Bastonné par des ‘’lacrous’’ (soldats de première classe) au sortir d’un dîner à la résidence de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire en 2006, le lieutenant-colonel Jules Yao Yao a passé plus d’une année en exil avant de revenir au bercail en 2007. Depuis de ce retour, monsieur ‘’Haut les cœurs, on y va’’ est rangé aux oubliettes et ne fait même plus signe de vie. Toute chose qui intrigue d’innombrables compatriotes et les amène à se poser mille et une questions : où est réellement passé le colonel Yao Yao Jules ? Pourquoi se fait-il désormais discret après avoir été pourtant triomphalement accueilli lors de son retour d’exil ? Explications…
Inconnu des Ivoiriens avant le déclenchement du conflit armé du 19 septembre 2002, le lieutenant-colonel Yao Yao Jules a rapidement gagné l’estime de ses compatriotes suite à sa nomination au poste de porte-parole des FANCI. Informaticien de son état, l’homme est apparu sur le petit écran de la télévision ivoirienne quelques deux (2) mois seulement après les assauts rebelles contre le pouvoir d’Abidjan, à la suite de la nomination du premier porte-parole, Philippe Mangou, au poste de com’théâtre de Yamoussoukro. Le visage toujours rayonnant, barré du reste de ses éternelles lunettes blanches et d’un képi qui cachait ses cheveux grisonnants, Jules Yao Yao a ainsi réussi la prouesse de s’attirer la sympathie de la quasi-totalité des Ivoiriens par sa légendaire trouvaille ‘’Haut les cœurs’’, on y va’’. En réalité, que l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le fils de Toumodi ne laissait personne indifférent. Aussi bien dans le sud du pays que dans la partie placée sous contrôle de l’ex-rébellion. A chacune de ses sorties, l’officier supérieur des FANCI épatait les téléspectateurs en dépit de la psychose des sempiternels couvre-feu et autres états-d’urgence décrétés par l’autorité. Ainsi donc, Jules Yao Yao, par sa parfaite maîtrise de la langue de Molière, son esprit d’ouverture et, surtout, sa rigueur et sa discipline militaire, a réussi à rehausser l’image de la grande-muette accusée de tous les maux. Mais, l’ancien élève de l’EMPT avait aussi une qualité supplémentaire : celle de faire croire aux téléspectateurs que tous les morts enregistrés au cours des affrontements meurtriers étaient issus du camp rebelle.
L’attaque de Guitrozon ou la descente aux enfers du lieutenant-colonel
Jamais, en effet, en tant que porte-parole des FANCI, Yao Yao Jules n’a une seule fois annoncé de mort du côté des FDS pendant cette guerre. Inutile de rappeler que cette tactique de l’officier supérieur de haut rang avait pour but de permettre à ses hommes de garder le moral toujours haut. Mais coup de théâtre ! Les attaques de Guitrozon et de Petit Duékoué devaient sonner la descente aux enfers de Jules Yao Yao. Au lendemain de ces massacres indescriptibles, le porte-parole des FANCI fait une sortie à tout le moins surprenante. Il qualifie de ‘’montage’’ et de ‘’conneries’’ ces attaques qui, selon lui, ne portent pas l’estampille de l’ex-rébellion armée. Cette sortie de Jules Yao Yao provoque une crise d’urticaire dans l’establishment du pouvoir. Il est donc systématiquement viré sans autre forme de procès. Mais le concerné, lui, déclare n’être pas du tout inquiété ni affecté par cette décision. Il s’accommode donc rapidement de cette vie de débarqué et vaque quotidiennement à ses occupations sans crainte ni soucis de représailles de la hiérarchie. Ainsi donc, courant 2006, il répond favorablement à l’invitation de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, M. Gildas le Lidec, à son domicile sis à Cocody, aux encablures de la résidence privée du Président Laurent Gbagbo en compagnie du général Mathias Doué et du colonel Bakassa Traoré. Mais ce dîner sera difficile à digérer pour ces trois officiers supérieurs des FANCI. D’autant plus qu’à leur sortie de la résidence, ils sont ‘’cueillis’’ par des ‘’bidasses’’ et autres ‘’lacrous’’ qui les soumettent automatiquement à des traitements inhumains, cruels et dégradants. Si le général Doué et l’ex-porte-parole des FANCI ont pu résister à cette bastonnade, ce ne fut pas le cas pour Traoré Bakassa qui y a perdu la vie. Face à cette situation, Jules Yao Yao n’a pas d’autre alternative que de prendre la poudre d’escampette. Contraint à un exil forcé, le robuste soldat décide d’en découdre avec le camp présidentiel. Très remonté contre le régime FPI, Yao Yao Jules, à travers la presse proche de l’opposition, décoche continuellement des flèches assassines à l’endroit du chef de l’Etat et du général Philippe Mangou. Minimisées au départ, les sorties du lieutenant-colonel finirent par faire mouche.
