Le nouveau secrétaire général du Syndicat national des employés de l'enseignement privé du secondaire de Côte d'Ivoire (Syneepseci), Yao N'dri, exprime les attentes de son mouvement.
L'ancien secrétaire de votre syndicat, Yao Kouadio, était absent à l'assemblée générale extraordinaire à laquelle vous avez été élu. Pourquoi?
Nous allons donner des précisions sur la question. Depuis le 10 août 2009, l'Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) a tenu ses assises à l'académie des sciences et techniques de la mer de Yopougon. Au cours de cette assemblée, le camarade Yao Kouadio a été officiellement confirmé au poste du secrétaire général chargé des associations et syndicats. Il n'a pas daigné nous approcher. Mais, quand nous avons eu l'information, nous l'avons convoqué pour qu'il nous la donne de vives voix, en vain. Nos textes sont clairs. L'article 3 des statuts stipule que lorsqu' un membre du bureau national ou des instances de contrôle est élu ou est nommé à un poste politique, cela devient une incompatibilité pour l'exercice de la fonction que le camarade occupe. Par conséquent, il doit rendre sa démission.
A votre avis, pourquoi n'a-t-il pas rendu démission ?
Nous pensons que le secrétariat général est un poste auquel tout le monde aspire. Occuper un poste dans un parti politique et être secrétaire général de notre syndicat ne peuvent pas aller de paire. Le camarade a peut-être plus d'intérêts en gardant les deux fonctions.
Au cas où il tenait à garder les deux fonctions, ne craignez-vous pas un bicéphalisme ?
Nous sommes dans un pays organisé. Nous sommes un syndicat qui a des textes. Il est l'un des rédacteurs de ces textes. Nous pensons qu'il sera habité par la sagesse pour que nous n'ayons pas à nous étaler sur la place publique. Il y va de son intérêt. Qu'il fasse une réflexion positive pour permettre au syndicat de continuer à fonctionner.
Quels sont vos projets ?
Pendant dix ans nous sommes restés dans l'antichambre du camarade Yao. Nous avons suivi tous les moments, tous les projets que nous avons à chaque assemblée générale mis sur pied pour le bonheur des camarades. Malheureusement, nous sommes tombés dans une période de guerre qui a servi d'alibi aux autorités pour reléguer au second plan toutes nos revendications. La guerre étant finie, nous pensons qu'il est temps de reconduire le programme d'activité. Rien n'a été jusque-là entamé.
Par quoi comptez-vous commencer ?
Depuis 1994, nous sommes dans une période particulière de crise. Les salaires des enseignants du privé ont été indexés sur les salaires raccrochés des enseignants du public. Depuis lors, les camarades du public ont été à nouveau décrochés. Il est temps que justice soit faite. Que les salaires soient revus à la hausse. C'est pourquoi nous nous battons jusqu'à ce que la nouvelle convention soit signée. Dans l'immédiat, une mesure transitoire doit être appliquée, parce qu'une convention ne se décrète pas. Il faut réunir les conditions pour aller négocier. Aujourd'hui, nous parlons du réajustement salarial dû aux différentes augmentations après la dévaluation. Ce qui devait situer les salaires minimum autour de 162.000 Fcfa. Mais, à l'enseignement privé, des collègues perçoivent 20.000 Fcfa à la fin du mois.
Il semble aussi que ces salaires ne sont pas payés à temps…
C'est ce qui est récurrent. En décembre, janvier, on fait savoir à l'enseignant qu'il n'y a plus d'argent. Et il fonctionne sans salaire. A la rentrée suivante, on donne des miettes pour l'appâter de nouveau. Nous sommes en 2010 bientôt. La Côte d'Ivoire a grandi. Cette situation doit cesser. Aujourd'hui, nous demandons aux camarades d'être mobilisés. De ne pas se laisser distraire par les chants de sirènes. Au niveau du privé nous sommes environ 3.000. Notre combat est de stabiliser l'emploi dans l'enseignement privé. On parle de crise mais plusieurs établissements privés poussent chaque année en Côte d'Ivoire. Et pourtant, l'emploi n'est pas sécurisé au point que tous ceux qui y entrent, se disent être de passage. Nous pensons que le moment est venu pour que nos employeurs et les autorités comprennent qu'il n'est dans l'intérêt de personne de précariser l'emploi. L'Etat gagnerait à assainir le milieu. L'école privée peut être la locomotive de l'enseignement dans le pays. Il suffit qu'on le veuille. Que tous les parents d'élèves comprennent qu'ils n'ont pas à laisser le combat aux mains des seuls enseignants. Si les conditions de vie des enseignants sont améliorées, cela va rejaillir sur la qualité de la formation. Nous avons en projet d'approcher les autorités religieuses et politiques pour les emmener à comprendre la situation de l'enseignement privé.
