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Politique Publié le lundi 9 novembre 2009 | Le Temps

Evénements de novembre 2004 : Il y a 5 ans, la France tuait des patriotes aux mains nues

En novembre 2004, la France a envoyé les plus damnés des légionnaires massacrer les patriotes ivoiriens sans armes. Après cinq, nous cherchons encore à comprendre.

9 novembre 2004 - 9novembre 2009. Cela fait cinq années. Cinq ans jour pour jour, que la Force Licorne, poussée dans le dos par son chef suprême Jacques Chirac, alors président de la République française, tirait à balles réelles sur de milliers de patriotes agglutinés devant l'Hôtel Ivoire. Des snipers postés dans l'immeuble, issus de la légion bâtarde dite légion étrangère, de l'armée française, prenaient plaisir à exploser des têtes, sauter des jambes ou perforer la personne des manifestants aux mains nues, comme dans un jeu vidéo. Nous étions pourtant en pleine réalité et le président sud-africain, Thabo Mbeki, venu prendre contact avec Laurent Gbagbo dans le cadre d'une mission de Médiation que l'Union africaine venait de lui confier, fut un témoin attendri de l'horreur. Qu'ont fait les patriotes ivoiriens pour être crucifiés de la sorte ? Leur seul péché fut de vouloir empêcher les chars de cette armée d'occupation, dirigés par le commandant Destremau, d'encercler le domicile du président de la République Laurent Gbagbo, pour achever son ambition putschiste et de réduction au silence le peuple ivoirien. Car, la Licorne avait achevé de détruire les aéronefs des Forces de défense et de sécurité (Fanci), à la suite du bombardement d'un camp des soldats français à Bouaké, bombardement que Paris a vite fait d'attribuer à l'armée ivoirienne afin d'en faire un prétexte pour entrer dans une guerre où ses poulains, les rebelles étaient en difficulté. Le prétexte était si farfelu et coup si "bidon", que la justice ivoirienne ne verra pas les corps des soldats français déclarés morts dans ce raid. Les autorités françaises se sont empressées de rapatrier des cercueils, certainement vides, autour desquels un boucan énorme a été intentionnellement organisé pour susciter une vive émotion et la haine contre le régime ivoirien. La Force Licorne, alors sous le commandement Poncet, a donc placé spécialement ses légionnaires les plus enragés pour en finir avec le pouvoir d'Abidjan. Mais pourquoi la France envoie-t-elle cette catégorie de soldats, lorsqu'il s'agit d'accomplir des basses besognes et des missions en violation des droits de l'homme ? Selon l'Editorial du Com. Le Du Képi blanc N°715, Réf : 47 du 4 novembre 2009, relatif à l'usage du Rapport, " Nos légionnaires ont beaucoup de devoirs liés d'une part à la discipline militaire, et d'autre part au choix volontaire qu'ils ont fait de servir un pays qui n'est pas le leur. Et ils disposent de peu de droits, notamment du fait de l'identité déclarée qui réduit, initialement au moins, leur liberté et leur état de citoyen." Comment est composée cette machine à tuer, donc sans état d'âme, que les Ivoiriens n'ont pas eu plaisir à découvrir ? "La Légion étrangère constitue le volet militaire de la tradition séculaire d'accueil et d'intégration de la France. Autorisée à recruter des étrangers, la Légion étrangère doit donc faire vivre, rendre homogène et souder une mosaïque humaine très variée. Plus de 35 000 étrangers au service de la France, dans ses rangs, ont déjà donné leur vie pour leur patrie d'adoption", disent ses propres textes. Des étrangers que la France ne se gêne pas à envoyer sur le terrain de la mort. Et connaissant leur sort, ils préfèrent tuer plutôt que d'être tués. Mais même si en face, il n'y a pas danger de mort, si les patriotes ivoiriens rassemblés le 9 novembre 2004 devant l'Hôtel Ivoire n'étaient pas armés, l'habitude de tuer, encrée dans ses légionnaires les portent sur la détente meurtrière de leurs armes à feu. Voilà que le sang a giclé. Aujourd'hui, nous nous souvenons de nos morts de la Licorne. Nous apportons notre soutien aux mutilés à vie et aux parents des victimes. Mais le plus important auquel personne n'a le droit de renoncer, c'est la réparation de ce massacre.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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