S’il est vrai que qui s’assemblent, se ressemblent, il parait aussi judicieux que qui se ressemblent, s’assemblent. Laurent Gbagbo a dit avoir de l’admiration pour Abraham Lincoln.
Mais, sa gestion des affaires de l’Etat et ses relations dans le monde politique mondial le situent très loin à des années lumières de ce cerveau politique de premier ordre.
Après onze mois de gestion de la Guinée, le chef de la junte, le capitaine Dadis Camara développe une mentalité et un style de gestion qui ramènent tout droit à Abidjan. Ce n’est pas le fait du hasard si, aujourd’hui, Laurent Gbagbo est l’un des conseillers les plus écoutés du chef de la junte guinéenne. L’ensemble des capitales ouest-africaines ont condamné les tueries massives du 28 septembre 2009 à Conakry. Laurent Gbagbo est l’un de ceux qui se sont tus. Son silence est l’expression d’une gêne mal contenue. Dadis Camara se révèle être le « frère jumeau » du chef de l’Etat ivoirien, pour plusieurs raisons. D’abord, le mode d’accession au pouvoir est sensiblement le même. Ils ont été portés par un soulèvement militaire, loin des principes démocratiques. Gbagbo, même s’il a participé à une élection, n’en est pas le fruit. Car, tout le monde le sait maintenant, ce sont ses soutiens tribaux dans l’armée et la gendarmerie qui lui ont donné le pouvoir alors qu’il devrait se soumettre au respect des lois en introduisant un recours auprès de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. Dadis Camara n’est pas aussi à sa place. Car, c’est bien le président de l’Assemblée nationale qui devrait, constitutionnellement, succéder au Général Lassana Conté.
Deuxièmement, les deux régimes mal préparés à la gestion de l’Etat, favorisent, chacun à son niveau, l’instauration d’une bourgeoisie compradore, une équipe de pilleurs et de pillards qui n’ont d’yeux que pour l’argent facile. Malgré ses discours enflammés, le chef de la junte guinéenne a un entourage qui s’enrichit à la vitresse grand « V » comme le témoignent les ministres démissionnaires du gouvernement.
La corruption a été, depuis, instituée en système de gestion en Guinée. Le chef du CNDD est le produit de ce système: On le voit déjà impliqué dans la société guinéenne de palmiers à huile et d'hévéas, une société d'Etat.
En Côte d’Ivoire, la donne est la même. L’entourage du Président Gbagbo n’est pas très propre. Les scandales se succèdent à un rythme effréné.
Troisièmement, il y a l’utilisation de la violence aveugle. Dadis Camara et ses hommes ont tiré à vue et à balles réelles sur des centaines d’opposants réunis à l’intérieur d’un stade, les mains nues. Bilan : 150 morts. Les ordres sont venus du camp Alpha Yaya, siège du pouvoir présidentiel. La Côte d’Ivoire a vécu un cas similaire avec Laurent Gbagbo. Le 24, 25 et 26 mars 2004, en effet, les opposants réunis au sein du RHDP avaient appelé à une manifestation pour exiger l’application des accords de paix. A peine les manifestants ont-ils commencé à se rassembler dans les rues de leurs quartiers que les ordres sont venus du Palais présidentiel autorisant les soldats à ouvrir le feu.
Le sont bel et bien des militaires commandés par le Palais présidentiel qui, selon le rapport établi par l’ONU, ont tiré sur les citoyens aux mains nues faisant au moins 150 morts officiellement et 500 morts selon l’opposition. Quatrièmement, Laurent Gbagbo et Dadis Camara, développent la même haine pour la France et ses autorités. Gbagbo : « Chirac m'a toujours traité comme un sous-préfet. Je suis le chef d'Etat élu d'un pays indépendant. Chirac se trompe d'époque ». Dadis a repris les mêmes phrases et les mêmes mots. « La Guinée n'est pas une sous-préfecture, pas un arrondissement de la France. Kouchner n'est que le ministre des Affaires étrangères de la France. Lorsque le président Sarkozy prend une position, ça peut me laisser à réfléchir, mais je n'ai pas besoin de répondre à un ministre des Affaires étrangères».
Cinquièmement, après avoir jeté le discrédit sur son régime, Dadis Camara trouve une dérobade dans ce concept dont Gbagbo s’attribue la paternité : le dialogue direct.
Ce n’est pas rien si la communauté africaine a décidé de confier le sort de Dadis Camara à Blaise Compaoré. Si le Président burkinabé a pu calmer les ardeurs du chef de la Refondation, certainement qu’il est le remède pour l’homme fort de Conakry. Ce raisonnement de l’Union Africaine était tout simple.
S’ils ont en commun le goût du pouvoir, les deux hommes politiques semblent s’exposer au même destin : celui de se retrouver, un jour, devant la justice internationale pour crime contre l’Humanité.
