Martin Sokouri Bohui a dans l’interview qui suit, donné des explications sur l’évolution du processus électoral. Notamment en ce qui concerne la préparation de la liste provisoire électorale. Il en a profité pour donner des instructions aux responsables de la campagne de la majorité présidentielle. Il a répondu également aux propos de Bédié dans le Nord. Notre Voie : Alors que tout le monde pensait que le croisement était terminé, on annonce un nouveau chiffre de pétitionnaires repêchés sur la liste litigieuse. Que s’est-il passé ? Martin Sokouri Bohui : Ce qui s’est passé répond au souci des uns et des autres, qui avaient exprimé les vœux de voir le plus grand nombre d’Ivoiriens pris en compte sur la liste électorale. Je l’avais déjà indiqué et je voudrais le redire ici, les 11 fichiers historiques utilisés au départ pour le croisement ne sont pas exhaustifs pour indiquer la nationalité ivoirienne du pétitionnaire. Il fallait donc trouver d’autres critères. Les premiers critères trouvés avaient permis de repêcher plus de 800 mille personnes.
D’autres critères viennent également de donner l’occasion de repêcher plus de 800 mille autres personnes. Toutes ces recherches ont donc pour objectif de permettre à un plus grand nombre d’Ivoiriens d’être sur la liste électorale. N.V. : Est-ce qu’on peut en déduire qu’on tend progressivement vers le règlement du cas des 1911254 personnes qui sont sur la liste litigieuse ? M.S.B. : C’est terminé. Le fait de retrouver des Ivoiriens par la technique du croisement est terminé. Le reste ira au contentieux. Tous ceux qui ne seront pas retenus devront prouver leur nationalité voirienne, après quoi, ils seront intégrés à la liste électorale définitive. Je voudrais préciser qu’il y a parmi eux des Ivoiriens. En d’autres termes, ceux qui ne seront pas retenus, ne sont pas tous des fraudeurs. Je peux même estimer entre 500 et 600 mille, les Ivoiriens qui sont encore sur la liste litigieuse. Je vais vous prendre l’exemple de mon village pour étayer ce que je dis. Sur 530 pétitionnaires traités, 192 personnes sont sur la liste des 1911254. Ces personnes sont pourtant toutes des Ivoiriens bien connus comme tels. Le dernier balayage qui a donné 877245 personnes sur la liste flottante représente un peu moins de la moitié des 1911254.
Si je rapporte cette proportion à mon village, on aura encore plus de100 personnes au contentieux. C’est l’occasion de lancer un appel à nos DDC, DLC, DES, GASE et responsables d’îlot qu’il ne faut pas négliger la phase du contentieux électoral. Ils doivent tous envahir les lieux d’enrôlement dès l’affichage de la liste provisoire pour aider ceux de nos militants qui seront dans ce cas à intégrer la liste électorale définitive. Pendant cette période où l’élection se joue, nous attendons de nos responsables beaucooup de dévouement et de détermination pour achever en beauté le travail qu’ils ont si bien commencé. Tous les responsables de la Mouvance présidentielle doivent comprendre que le contentieux est l’ultime effort à accomplir pour garantir notre victoire au premier tour. C’est le lieu de demander à tous les DDC qui n’ont pas encore fait la restitution du séminaire sur le contentieux tenu au CNRD de le faire maintenant. Car bientôt ce sera l’affichage de la liste électorale provisoire. N.V. : Quels sont les documents retenus pour prouver la nationalité ivoirienne ? M.S.B. : Pour intégrer la liste électorale, il faut démontrer qu’on est ivoirien. Donc toute pièce qui donne la preuve de la nationalité du pétitionnaire peut être présentée. Il y a naturellement le certificat de nationalité, le décret de naturalisation, le certificat de mariage et toutes autres pièces montrant la nationalité ivoirienne du pétitionnaire. Mais on attend toujours la cei qui donnera la liste exhaustive des pièces à fournir. Je pense qu’elle le fera avant l’affichage de la liste électorale provisoire. Tous nos DDC doivent se préparer dès à présent à prendre toutes les dispositions utiles pour aider ceux des nôtres qui seront sur la liste flottante.
