Depuis la détention de 24 responsables des structures de régulation de la filière café-cacao en juin 2008, les proches vivent dans une angoisse perpétuelle.
Placés sous mandat de dépôt et déférés à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) depuis juin 2008 pour «détournement de fonds, abus de confiance, de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture de commerce ou de banque», Henri Amouzou Kassi, Aka Evelyne Elloh, Angeline Kili, Placide Zoungrana, Tapé Do, Kouassi Théophile et plusieurs de leurs codétenus croupissent encore dans cette geôle. Cela fait 17 mois que les proches de ces détenus vivent un calvaire sans fin. Selon une source proche des prisonniers de la filière café-cacao qui a requis l’anonymat, les familles sont déchirées du fait de cette détention préventive sans cesse renouvelée. « Le juge d’instruction, Ladji Gnakalé, a renouvelé pour 4 mois la détention préventive», a-t-elle révélé. Le séjour des prévenus à la Maca vient d’être ainsi prolongé jusqu’à février 2010. En outre, jeudi dernier, Ladji Gnakalé a convoqué une quinzaine de prévenus pour les informer de la tenue d’un audit de l’Union européenne qui durera 45 jours, selon notre source. Tout cela ne fait que rendre l’angoisse des proches de plus en plus vive. L’inquiétude a provoqué «un traumatisme psychique» chez ces proches, témoigne l’un d’eux. «Nous n’avons plus de vie», confie-t-il. Selon lui, la vie de leurs enfants est perturbée car ils sont souvent sujets de raillerie dans leurs écoles. Certains élèves n’hésitent à leur lancer des propos méchants du genre «ton papa est un voleur», révèle-t-il. «Nous vivons un drame. Nous voulons avoir un peu de dignité et mener une vie tranquille. Nos parents ont été condamnés sans être jugé. Nous ne demandons pas l’immunité. Notre souhait est que le procès s’ouvre afin que leur culpabilité ou leur innocence soit prouvée», lance-t-il. Il explique que depuis 17 mois, les proches des détenus ne mènent plus une vie normale. Elles sont obligées d’abandonner leurs activités pour leur apporter un peu de réconfort, des vivres et veiller à leur état de santé devenu fragile. «Certains prisonniers ont fait plusieurs crises d’hypertension artérielle. D’autres souffrent de diabètes. Plus grave, des prisonniers font des dépressions nerveuses », confie notre source. Pour elle, l’angoisse des proches persistera même après leur sortie de prison. «Leur image a été ternie. Que se passera-t-il si nos parents sortent de prison ? Seront-ils blanchis par la société qui voit en eux des personnes qui ont détourné des fonds ?», s’interroge-t-il.
Nimatoulaye Ba
Placés sous mandat de dépôt et déférés à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) depuis juin 2008 pour «détournement de fonds, abus de confiance, de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture de commerce ou de banque», Henri Amouzou Kassi, Aka Evelyne Elloh, Angeline Kili, Placide Zoungrana, Tapé Do, Kouassi Théophile et plusieurs de leurs codétenus croupissent encore dans cette geôle. Cela fait 17 mois que les proches de ces détenus vivent un calvaire sans fin. Selon une source proche des prisonniers de la filière café-cacao qui a requis l’anonymat, les familles sont déchirées du fait de cette détention préventive sans cesse renouvelée. « Le juge d’instruction, Ladji Gnakalé, a renouvelé pour 4 mois la détention préventive», a-t-elle révélé. Le séjour des prévenus à la Maca vient d’être ainsi prolongé jusqu’à février 2010. En outre, jeudi dernier, Ladji Gnakalé a convoqué une quinzaine de prévenus pour les informer de la tenue d’un audit de l’Union européenne qui durera 45 jours, selon notre source. Tout cela ne fait que rendre l’angoisse des proches de plus en plus vive. L’inquiétude a provoqué «un traumatisme psychique» chez ces proches, témoigne l’un d’eux. «Nous n’avons plus de vie», confie-t-il. Selon lui, la vie de leurs enfants est perturbée car ils sont souvent sujets de raillerie dans leurs écoles. Certains élèves n’hésitent à leur lancer des propos méchants du genre «ton papa est un voleur», révèle-t-il. «Nous vivons un drame. Nous voulons avoir un peu de dignité et mener une vie tranquille. Nos parents ont été condamnés sans être jugé. Nous ne demandons pas l’immunité. Notre souhait est que le procès s’ouvre afin que leur culpabilité ou leur innocence soit prouvée», lance-t-il. Il explique que depuis 17 mois, les proches des détenus ne mènent plus une vie normale. Elles sont obligées d’abandonner leurs activités pour leur apporter un peu de réconfort, des vivres et veiller à leur état de santé devenu fragile. «Certains prisonniers ont fait plusieurs crises d’hypertension artérielle. D’autres souffrent de diabètes. Plus grave, des prisonniers font des dépressions nerveuses », confie notre source. Pour elle, l’angoisse des proches persistera même après leur sortie de prison. «Leur image a été ternie. Que se passera-t-il si nos parents sortent de prison ? Seront-ils blanchis par la société qui voit en eux des personnes qui ont détourné des fonds ?», s’interroge-t-il.
Nimatoulaye Ba