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Politique Publié le samedi 7 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Pourquoi l`opposition doit changer de stratégie maintenant

“Si nous étions les opposants, l'élection aurait lieu forcément le 29 novembre prochain", ainsi me parlait Eugène Djué, il y a peu, lors d'une conférence à Yopougon. Sa pensée n'est pas parole en l'air car il fait partie du dispositif de confiscation du pouvoir de M. Laurent Gbagbo. En même temps, Djué Eugène donne dans l'ironie et le défi à l'opposition ivoirienne. Etant entendu que celle-ci ne fait manifestement pas d'efforts qui contraignent les signataires de l'Accord de Ouagadougou, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, à la tenue des élections. On ne demande pas à ces opposants de s'inscrire dans la violence, ni de prendre les raccourcis de la rébellion, de l'insurrection et des tentatives de putsch. Mais de conduire des actions régulièrement admises en utilisant les moyens constitutionnels : marches à répétition, harcèlement permanent et sit-in comme l'opposant historique l'a si bien fait pendant une dizaine d'années au terme desquelles il a réussi à cueillir le pouvoir en 2000. Mais on se rend compte que les principaux opposants ou partis d'opposition regroupés au sein du Rhdp ont du mal à jouer véritablement leur partition. Au point où les refondateurs les trouvent amorphes et se moquent d'eux en disant, "y’a rien là-bas". Le Pdci a rangé sa fougue de l'époque coloniale après quarante ans d'exercice du pouvoir. Le Rdr n'a plus sa puissance de frappe de 2000. Le Mfa et l'Udpci suivent la cadence des deux locomotives. Le Pit est trop théoricien. Au contraire, ce sont les militants, les partisans et les courtisans du camp présidentiel qui, au lieu de dormir sur leurs lauriers, travaillent à ne pas aller aux élections. Ces derniers sont tout le temps, en train d'initier les méthodes pratiques du terrain pour susciter des poches de blocage au processus électoral comme la Cei le dénonce depuis le 4 novembre, par des communiqués. Comment se fait-il qu'en Guinée, tout près de nous, Dadis Camara et ses hommes sont en train de chercher à échapper aux poursuites internationales alors qu'en Côte d'Ivoire, dans les mêmes conditions politiques, les refondateurs roulent carrosse tout en narguant le peuple ivoirien et la communauté internationale ? Qu'est-ce que l'opposition guinéenne a de plus que son homologue ivoirienne ? Les organes de presse proches de l'opposition ont joué leur partition. Notamment "Le Nouveau Réveil" qui, par son abattage et son travail de sape, avait fait échouer, en son temps, la fameuse opération inondation. Comme chasser le naturel, il revient au galop, revoilà une autre opération siamoise de l'inondation qui consiste, cette fois-ci, à brouiller les listes électorales en faisant croire aux personnes enrôlées qu'elles ne figurent pas sur les listes alors même que les listes ne sont pas encore affichées. Evidemment, pendant que les Ivoiriens attendent patiemment le moment, on nous apprend que des individus sont sur le terrain pour faire vérifier les noms des citoyens au vu et au su de la Cei. En tous cas, on ne retrouve pas l'ombre ni du Pdci, ni du Rdr, encore moins de l'Udpci et du Mfa ou du Pit, a fortiori des candidats indépendants. Ces partis légalistes ont beau faire les meetings, drainer du monde, porter les espoirs du peuple à bout de souffle, tout cela ne servira à rien tant que l'équilibre des forces ne sera concret sur le terrain. L'opposition ivoirienne sait-elle qu'on ne s'arrête pas de courir tant que le poursuivant n'abandonne de rattraper sa cible ? Ce qui parait évident et plausible, c'est que nulle part au monde, une opposition politique n'a pour vocation d'accompagner un régime ou un pouvoir qui ne respecte pas les règles du jeu.

PK
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