Il y avait matière à discussions hier, lors de la rencontre à caractère périodique entre le président de la République et le conseil supérieur de la magistrature. En descendant hier les marches de la présidence (Plateau) la tête basse, devançant à la sortie ceux qui venaient de tenir une réunion avec lui et le chef de l’Etat, le Garde des sceaux, ministre de la Justice n’avait peut-être par tort d’avoir une telle attitude. La réunion du Conseil supérieur de la magistrature à laquelle il venait de prendre part sous la présidence du chef de l’Etat, ne l’a visiblement pas menagé. Les réponses données aux journalistes par Tia Koné, président de la Cour suprême et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, au sortir de la rencontre avec le chef de l’Etat, l’attestent assez clairement, en ce qui concerne les arrêtés pris par le Garde des sceaux, M. Koné Mamadou, pour remplacer des juges du siège pourtant installés par décret. «Je dis que l’ensemble de ces questions a fait l’objet de notre examen, nous y avons trouvé des solutions idoines, de manière à faire en sorte que ce soit le droit qui régisse notre pays. Tout doit être fait conformément à la loi. Nous y avons trouvé des solutions». Si «tout doit être fait conformément à la loi», selon le vice-président du conseil supérieur de la magistrature, les arrêtés pris par M. Koné Mamadou en lieu et place de décrets et vigoureusement denoncés récemment par l’Association syndicale de la magistrature (ASM), devraient à n’en point douter être rapportés par le chef de l’Etat. En tout cas, c’est le non-dit de Tia Koné qui a expliqué que la rencontre a fait le tour de l’essentiel de la vie de la justice. Ce qui passe toujours selon lui, par l’indépendance de la justice à la laquelle tient tant le président Laurent Gbagbo. La rencontre du Conseil supérieur de la magistrature qui a démarré à 16h45 a pris fin autour de 19h20. Soit près de 3 heures de huis clos.
Félix Teha Dessrait dessrait@yahoo.fr
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