Les comédiens ivoiriens ont bonne presse au plan international. Ils reçoivent de nombreuses sollicitations des producteurs de films de la sous-région. Nord-Sud vous livre les conditions de leur participation à ces films.
L'histoire de Zachari de Bankolé alias Isaac de Bankolé est impressionnante. Après plusieurs tournages à l'extérieur du pays, cet acteur de nationalité ivoirienne joue dans la saison 7 de « 24 heures chrono ». A côté de Jack Bauer (Kieffer Sutherland), il interprète le rôle du Premier ministre du Singala(Un pays imaginaire d’Afrique), Olo Motobo, un pays d'Afrique. Bankolé fait aujourd'hui la fierté du cinéma ivoirien. Comme lui, de nombreux acteurs locaux rêvent de tourner à Hollywood. Mais avant cette consécration, ils sont présents sur les chaînes de télévision et dans les salles de cinéma de la sous-région. Ahmed Souané (Docteur Boris), Adrienne Koutouan, Dosso Tiécoumba, Amélie Wabéhi, Maï la Bombe, Gohou Michel etc… sont de véritables stars. Ils participent à de nombreux films étrangers.
Le choix des acteurs
Au plan international, de nombreux castings sont organisés par les producteurs. Sur internet, à travers les ambassades et dans la presse, les annonces abondent. Les acteurs ivoiriens sont prisés. Ce qui fait qu'ils n'ont pas besoin de se soumettre parfois à cette exigence. « C'est à travers les castings que nous sommes sélectionnés pour jouer à l'étranger. En ce qui concerne ma participation à ''Stone Face'' (film nigérian), c'est par le biais d'un producteur ivoirien qui vit au Nigéria, Raoul Nima, que j'ai pu participer à la présélection », explique Ahmed Souané. Mais très souvent, nous sommes recommandés par des observateurs du 7e art. « C'est le réalisateur de la série ''Supers flics'' (série burkinabé) lui-même qui est entré en contact avec moi», soutient Amélie Wabéhi, comédienne. L'histoire que relate Dosso Tiécoumba pour sa collaboration dans le même film est semblable à celle d'Amélie. « La productrice du film était à Abidjan. Après plusieurs essais avec d'autres acteurs, c'est un acteur d'ici (il tait le nom) qui m'a recommandé.
Les raisons du boom des acteurs ivoiriens
C'est quelqu'un avec qui j'ai beaucoup travaillé et qui sait ce que je vaux. Tout de suite, j'ai été retenu. Arrivé à Ouaga, j'ai subi un essai. Mais c'était une formalité », explique M. Dosso.
Mais pourquoi cette ruée vers les artistes ivoiriens quand on sait que dans des pays comme le Burkina ou le Mali résident de très bons acteurs ? La reconnaissance du talent des acteurs de la Côte d'Ivoire a une raison. En effet, ce sont les films auxquels un acteur participe qui lui donnent de la crédibilité auprès des réalisateurs. Depuis près de sept ans, le pays s'est repositionné dans la production cinématographique. Ainsi, de nombreux téléfilms ont inondé le marché africain. La qualité des productions a permis aux acteurs de se faire connaître partout en Afrique. « C'est une question de talent. Et nous avons des jeux scéniques qui plaisent », affirme Adama Dahico. ''Ma Famille'', ''Nafi'', ''Class'A'', ''Doctor Boris'' sont, entre autres, les réalisations qui ont le plus marqué les téléspectateurs étrangers. Outre le fait que ces séries made in Côte d'Ivoire évoquent les réalités quotidiennes, elles sont de bonne qualité. A cet effet, leur diffusion rencontre un énorme succès. La Côte d'Ivoire compte de bons acteurs formés sur place. Ceux-ci ont parfois derrière eux plusieurs années de présence scénique. « Nous sommes les mieux formés dans la sous-région. Comparés aux acteurs des autres pays, nous avons une facilité à tourner », explique Dosso, acteur dans ''Ma Famille''(Série ivoirienne) et ''Supers Flics''. Mais leur plus grand avantage est leur capacité à tourner directement en français. En effet, la majorité des productions cinématographiques africaines sont tournées en langues locales. Que ce soit au Burkina au Nigéria (pays de forte production), ou encore au Mali et au Sénégal, c'est en langue locale que les cinéastes tournent en général. Aussi, l'accent ivoirien qui paraît plus net et plus clair que celui des autres Etats francophones est un avantage pour les acteurs. « Le comédien