Le retour inattendu de Yao Yao Jules
Au point même où le régime, désemparé et déboussolé par les attaques au vitriol de Yao Yao Jules, se résoud à opter pour la négociation. Cette tactique s’avéra somme toute payante. Puisque courant 2007, le soldat déserteur de l’armée ivoirienne se résoud enfin à rentrer au bercail. Il est accueilli presqu’en triomphe à l’état-major des FANCI par le général Philippe Mangou, CEMA des FANCI, et les hautes autorités militaires du pays en présence de sa génitrice et de membres de sa famille. Ce jour-là, Jules Yao, visiblement heureux de retrouver les siens déclare : « je suis venu participer au processus de sortie de crise après la signature de l’accord politique de Ouagadougou… ». Mais, depuis ce jour, point de Yao Yao Jules. A tous les grands rendez-vous de la hiérarchie militaire, l’officier supérieur brille par son absence. Au point même où certains ont commencé à se poser beaucoup de questions. Selon nos sources, Yao Yao Jules n’aurait pas du tout apprécié que sa génitrice ait été soumise à un interrogatoire musclé par la hiérarchie militaire. Est-ce donc pour cela qu’il a pris la ferme résolution de vivre désormais dans l’anonymat ? Ou alors, monsieur ‘’Haut les cœurs, on y va’’ serait-il l’objet d’une surveillance stricte de la part des autorités compétentes ? Quoiqu’il en soit, la dernière apparition publique de Yao Yao Jules remonte au mois de février dernier à l’EMPT de Bingerville en treillis militaire au cours d’une cérémonie parrainée par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Où est donc passé ce grand soldat au verbe haut, à l’esprit d’ouverture hors du commun et au franc-parler déconcertant ? Quoiqu’il en soit, nombreux sont les Ivoiriens qui regrettent aujourd’hui le limogeage de cet officier supérieur du poste de porte-parole des FANCI, en raison de son talent et de son métier consommé.
Michel Ziki
Inconnu des Ivoiriens avant le déclenchement du conflit armé du 19 septembre 2002, le lieutenant-colonel Yao Yao Jules a rapidement gagné l’estime de ses compatriotes suite à sa nomination au poste de porte-parole des FANCI. Informaticien de son état, l’homme est apparu sur le petit écran de la télévision ivoirienne quelques deux (2) mois seulement après les assauts rebelles contre le pouvoir d’Abidjan, à la suite de la nomination du premier porte-parole, Philippe Mangou, au poste de com’théâtre de Yamoussoukro. Le visage toujours rayonnant, barré du reste de ses éternelles lunettes blanches et d’un képi qui cachait ses cheveux grisonnants, Jules Yao Yao a ainsi réussi la prouesse de s’attirer la sympathie de la quasi-totalité des Ivoiriens par sa légendaire trouvaille ‘’Haut les cœurs’’, on y va’’. En réalité, que l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le fils de Toumodi ne laissait personne indifférent. Aussi bien dans le sud du pays que dans la partie placée sous contrôle de l’ex-rébellion. A chacune de ses sorties, l’officier supérieur des FANCI épatait les téléspectateurs en dépit de la psychose des sempiternels couvre-feu et autres états-d’urgence décrétés par l’autorité. Ainsi donc, Jules Yao Yao, par sa parfaite maîtrise de la langue de Molière, son esprit d’ouverture et, surtout, sa rigueur et sa discipline militaire, a réussi à rehausser l’image de la grande-muette accusée de tous les maux. Mais, l’ancien élève de l’EMPT avait aussi une qualité supplémentaire : celle de faire croire aux téléspectateurs que tous les morts enregistrés au cours des affrontements meurtriers étaient issus du camp rebelle.