N.V. : Alors que la cei travaille à la confection de la liste électorale, Bédié et Ouattara continuent de dire que personne ne sera exclu de la liste. M.S.B. : Je pense qu’un homme politique sérieux ne peut pas tenir de tels propos aujourd’hui, si tant est que nous voulons tous des élections transparentes. Il ne s’agit pas d’exclure quelqu’un. Il s’agit de ne retenir que les Ivoiriens sur la liste électorale définitive. Or nous savons tous que l’acte de naissance ou le jugement supplétif qui a été utilisé pour l’enrôlement, ne détermine pas la nationalité ivoirienne du pétitionnaire. Il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas ivoiriennes et qui ont pris des jugements pour aller se faire enrôler. Celles-là doivent être extraites de la liste. Si Bédié et Ouattara qui le savent également disent que personne ne doit être exclu, c’est que c’est eux qui font inscrire frauduleusement des personnes qui n’en ont pas droit. On se souvient d’ailleurs que le RDR avait demandé à des gens qui n’en ont pas droit de s’inscrire et que leur situation serait réglée politiquement. Bédié et Ouattara sachant qu’ils ne peuvent compter sur les Ivoiriens à qui ils ont envoyé la guerre, cherchent à inscrire le plus grand nombre de fraudeurs sur la liste électorale.
Ce n’est donc pas étonnant qu’ils appellent comme à leur habitude à des soulèvements pour des gens qui n’ont aucune chance de figurer sur la liste électorale. Je voudrais faire remarquer que le croisement a été institué parce qu’on savait avant le début de l’enrôlement qu’il y aurait des fraudeurs. Donc le but du croisement est d’avoir une liste électorale propre, même si le risque zéro n’existe pas. C’est donc pour garantir la transparence des élections que le croisement a été institué. En agissant comme ils le font, Bédié et Ouattara montrent qu’ils ne sont pas pour des élections transparentes. Et c’est regrettable pour des gens qui aspirent à gouverner ce pays.
N.V. : Bédié qui se trouve en tournée dans le Nord raconte que Gbagbo veut ramener la guerre s’il est élu. M.S.B. : Voici exactement ce que le président Gbagbo a dit : “Le désarmement total se fera par les armes après les élections. Bien entendu, le désarmement tel que prévu par l’accord de Ouagadougou se fera. Mais après les élections tous ceux qui seront illégalement en arme seront considérés comme des bandits et seront désarmés de force”, fin de citation. Vous voyez que ce que le président de la République a dit est simple. Il veut dire qu’après les élections, et que les Forces de Défense et de Sécurité auront été totalement redéployées, tous ceux qui seront illégalement en arme, seront désarmés de force. Tout comme ceux qui détiennent les armes illégalement sont désarmés de force. Cela ne veut pas dire qu’on fait la guerre ici. Et dans tous les pays au monde, les hommes qui ont illégalement les armes sont désarmés de force. Et on ne fait pas pourtant la guerre dans ces pays. C’est donc la mauvaise foi qui anime Bédié en tenant de tels propos. Cela dit, c’est connu de tous que Bédié a soutenu Ouattara qui a envoyé la guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens. Comment un tel homme peut-il convaincre les Ivoiriens que la guerre n’est pas une bonne chose ? Pense-t-il vraiment que les populations du Nord qui connaissent très bien les acteurs de la guerre et leurs soutiens peuvent le prendre au sérieux ?
Bédié se ridiculise parce que les populations du Nord qui ont tant souffert de la guerre envoyée par Ouattara et soutenu par lui, savent très bien que c’est le président Gbagbo qui s’est battu pour qu’elles aient la paix aujourd’hui. Est-il besoin de rappeler que c’est le président Gbagbo qui a initié le dialogue direct qui a abouti à l’accord politique de Ouagadougou qui a apporté la paix à la Côte d’Ivoire ? C’est grâce à cette paix que lui, Bédié peut faire des tournées dans le pays y compris dans le Nord que leurs combattants avaient pris en otage. Il devrait donc plutôt remercier Gbagbo. C’est cette inconséquence qui fait que les Ivoiriens le rejettent et vont le sanctionner sévèrement à l’élection prochaine. Vous savez, ces gens-là n’ont rien à proposer aux Ivoiriens si bien qu’ils prennent çà et là, des bouts de phrases du président qu’ils sortent de leur contexte et les utilisent pour intoxiquer les populations. C’est pour toutes ces raisons que je dis toujours qu’il n’y a personne en face de nous.