Interview réalisée par Cissé Sindou
L'ancien secrétaire de votre syndicat, Yao Kouadio, était absent à l'assemblée générale extraordinaire à laquelle vous avez été élu. Pourquoi?
Nous allons donner des précisions sur la question. Depuis le 10 août 2009, l'Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) a tenu ses assises à l'académie des sciences et techniques de la mer de Yopougon. Au cours de cette assemblée, le camarade Yao Kouadio a été officiellement confirmé au poste du secrétaire général chargé des associations et syndicats. Il n'a pas daigné nous approcher. Mais, quand nous avons eu l'information, nous l'avons convoqué pour qu'il nous la donne de vives voix, en vain. Nos textes sont clairs. L'article 3 des statuts stipule que lorsqu' un membre du bureau national ou des instances de contrôle est élu ou est nommé à un poste politique, cela devient une incompatibilité pour l'exercice de la fonction que le camarade occupe. Par conséquent, il doit rendre sa démission.
A votre avis, pourquoi n'a-t-il pas rendu démission ?
Nous pensons que le secrétariat général est un poste auquel tout le monde aspire. Occuper un poste dans un parti politique et être secrétaire général de notre syndicat ne peuvent pas aller de paire. Le camarade a peut-être plus d'intérêts en gardant les deux fonctions.
Au cas où il tenait à garder les deux fonctions, ne craignez-vous pas un bicéphalisme ?
Nous sommes dans un pays organisé. Nous sommes un syndicat qui a des textes. Il est l'un des rédacteurs de ces textes. Nous pensons qu'il sera habité par la sagesse pour que nous n'ayons pas à nous étaler sur la place publique. Il y va de son intérêt. Qu'il fasse une réflexion positive pour permettre au syndicat de continuer à fonctionner.
Quels sont vos projets ?
Pendant dix ans nous sommes restés dans l'antichambre du camarade Yao. Nous avons suivi tous les moments, tous les projets que nous avons à chaque assemblée générale mis sur pied pour le bonheur des camarades. Malheureusement, nous sommes tombés dans une période de guerre qui a servi d'alibi aux autorités pour reléguer au second plan toutes nos revendications. La guerre étant finie, nous pensons qu'il est temps de reconduire le programme d'activité. Rien n'a été jusque-là entamé.
Par quoi comptez-vous commencer ?
Depuis 1994, nous sommes dans une période particulière de crise. Les salaires des enseignants du privé ont été indexés sur les salaires raccrochés des enseignants du public. Depuis lors, les camarades du public ont été à nouveau décrochés. Il est temps que justice soit faite. Que les salaires soient revus à la hausse. C'est pourquoi nous nous battons jusqu'à ce que la nouvelle convention soit signée. Dans l'immédiat, une mesure transitoire doit être appliquée, parce qu'une convention ne se décrète pas. Il faut réunir les conditions pour aller négocier. Aujourd'hui, nous parlons du réajustement salarial dû aux différentes augmentations après la dévaluation. Ce qui devait situer les salaires minimum autour de 162.000 Fcfa. Mais, à l'enseignement privé, des collègues perçoivent 20.000 Fcfa à la fin du mois.
Il semble aussi que ces salaires ne sont pas payés à temps…
C'est ce qui est récurrent. En décembre, janvier, on fait savoir à l'enseignant qu'il n'y a plus d'argent. Et il fonctionne sans salaire. A la rentrée suivante, on donne des miettes pour l'appâter de nouveau. Nous sommes en 2010 bientôt. La Côte d'Ivoire a grandi. Cette situation doit cesser. Aujourd'hui, nous demandons aux camarades d'être mobilisés. De ne pas se laisser distraire par les chants de sirènes. Au niveau du privé nous sommes environ 3.000. Notre combat est de stabiliser l'emploi dans l'enseignement privé. On parle de crise mais plusieurs établissements privés poussent chaque année en Côte d'Ivoire. Et pourtant, l'emploi n'est pas sécurisé au point que tous ceux qui y entrent, se disent être de passage. Nous pensons que le moment est venu pour que nos employeurs et les autorités comprennent qu'il n'est dans l'intérêt de personne de précariser l'emploi. L'Etat gagnerait à assainir le milieu. L'école privée peut être la locomotive de l'enseignement dans le pays. Il suffit qu'on le veuille. Que tous les parents d'élèves comprennent qu'ils n'ont pas à laisser le combat aux mains des seuls enseignants. Si les conditions de vie des enseignants sont améliorées, cela va rejaillir sur la qualité de la formation. Nous avons en projet d'approcher les autorités religieuses et politiques pour les emmener à comprendre la situation de l'enseignement privé.
Interview réalisée par Cissé Sindou