Suite à de nombreux arrêts de travail consécutifs, les agents du département du territoire des préfectures, sous-préfectures, conseils généraux, districts, etc. observent un 4è arrêt de travail. Ce, depuis le 20 octobre dernier. Cette grève est menée par le collectif de 5 syndicats qui revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail par des indemnités liées à leur fonction. Il s’agit du syndicat national des fonctionnaires et agents de l’administration du territoire (Synaat), du syndicat des gardes de sous-préfectures, des agents de sûreté et des transmissions (Synagspast), du syndicat national des gardes des sous-préfectures de Côte d’Ivoire (Synagspci), du syndicat général des gens de maison de Côte d’Ivoire (Syggemci) et du syndicat national des gens de maison de Côte d’Ivoire (Synagmci). Lors des précédentes grèves, une commission de travail a été mise sur pied et après analyse, il a été jugé bon que des solutions soient trouvées à ces 8 points de revendication. Selon M. Lucien Kouamé, porte-parole des grévistes, les agents du département de l’administration du territoire sont victimes d’injustice. Car, un décret a été rédigé et n’est pas signé jusqu’à ce jour depuis 1998, date à laquelle les premières revendications ont été menées. Face à ce retard dans la signature, aucun justificatif ne leur est donné. « Depuis 2007, une vague de décrets a été signé en faveur des agents des autres ministères. Mais les concernant, rien ne change ». Il signifie que cela les incite à vouloir aller dans les autres ministères et on leur refuse ce droit là. A cet effet, ils ont été reçus par le directeur de l’administration publique, M. Doué Tahi, qui leur a proféré des menaces. Sans protocole d’accord, on leur a demandé de suspendre la grève, sinon d’autres personnes seront recrutées à leur place et leurs salaires seront suspendus. Il a été aussi fait mention de ce que les gens de maison ne bénéficient d’aucun statut, que les fonctionnaires entrent et vont à la retraite avec la catégorie D, sans émerger. Le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, M. Tokpa Véhi, a, par ailleurs, demandé la liste des grévistes, c’est-à-dire toutes les informations les concernant pour des sanctions. Au nombre des points de revendication, il y a, entre autres, l’institution de primes en faveur des fonctionnaires et agents de l’administration du territoire ; la revalorisation et l’attribution de l’indemnité de logement ; la révision de la situation administrative des gens de maison ; la gratuité du transport public aux gardes de sous-préfectures pour les besoins du service. Au-delà de cet aspect, les agents déplorent également le fait que des personnes soient recrutées pour exercer à leur place. Cela s’est fait à Sikensi, Dabou, Lakota. D’ailleurs, le sous-préfet d’Issia, M. Kouakou Patrice, a désigné son propre parent Kouakou Bertin, en qualité de chef d’Etat civil. Il a été révélé qu’un réseau parallèle est mis sur pied pour faire payer les actes civils aux citoyens pour garantir un intérêt particulier. Puisque ces derniers n’émargent pas, les caisses noires servent à les payer. Les agents qui s’opposent à cette pratique sont jetés en prison comme ce fut le cas d’un garde de sous-préfecture à Gagnoa, sous instruction du sous-préfet.
Nathalie Kassi
Nathalie Kassi