Charles Sanga
Mais, sa gestion des affaires de l’Etat et ses relations dans le monde politique mondial le situent très loin à des années lumières de ce cerveau politique de premier ordre.
Après onze mois de gestion de la Guinée, le chef de la junte, le capitaine Dadis Camara développe une mentalité et un style de gestion qui ramènent tout droit à Abidjan. Ce n’est pas le fait du hasard si, aujourd’hui, Laurent Gbagbo est l’un des conseillers les plus écoutés du chef de la junte guinéenne. L’ensemble des capitales ouest-africaines ont condamné les tueries massives du 28 septembre 2009 à Conakry. Laurent Gbagbo est l’un de ceux qui se sont tus. Son silence est l’expression d’une gêne mal contenue. Dadis Camara se révèle être le « frère jumeau » du chef de l’Etat ivoirien, pour plusieurs raisons. D’abord, le mode d’accession au pouvoir est sensiblement le même. Ils ont été portés par un soulèvement militaire, loin des principes démocratiques. Gbagbo, même s’il a participé à une élection, n’en est pas le fruit. Car, tout le monde le sait maintenant, ce sont ses soutiens tribaux dans l’armée et la gendarmerie qui lui ont donné le pouvoir alors qu’il devrait se soumettre au respect des lois en introduisant un recours auprès de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. Dadis Camara n’est pas aussi à sa place. Car, c’est bien le président de l’Assemblée nationale qui devrait, constitutionnellement, succéder au Général Lassana Conté.
Deuxièmement, les deux régimes mal préparés à la gestion de l’Etat, favorisent, chacun à son niveau, l’instauration d’une bourgeoisie compradore, une équipe de pilleurs et de pillards qui n’ont d’yeux que pour l’argent facile. Malgré ses discours enflammés, le chef de la junte guinéenne a un entourage qui s’enrichit à la vitresse grand « V » comme le témoignent les ministres démissionnaires du gouvernement.
La corruption a été, depuis, instituée en système de gestion en Guinée. Le chef du CNDD est le produit de ce système: On le voit déjà impliqué dans la société guinéenne de palmiers à huile et d'hévéas, une société d'Etat.
En Côte d’Ivoire, la donne est la même. L’entourage du Président Gbagbo n’est pas très propre. Les scandales se succèdent à un rythme effréné.
Troisièmement, il y a l’utilisation de la violence aveugle. Dadis Camara et ses hommes ont tiré à vue et à balles réelles sur des centaines d’opposants réunis à l’intérieur d’un stade, les mains nues. Bilan : 150 morts. Les ordres sont venus du camp Alpha Yaya, siège du pouvoir présidentiel. La Côte d’Ivoire a vécu un cas similaire avec Laurent Gbagbo. Le 24, 25 et 26 mars 2004, en effet, les opposants réunis au sein du RHDP avaient appelé à une manifestation pour exiger l’application des accords de paix. A peine les manifestants ont-ils commencé à se rassembler dans les rues de leurs quartiers que les ordres sont venus du Palais présidentiel autorisant les soldats à ouvrir le feu.
Le sont bel et bien des militaires commandés par le Palais présidentiel qui, selon le rapport établi par l’ONU, ont tiré sur les citoyens aux mains nues faisant au moins 150 morts officiellement et 500 morts selon l’opposition. Quatrièmement, Laurent Gbagbo et Dadis Camara, développent la même haine pour la France et ses autorités. Gbagbo : « Chirac m'a toujours traité comme un sous-préfet. Je suis le chef d'Etat élu d'un pays indépendant. Chirac se trompe d'époque ». Dadis a repris les mêmes phrases et les mêmes mots. « La Guinée n'est pas une sous-préfecture, pas un arrondissement de la France. Kouchner n'est que le ministre des Affaires étrangères de la France. Lorsque le président Sarkozy prend une position, ça peut me laisser à réfléchir, mais je n'ai pas besoin de répondre à un ministre des Affaires étrangères».
Cinquièmement, après avoir jeté le discrédit sur son régime, Dadis Camara trouve une dérobade dans ce concept dont Gbagbo s’attribue la paternité : le dialogue direct.
Ce n’est pas rien si la communauté africaine a décidé de confier le sort de Dadis Camara à Blaise Compaoré. Si le Président burkinabé a pu calmer les ardeurs du chef de la Refondation, certainement qu’il est le remède pour l’homme fort de Conakry. Ce raisonnement de l’Union Africaine était tout simple.
S’ils ont en commun le goût du pouvoir, les deux hommes politiques semblent s’exposer au même destin : celui de se retrouver, un jour, devant la justice internationale pour crime contre l’Humanité.
Charles Sanga