L’attaque de Guitrozon ou la descente aux enfers du lieutenant-colonel
Jamais, en effet, en tant que porte-parole des FANCI, Yao Yao Jules n’a une seule fois annoncé de mort du côté des FDS pendant cette guerre. Inutile de rappeler que cette tactique de l’officier supérieur de haut rang avait pour but de permettre à ses hommes de garder le moral toujours haut. Mais coup de théâtre ! Les attaques de Guitrozon et de Petit Duékoué devaient sonner la descente aux enfers de Jules Yao Yao. Au lendemain de ces massacres indescriptibles, le porte-parole des FANCI fait une sortie à tout le moins surprenante. Il qualifie de ‘’montage’’ et de ‘’conneries’’ ces attaques qui, selon lui, ne portent pas l’estampille de l’ex-rébellion armée. Cette sortie de Jules Yao Yao provoque une crise d’urticaire dans l’establishment du pouvoir. Il est donc systématiquement viré sans autre forme de procès. Mais le concerné, lui, déclare n’être pas du tout inquiété ni affecté par cette décision. Il s’accommode donc rapidement de cette vie de débarqué et vaque quotidiennement à ses occupations sans crainte ni soucis de représailles de la hiérarchie. Ainsi donc, courant 2006, il répond favorablement à l’invitation de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, M. Gildas le Lidec, à son domicile sis à Cocody, aux encablures de la résidence privée du Président Laurent Gbagbo en compagnie du général Mathias Doué et du colonel Bakassa Traoré. Mais ce dîner sera difficile à digérer pour ces trois officiers supérieurs des FANCI. D’autant plus qu’à leur sortie de la résidence, ils sont ‘’cueillis’’ par des ‘’bidasses’’ et autres ‘’lacrous’’ qui les soumettent automatiquement à des traitements inhumains, cruels et dégradants. Si le général Doué et l’ex-porte-parole des FANCI ont pu résister à cette bastonnade, ce ne fut pas le cas pour Traoré Bakassa qui y a perdu la vie. Face à cette situation, Jules Yao Yao n’a pas d’autre alternative que de prendre la poudre d’escampette. Contraint à un exil forcé, le robuste soldat décide d’en découdre avec le camp présidentiel. Très remonté contre le régime FPI, Yao Yao Jules, à travers la presse proche de l’opposition, décoche continuellement des flèches assassines à l’endroit du chef de l’Etat et du général Philippe Mangou. Minimisées au départ, les sorties du lieutenant-colonel finirent par faire mouche.
Le retour inattendu de Yao Yao Jules
Au point même où le régime, désemparé et déboussolé par les attaques au vitriol de Yao Yao Jules, se résoud à opter pour la négociation. Cette tactique s’avéra somme toute payante. Puisque courant 2007, le soldat déserteur de l’armée ivoirienne se résoud enfin à rentrer au bercail. Il est accueilli presqu’en triomphe à l’état-major des FANCI par le général Philippe Mangou, CEMA des FANCI, et les hautes autorités militaires du pays en présence de sa génitrice et de membres de sa famille. Ce jour-là, Jules Yao, visiblement heureux de retrouver les siens déclare : « je suis venu participer au processus de sortie de crise après la signature de l’accord politique de Ouagadougou… ». Mais, depuis ce jour, point de Yao Yao Jules. A tous les grands rendez-vous de la hiérarchie militaire, l’officier supérieur brille par son absence. Au point même où certains ont commencé à se poser beaucoup de questions. Selon nos sources, Yao Yao Jules n’aurait pas du tout apprécié que sa génitrice ait été soumise à un interrogatoire musclé par la hiérarchie militaire. Est-ce donc pour cela qu’il a pris la ferme résolution de vivre désormais dans l’anonymat ? Ou alors, monsieur ‘’Haut les cœurs, on y va’’ serait-il l’objet d’une surveillance stricte de la part des autorités compétentes ? Quoiqu’il en soit, la dernière apparition publique de Yao Yao Jules remonte au mois de février dernier à l’EMPT de Bingerville en treillis militaire au cours d’une cérémonie parrainée par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Où est donc passé ce grand soldat au verbe haut, à l’esprit d’ouverture hors du commun et au franc-parler déconcertant ? Quoiqu’il en soit, nombreux sont les Ivoiriens qui regrettent aujourd’hui le limogeage de cet officier supérieur du poste de porte-parole des FANCI, en raison de son talent et de son métier consommé.
Michel Ziki