Interview réalisée par Augustin Kouyo et Boga Sivori
D’autres critères viennent également de donner l’occasion de repêcher plus de 800 mille autres personnes. Toutes ces recherches ont donc pour objectif de permettre à un plus grand nombre d’Ivoiriens d’être sur la liste électorale. N.V. : Est-ce qu’on peut en déduire qu’on tend progressivement vers le règlement du cas des 1911254 personnes qui sont sur la liste litigieuse ? M.S.B. : C’est terminé. Le fait de retrouver des Ivoiriens par la technique du croisement est terminé. Le reste ira au contentieux. Tous ceux qui ne seront pas retenus devront prouver leur nationalité voirienne, après quoi, ils seront intégrés à la liste électorale définitive. Je voudrais préciser qu’il y a parmi eux des Ivoiriens. En d’autres termes, ceux qui ne seront pas retenus, ne sont pas tous des fraudeurs. Je peux même estimer entre 500 et 600 mille, les Ivoiriens qui sont encore sur la liste litigieuse. Je vais vous prendre l’exemple de mon village pour étayer ce que je dis. Sur 530 pétitionnaires traités, 192 personnes sont sur la liste des 1911254. Ces personnes sont pourtant toutes des Ivoiriens bien connus comme tels. Le dernier balayage qui a donné 877245 personnes sur la liste flottante représente un peu moins de la moitié des 1911254.
Si je rapporte cette proportion à mon village, on aura encore plus de100 personnes au contentieux. C’est l’occasion de lancer un appel à nos DDC, DLC, DES, GASE et responsables d’îlot qu’il ne faut pas négliger la phase du contentieux électoral. Ils doivent tous envahir les lieux d’enrôlement dès l’affichage de la liste provisoire pour aider ceux de nos militants qui seront dans ce cas à intégrer la liste électorale définitive. Pendant cette période où l’élection se joue, nous attendons de nos responsables beaucooup de dévouement et de détermination pour achever en beauté le travail qu’ils ont si bien commencé. Tous les responsables de la Mouvance présidentielle doivent comprendre que le contentieux est l’ultime effort à accomplir pour garantir notre victoire au premier tour. C’est le lieu de demander à tous les DDC qui n’ont pas encore fait la restitution du séminaire sur le contentieux tenu au CNRD de le faire maintenant. Car bientôt ce sera l’affichage de la liste électorale provisoire. N.V. : Quels sont les documents retenus pour prouver la nationalité ivoirienne ? M.S.B. : Pour intégrer la liste électorale, il faut démontrer qu’on est ivoirien. Donc toute pièce qui donne la preuve de la nationalité du pétitionnaire peut être présentée. Il y a naturellement le certificat de nationalité, le décret de naturalisation, le certificat de mariage et toutes autres pièces montrant la nationalité ivoirienne du pétitionnaire. Mais on attend toujours la cei qui donnera la liste exhaustive des pièces à fournir. Je pense qu’elle le fera avant l’affichage de la liste électorale provisoire. Tous nos DDC doivent se préparer dès à présent à prendre toutes les dispositions utiles pour aider ceux des nôtres qui seront sur la liste flottante.
