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Politique Publié le vendredi 13 novembre 2009 | Le Patriote

Présidentielle 2009 - Qui repousse la date, prolonge la souffrance des population

La date du 29 novembre ne peut plus être tenue pour la présidentielle. Avant-hier, le président de la CEI, Robert Mambé, a fini par cracher le morceau. Après plusieurs rendez-vous manqués, l’affichage de la fameuse liste électorale sera pour bientôt. Il paraît que pour cela, le matériel roulant et volant de l’ONUCI est mis à contribution pour desservir en listings, les différents centres de collecte. Si les choses se passent bien et qu’il n’y a pas de véhicule ou d’hélico de convoyage qui tombe en panne ou qui connaît d’autres difficultés la longue attente des Ivoiriens prendra fin dès la semaine prochaine. Touchons du bois ! Parce que, là encore, il faudra attendre de voir avant de se prononcer. Si, par miracle, elle était afin affichée, cette liste, dans les lieux réservés à cet effet, on ne sait pas encore ce qui va venir plomber le processus. Le million d’enrôlés non retrouvés sur les fichiers vraiment historiques, trouvera, sûrement, des avocats pour dire qu’aucun Ivoirien ne doit rester en bordure de route et qu’il faut attendre jusqu’à ce que le dernier de ces mystérieux enrôlés vide son contentieux. D’ailleurs, ils ont déjà commencé à emboucher cette trompette dans le pays akyé où des centaines d’inscrits, d’authentiques Ivoiriens, n’auraient pas leur nom sur les listes. Ces avocats auront déjà oublié qu’ils traitaient hier, ces individus, de fraudeurs, de voleurs de nationalité. On voit donc que selon que ces cas aident à repousser le scrutin, on prend fait et cause pour eux ou on les voue aux gémonies. Assurément, il en existe qui ne veulent pas que ce scrutin présidentiel se déroule. A la tête de ces derniers qui freinent des quatre fers quand les élections se profilent à l’horizon, se trouve le chef de l’Etat que suppléent les animateurs de son camp. Ils ont toujours un discours pour ramer à contre-courant du processus. Et pour cause.
Tant qu’il n’y a pas d’élection, Gbagbo demeure président de la République avec tout ce que cela comporte comme privilèges et autres avantages. Cela lui permet, par exemple, d’être président à 100% et candidat à 100%. Pour celui qui n’a pas compris, cela veut dire que le candidat Laurent Gbagbo peut bien se couvrir du manteau de président de la République et utiliser les moyens de l’Etat pour faire sa campagne. Il peut encore user de son pouvoir discrétionnaire de nomination de cadres à de hauts postes dans l’administration publique pour augmenter le nombre de ses agents électoraux dans les différentes régions du pays. Vous avez vu récemment qu’il ne s’en prive pas. Il vient d’installer dans les fonctions de présidents des autorités régionales de développement, avec rang de ministres, cinq cadres qui déjà, ne jurent plus que par lui. Et sous prétexte de visite d’Etat, il s’en ira bientôt en campagne dans le nord du pays. Donc, plus on repousse la date du scrutin plus le président-candidat met à rude épreuve les caisses de l’Etat pour s’offrir une campagne électorale où l’argent parle plus qu’autre chose.
Un peu dans la même veine, mais pas pour les mêmes objectifs, l’opinion publique estime qu’au niveau des opérateurs techniques, on n’est pas très pressé non plus pour arriver au scrutin. Elle se demande toujours pourquoi ces structures ont mis sur la place publique les résultats d’un travail inachevé. L’histoire des 2,7 millions d’inscrits non retrouvés sur les fichiers historiques, apparait à ses yeux comme un alibi que l’on a voulu offrir à ceux qui ne veulent pas que l’élection se tienne à la date indiquée. Si l’on pouvait, par d’autres procédés améliorer les résultats, pourquoi ne l’avoir pas fait avant ? Ici encore, l’on parle de gros sous. Parce que les contrats se prolongent et les caisses de l’Etat continuent de souffrir. Pendant ce temps, les populations broient du noir. Les déséquilibres économiques s’approfondissent. La corruption, pratiquée au sommet de l’Etat pour recruter du personnel électoral, a des effets catastrophiques sur le quotidien de l’Ivoirien. Dans toutes les administrations, aucun service n’est accompli sans que les bénéficiaires ne soient passés à la trappe. Bientôt, dans le pays, même pour respirer, on demandera à la population de payer. Les valeurs sociales meurent les unes après les autres. Pour maintenir la tête au-dessus de l’eau, des entreprises sont obligées de trouver des « combines ». Il faut bien se mettre dans le contexte au risque de disparaître.
Tant que l’élection présidentielle n’aura pas eu lieu, la tendance ne se renversera pas. Le président-candidat sera toujours en campagne, tout ce qu’il fera, ne le sera que dans le cadre de sa campagne, ses intérêts personnels seront toujours au-dessus de ceux du pays. Il ne gouvernera plus que pour sa réélection. D’ailleurs, chaque jour qui passe, il nous en donne la preuve. Tout ce qui est bon pour sa campagne, est bon pour la Côte d’Ivoire. Tous ceux qui retardent l’échéance se rendent complices de cette gestion personnelle hautement nocive pour le pays.

Raoul Mapiéchon
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