Kesy B. Jacob
Certes, 20 candidats se sont déclarés pour l’élection présidentielle en déposant leurs dossiers auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). Mais, tous les regards sont tournés vers trois d`entre eux. Il y a d`abord le chef de l`Etat sortant, Laurent Gbagbo dont la candidature est soutenue par une dizaine de partis, en plus du Front populaire ivoirien (Fpi). Paul Yao-N`Dré a justement été élu président du conseil général de Divo sous la bannière du Fpi. Il a aussi été ministre à l`arrivée de Gbagbo au pouvoir.
Ensuite, l`ex-chef de l`Etat déposé en 1999 par un coup d`Etat, Henri Konan Bédié, veut revenir aux affaires pour le compte du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI). Le troisième homme du podium est le candidat du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara (ADO). Les deux challengers les plus sérieux de Laurent Gbagbo (placé en tête par deux sondages Sofres) avaient été exclus de la course en 2000 par la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. M. Ouattara avait ensuite été privé de législatives. Or, les Arrêts de 2000 relèvent désormais de la jurisprudence. D`où le risque pour les deux poids lourds de l`opposition de suivre Paul Yao-N`Dré dans sa logique constitutionnelle.
Car, « l`ami de Gbagbo » peut toujours remettre en scelle l`article 35 de la Loi fondamentale qui fixe les conditions d`éligibilité notamment la nationalité d`origine des parents. C`est en se basant sur des doutes sur sa filiation que Tia Koné avait exclu le leader des Républicains en 2000.
Quant à M. Bédié, sa situation se complique. Car, en plus de la jurisprudence, il ne remplit plus la condition relative à l`âge limite. Sur la base de l`extrait de naissance qu`il fournira, le président du Conseil relèvera très vite qu`il a eu 75 ans le 5 mai dernier. A quelques mois près, le voici dans la zone rouge.
Certes, certains analystes pensent que Laurent Gbagbo qui cherche une vraie légitimité dans les urnes s`accommoderait mal de l`élimination sur tapis vert de ses concurrents les plus sérieux. Mais, la posture actuelle du président du Conseil ne rassure point. D`autant que le chef de l`Etat a toujours soutenu que la Constitution de 2000 était sa boussole. Une boussole qui, si elle est entre des mains amies, peut prendre la direction souhaitée.
Kesy B. Jacob