N.V. : Alors que la cei travaille à la confection de la liste électorale, Bédié et Ouattara continuent de dire que personne ne sera exclu de la liste. M.S.B. : Je pense qu’un homme politique sérieux ne peut pas tenir de tels propos aujourd’hui, si tant est que nous voulons tous des élections transparentes. Il ne s’agit pas d’exclure quelqu’un. Il s’agit de ne retenir que les Ivoiriens sur la liste électorale définitive. Or nous savons tous que l’acte de naissance ou le jugement supplétif qui a été utilisé pour l’enrôlement, ne détermine pas la nationalité ivoirienne du pétitionnaire. Il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas ivoiriennes et qui ont pris des jugements pour aller se faire enrôler. Celles-là doivent être extraites de la liste. Si Bédié et Ouattara qui le savent également disent que personne ne doit être exclu, c’est que c’est eux qui font inscrire frauduleusement des personnes qui n’en ont pas droit. On se souvient d’ailleurs que le RDR avait demandé à des gens qui n’en ont pas droit de s’inscrire et que leur situation serait réglée politiquement. Bédié et Ouattara sachant qu’ils ne peuvent compter sur les Ivoiriens à qui ils ont envoyé la guerre, cherchent à inscrire le plus grand nombre de fraudeurs sur la liste électorale.
Ce n’est donc pas étonnant qu’ils appellent comme à leur habitude à des soulèvements pour des gens qui n’ont aucune chance de figurer sur la liste électorale. Je voudrais faire remarquer que le croisement a été institué parce qu’on savait avant le début de l’enrôlement qu’il y aurait des fraudeurs. Donc le but du croisement est d’avoir une liste électorale propre, même si le risque zéro n’existe pas. C’est donc pour garantir la transparence des élections que le croisement a été institué. En agissant comme ils le font, Bédié et Ouattara montrent qu’ils ne sont pas pour des élections transparentes. Et c’est regrettable pour des gens qui aspirent à gouverner ce pays.
N.V. : Bédié qui se trouve en tournée dans le Nord raconte que Gbagbo veut ramener la guerre s’il est élu. M.S.B. : Voici exactement ce que le président Gbagbo a dit : “Le désarmement total se fera par les armes après les élections. Bien entendu, le désarmement tel que prévu par l’accord de Ouagadougou se fera. Mais après les élections tous ceux qui seront illégalement en arme seront considérés comme des bandits et seront désarmés de force”, fin de citation. Vous voyez que ce que le président de la République a dit est simple. Il veut dire qu’après les élections, et que les Forces de Défense et de Sécurité auront été totalement redéployées, tous ceux qui seront illégalement en arme, seront désarmés de force. Tout comme ceux qui détiennent les armes illégalement sont désarmés de force. Cela ne veut pas dire qu’on fait la guerre ici. Et dans tous les pays au monde, les hommes qui ont illégalement les armes sont désarmés de force. Et on ne fait pas pourtant la guerre dans ces pays. C’est donc la mauvaise foi qui anime Bédié en tenant de tels propos. Cela dit, c’est connu de tous que Bédié a soutenu Ouattara qui a envoyé la guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens. Comment un tel homme peut-il convaincre les Ivoiriens que la guerre n’est pas une bonne chose ? Pense-t-il vraiment que les populations du Nord qui connaissent très bien les acteurs de la guerre et leurs soutiens peuvent le prendre au sérieux ?
Bédié se ridiculise parce que les populations du Nord qui ont tant souffert de la guerre envoyée par Ouattara et soutenu par lui, savent très bien que c’est le président Gbagbo qui s’est battu pour qu’elles aient la paix aujourd’hui. Est-il besoin de rappeler que c’est le président Gbagbo qui a initié le dialogue direct qui a abouti à l’accord politique de Ouagadougou qui a apporté la paix à la Côte d’Ivoire ? C’est grâce à cette paix que lui, Bédié peut faire des tournées dans le pays y compris dans le Nord que leurs combattants avaient pris en otage. Il devrait donc plutôt remercier Gbagbo. C’est cette inconséquence qui fait que les Ivoiriens le rejettent et vont le sanctionner sévèrement à l’élection prochaine. Vous savez, ces gens-là n’ont rien à proposer aux Ivoiriens si bien qu’ils prennent çà et là, des bouts de phrases du président qu’ils sortent de leur contexte et les utilisent pour intoxiquer les populations. C’est pour toutes ces raisons que je dis toujours qu’il n’y a personne en face de nous.
Interview réalisée par Augustin Kouyo et Boga Sivori