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Politique Publié le jeudi 19 novembre 2009 | Nuit & Jour

Jeunesse Ivoirienne - A quand la prise de conscience ?

Le rideau est tombé sur la première édition des assises de la jeunesse ivoirienne. Plusieurs résolutions ont été prises lors de ce conclave de toute la gamme de la jeunesse qui s’est tenu les 15 et 17 novembre 2009 à la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères. La Coalition pour le changement (CPC) de Touré Mamadou organisation de ces assises a voulu marquer une pierre blanche l’esprit de tous les ivoiriens à cette période décisive de l’histoire de la nation Ivoirienne. En toile de fond une nouvelle orientation pour la jeunesse.

Un thème central, « la jeunesse ivoirienne face aux enjeux des futures élections », plusieurs sous-thèmes suivis d’échanges avec et entre les participants, qui ont permis de formuler des propositions d’action détaillées à mener à l’endroit de la jeunesse mais aussi par elle-même. Cependant, les assises, avant de procéder à l’élaboration de ces actions, ont analysé et fait l’état des lieux de la coalition des jeunes. Ainsi au titre du diagnostic, il a été identifié différents problèmes dont : la dégradation des mœurs et des valeurs morales et républicaines, l’inefficacité du système éducatif ivoirien qui jette à la rue des milliers de jeunes chaque année, les résultats scolaires de plus en plus mauvais, le chômage grandissant des jeunes, l’instrumentalisation des jeunes par les hommes politiques…
Aux problèmes ci-dessus évoqués, les intervenants ont identifié plusieurs causes. Toutefois, le constat général a été que la responsabilité de cette situation est partagée. Aussi, des recommandations pour y remédier ont-elles été faites tant aux autorités politiques et administratives qu’aux jeunes eux-mêmes. Après analyse, la Coalition pour le changement (CPC) a pris les résolutions suivantes : l’implication de la jeunesse dans toutes ses composantes dans la prise de décisions, la prise en compte des problèmes des jeunes par les différents programmes de gouvernement, l’incitation de la jeunesse à retourner aux valeurs cardinales de la nation ivoirienne (l’Union, la Discipline et le Travail), l’exhortation de la jeunesse à garantir une élection démocratique transparente et sans violence, créer des emplois par l’investissement, réformer le système éducatif afin d’arriver à une adéquation formation-emploi, promouvoir une croissance à forte incidence de création emplois et enfin, faciliter l’octroi de micro-crédits pour la création de PME. C’est au total cinquante-sept (57) mouvements et associations de jeunesse, des représentants de plusieurs ministères et des délégués de jeunesses de partis politiques qui ont pris part à ces états-généraux. Cinq sous-thèmes y furent traités. Le premier, « jeunesse et crise des valeurs », fut traité en deux communications prononcées par l’Abbé Claude-Marie Zra Bi et l’Imam Dosso Amadou. Le second, « jeunesse, éducation et emploi en Côte d’Ivoire », fut exploré par Monsieur Arcadius Guiédji, ambassadeur itinérant des Nations-unies pour l’atteinte des OMD, formateur en gouvernance et développement local. Le troisième, « jeunesse africaine, prévention et résolution des conflit », subdivisé en quatre communications fut l’affaire de l’ambassadeur Gnamien Yao, conseiller du Président de la République et monsieur Alhassane Moussa vice-président du Conseil de la jeunesse Arabo-Africaine. Le quatrième sous-thème fut « jeunesse et politique en Côte d’Ivoire ». Ouraga Obou et Tiburce Koffi ont traité ce sujet. Et enfin le dernier qui fut « jeunesse et processus électorale en Côte d’Ivoire », subdivisé en trois communications, est revenu au docteur Fatoumata Traoré, vice-présidente de la CEI, Linda Yobouah, représentante du Togo et à des présidents de leurs jeunesses des partis politiques sur les programmes de gouvernement des candidats. Après ces différents thèmes et une organisation parfaite des premières assises de la jeunesse ivoirienne, un observateur de la vie sociale ivoirienne s’est interrogé sur la prise de conscience des jeunes. Selon lui, l’heure n’est plus aux débats dans les salons feutrés mais plutôt à l’action. « Il faut sortir de la symbolique », a renchéri ce même observateur. Alors, peut-on affirmer que les choses ont pu bouger dans le bon sens pour la jeunesse à la faveur de ce conclave de la Coalition pour le changement (CPC) ? Rien n’est moins sûr car le mal ivoirien est profond.

Sortir des sentiers battus et se prendre en charge.

S’il est vrai que l’anomie générale de la société ivoirienne reste largement imputable à la longue crise socio-politique et économique, le cours des évènements doit inciter la jeunesse ivoirienne à un réel changement de mentalité. Il faut donc se mettre au diapason de ce 21e siècle si prolixe en créativité et permanemment en changement. Plusieurs raisons doivent amener à cette prise de conscience. D’abord, nous vivons dans une société de type élitiste où seul le meilleur peut dicter sa loi et ensuite la concurrence avec les autres pays du monde est de plus en plus rude, d’où l’incontournable promotion des valeurs fondatrices : la discipline, l’amour de sa patrie et le travail bien fait. « On ne fait pas le bonheur d’une personne contre son gré », dit la maxime populaire. Après réflexion, ni les politiciens beaucoup plus préoccupés par leur ambition égocentrique, encore moins les programmes conçus par l’extérieur ne pourront sortir la jeunesse ivoirienne de cette anomie généralisée.

Williams Arthur Prescot

Photo : touré Mamadou
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