ivoirien joue de façon naturelle et il a une aisance sur scène et devant les caméras », explique Ahmed Souané acteur dans ''Docteur Boris'' et ''Stone Face''. Selon lui, c'est ce qui justifie la facilité qu'ils ont à jouer dans des films étrangers. « Le melting-pot culturel qui caractérise notre pays nous permet d'aller jouer partout où nous voulons sans problème. Car ici, nous sommes en contact avec toutes les cultures. Raison pour laquelle nous nous intégrons facilement chez les autres», renchérit-il. Mais à écouter d'autres acteurs, ce n'est pas toujours facile. « Aller se frotter aux acteurs burkinabè reconnus a été un défi pour moi. Car ici, on nous a toujours fait croire qu'on nous sollicitait par pitié. Raison pour laquelle, je me suis donné pour leitmotiv de faire valoir mon talent à l'extérieur. Au début, il fallait comprendre la façon de tourner des réalisateurs. Ce qui n'était pas facile pour moi », relate Dosso. De belles aventures il en a vécu. « Le Burkina m'a marqué positivement. J'ai été confronté à quatre réalisateurs sur un même plateau. Idrissa Ouédraogo, Issa de Brahima, Diallo Fatoumata Glez (Kadi Jolie) et M. Dao. Cette expérience m'a permis d'avoir une maîtrise et la confirmation de mon talent », a-t-il apprécié. Et, il continue : « Quand je suis allé au pays de Blaise Compaoré, tout le monde parlait de la rigueur de Idrissa Ouédraogo. Le jour de mon tournage avec lui, je suis arrivé en retard. Il s'était plaint de ce fait. Selon lui, la scène à jouer allait prendre plusieurs jours. Dans le rôle qui m'était confié, je me prénommais 10%. Quand il m'a vu, il a posé la question : c'est toi 10% ? Je crois que tu sortiras 2000% d'énergie. En trente minutes, nous avons bouclé le tournage. Et là, il a été convaincu de mon talent. »
Plus d'argent
Une fois à l'extérieur, le traitement financier n'est plus le même. « On tient compte de certains paramètres et les salaires sont majorés. Logement, nourriture, tous les frais sont pris en compte. « Villa, prime de transport, de nourriture, tout est assuré quand on tourne dans un autre pays. Ce qui constitue une source de motivation pour nous », avoue Amélie Wabehi. Mais le plus grand bonheur de ces acteurs est, outre le côté financier, le fait de gagner en expérience et en notoriété.
S.A.
L'histoire de Zachari de Bankolé alias Isaac de Bankolé est impressionnante. Après plusieurs tournages à l'extérieur du pays, cet acteur de nationalité ivoirienne joue dans la saison 7 de « 24 heures chrono ». A côté de Jack Bauer (Kieffer Sutherland), il interprète le rôle du Premier ministre du Singala(Un pays imaginaire d’Afrique), Olo Motobo, un pays d'Afrique. Bankolé fait aujourd'hui la fierté du cinéma ivoirien. Comme lui, de nombreux acteurs locaux rêvent de tourner à Hollywood. Mais avant cette consécration, ils sont présents sur les chaînes de télévision et dans les salles de cinéma de la sous-région. Ahmed Souané (Docteur Boris), Adrienne Koutouan, Dosso Tiécoumba, Amélie Wabéhi, Maï la Bombe, Gohou Michel etc… sont de véritables stars. Ils participent à de nombreux films étrangers.
Le choix des acteurs
Au plan international, de nombreux castings sont organisés par les producteurs. Sur internet, à travers les ambassades et dans la presse, les annonces abondent. Les acteurs ivoiriens sont prisés. Ce qui fait qu'ils n'ont pas besoin de se soumettre parfois à cette exigence. « C'est à travers les castings que nous sommes sélectionnés pour jouer à l'étranger. En ce qui concerne ma participation à ''Stone Face'' (film nigérian), c'est par le biais d'un producteur ivoirien qui vit au Nigéria, Raoul Nima, que j'ai pu participer à la présélection », explique Ahmed Souané. Mais très souvent, nous sommes recommandés par des observateurs du 7e art. « C'est le réalisateur de la série ''Supers flics'' (série burkinabé) lui-même qui est entré en contact avec moi», soutient Amélie Wabéhi, comédienne. L'histoire que relate Dosso Tiécoumba pour sa collaboration dans le même film est semblable à celle d'Amélie. « La productrice du film était à Abidjan. Après plusieurs essais avec d'autres acteurs, c'est un acteur d'ici (il tait le nom) qui m'a recommandé.
