L’école ivoirienne est méconnaissable. Elle baigne dans une dégradation très avancée et ce, depuis l’arrivée des nouveaux locataires du palais présidentiel, les refondateurs. Comme un ver dans le fruit, le mal a rongé tous les compartiments du système scolaire. Du préscolaire au supérieur, l’abcès est très profond. Les panacées proposées par les différents ministres qui se sont succédé à la tête de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, depuis 10 ans, n’ont pas eu d’effet face à l’ampleur du mal. Les enseignants mal rémunérés déclenchent de façon intempestive des grèves chaque année, des élèves et étudiants vivant dans des conditions inappropriées se révoltent pour exiger de meilleurs conditions de vie, des résultats scolaires et universitaires très catastrophiques, des enseignés qui défient et bastonnent leurs maîtres. Bref sous Gbagbo, l’école ivoirienne s’est fortement détériorée, elle a perdu son lustre d’antan. Pour une année scolaire de neuf (9) mois de cours dans le système éducatif, on n’enregistre pas plus d’un trimestre de cours chaque année effectivement donné. Conséquence, le niveau des apprenants est très faible et les résultats aux examens sont au seuil de l’humiliation. L’école ivoirienne n’est plus compétitive dans la sous région et même en Afrique. Le propriétaire provisoire du palais, Laurent Gbagbo, qui s’était présenté à la face de la nation dans les années 90, comme le messie qui résoudrait à coups de bâton magique tous les problèmes de l’école, affiche aujourd’hui une passivité notoire devant cette putréfaction de l’école. Et pourtant, le golden boy du front populaire ivoirien avait à l’époque lancé cette phrase : « … Donnez-moi le pouvoir, avec 10 milliards, je résous tous les problèmes de l’école… ». Aujourd’hui, le chef des frontistes aurait un budget de souveraineté de 75 milliards par an, et le système éducatif ne s’est point amélioré. Bien au contraire, en dix (10) ans, seulement, sous son règne, l’école ivoirienne a sombré dans un état piteux. Où est passé le schéma et le milliard promis par Gbagbo pour sortir l’école de son ornière. La grande manne présidentielle a-t-elle fait perdre tout reflexe à l’historien président au point d’oublier toutes les grandes théories développées dans l’opposition pour le mieux être de l’école. Vraiment « c’est quand le pauvre réussit qu’on découvre son vrai visage » comme dirai l’autre. Et Gbagbo en est une parfaite illustration. Tous les ivoiriens sont unanimes pour dire que celui qui se présentait en ange sauveur pour la Côte d’Ivoire n’est autre qu’un bourreau. Les enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur ont tous débrayé ces dernières semaines. Les classes et les amphithéâtres sont fermés. Gbagbo assis sur son faramineux budget est insensible. Il regarde du haut de son trône les souffrances de l’école ivoirienne. Il continue aisément d’effectuer ses voyages à travers le pays alors que des milliers d’élèves et d’étudiants sont dans a rue et leur avenir compromis.
J N
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