Les raisons du boom des acteurs ivoiriens
C'est quelqu'un avec qui j'ai beaucoup travaillé et qui sait ce que je vaux. Tout de suite, j'ai été retenu. Arrivé à Ouaga, j'ai subi un essai. Mais c'était une formalité », explique M. Dosso.
Mais pourquoi cette ruée vers les artistes ivoiriens quand on sait que dans des pays comme le Burkina ou le Mali résident de très bons acteurs ? La reconnaissance du talent des acteurs de la Côte d'Ivoire a une raison. En effet, ce sont les films auxquels un acteur participe qui lui donnent de la crédibilité auprès des réalisateurs. Depuis près de sept ans, le pays s'est repositionné dans la production cinématographique. Ainsi, de nombreux téléfilms ont inondé le marché africain. La qualité des productions a permis aux acteurs de se faire connaître partout en Afrique. « C'est une question de talent. Et nous avons des jeux scéniques qui plaisent », affirme Adama Dahico. ''Ma Famille'', ''Nafi'', ''Class'A'', ''Doctor Boris'' sont, entre autres, les réalisations qui ont le plus marqué les téléspectateurs étrangers. Outre le fait que ces séries made in Côte d'Ivoire évoquent les réalités quotidiennes, elles sont de bonne qualité. A cet effet, leur diffusion rencontre un énorme succès. La Côte d'Ivoire compte de bons acteurs formés sur place. Ceux-ci ont parfois derrière eux plusieurs années de présence scénique. « Nous sommes les mieux formés dans la sous-région. Comparés aux acteurs des autres pays, nous avons une facilité à tourner », explique Dosso, acteur dans ''Ma Famille''(Série ivoirienne) et ''Supers Flics''. Mais leur plus grand avantage est leur capacité à tourner directement en français. En effet, la majorité des productions cinématographiques africaines sont tournées en langues locales. Que ce soit au Burkina au Nigéria (pays de forte production), ou encore au Mali et au Sénégal, c'est en langue locale que les cinéastes tournent en général. Aussi, l'accent ivoirien qui paraît plus net et plus clair que celui des autres Etats francophones est un avantage pour les acteurs. « Le comédien ivoirien joue de façon naturelle et il a une aisance sur scène et devant les caméras », explique Ahmed Souané acteur dans ''Docteur Boris'' et ''Stone Face''. Selon lui, c'est ce qui justifie la facilité qu'ils ont à jouer dans des films étrangers. « Le melting-pot culturel qui caractérise notre pays nous permet d'aller jouer partout où nous voulons sans problème. Car ici, nous sommes en contact avec toutes les cultures. Raison pour laquelle nous nous intégrons facilement chez les autres», renchérit-il. Mais à écouter d'autres acteurs, ce n'est pas toujours facile. « Aller se frotter aux acteurs burkinabè reconnus a été un défi pour moi. Car ici, on nous a toujours fait croire qu'on nous sollicitait par pitié. Raison pour laquelle, je me suis donné pour leitmotiv de faire valoir mon talent à l'extérieur. Au début, il fallait comprendre la façon de tourner des réalisateurs. Ce qui n'était pas facile pour moi », relate Dosso. De belles aventures il en a vécu. « Le Burkina m'a marqué positivement. J'ai été confronté à quatre réalisateurs sur un même plateau. Idrissa Ouédraogo, Issa de Brahima, Diallo Fatoumata Glez (Kadi Jolie) et M. Dao. Cette expérience m'a permis d'avoir une maîtrise et la confirmation de mon talent », a-t-il apprécié. Et, il continue : « Quand je suis allé au pays de Blaise Compaoré, tout le monde parlait de la rigueur de Idrissa Ouédraogo. Le jour de mon tournage avec lui, je suis arrivé en retard. Il s'était plaint de ce fait. Selon lui, la scène à jouer allait prendre plusieurs jours. Dans le rôle qui m'était confié, je me prénommais 10%. Quand il m'a vu, il a posé la question : c'est toi 10% ? Je crois que tu sortiras 2000% d'énergie. En trente minutes, nous avons bouclé le tournage. Et là, il a été convaincu de mon talent. »
Plus d'argent
Une fois à l'extérieur, le traitement financier n'est plus le même. « On tient compte de certains paramètres et les salaires sont majorés. Logement, nourriture, tous les frais sont pris en compte. « Villa, prime de transport, de nourriture, tout est assuré quand on tourne dans un autre pays. Ce qui constitue une source de motivation pour nous », avoue Amélie Wabehi. Mais le plus grand bonheur de ces acteurs est, outre le côté financier, le fait de gagner en expérience et en notoriété.
S.A.