A Abidjan et précisément dans les principales décharges de la baie des lagunes, l'image que donne de voir les personnes fouillant les ordures qui, à la quête de la pitance quotidienne, qui à la recherche de matériaux recyclables, n'émeut plus personne. Au point qu'aujourd'hui ce qui était présenté comme une activité déshumanisante tend à devenir la principale source de revenu d'une frange de la population. Incursion dans un univers pittoresque qui dévoile la paupérisation à grande échelle qui sévit dans les agglomérations africaines.
Les dures conditions de vie dues à la situation socio politique du pays et, à la crise financière internationale a obligé les uns et les autres à trouver des sources de revenus facilement disponibles. Aussi, les décharges de la ville d'Abidjan attirent-elles du monde. Parmi ceux-ci, des femmes et même des enfants qui, abandonnant cahier et livres, s'adonnent à cette activité pour le moins risquée. Que l'on soit à Akouédo, principale décharge de la ville où dans les zones de pré collette disséminées à travers les communes, le constat est le même. Des personnes qui pour les uns, les plus équipées, ont pour seule protection une tenue désuète, un rustique cache-nez, une carpe en plastique pour parer aux intempéries notamment la pluie et une tige de fer au sommet crochu, sinon, aucune protection pour les autres, se ruent sur la cargaison que décharge dans un bruit infernal les véhicules de collecte d'ordures. On pioche par-ci. On pioche par là. Ramenant à l'autre main, plus libre, le matériau désiré. Lequel finira dans un sac de jute de 50 voire 100 kilos. Approchés, les quelques gamins que l'on y trouve nous racontent ce qui les attire dans ces ordures.
Les ordures : une manne pour démunis
"J'ai arrêté l'école en classe de 6ème pour cause de maladie. Ici, je cherche du plastique, du fer et, des batteries de voiture gâtés. Je peux me retrouver par jour avec 1500f ou 2000f ". Ces propos de Blé Etienne Valentin sont soutenus par quelques uns de ses camarades présents sur le site de la décharge. Enao Cédric,lui,veut plutôt poursuivre les études qu'il a arrêtées en classe de CM2.Pour l'heure, son revenu quotidien est remis à sa mère qui s'en sert pour nourrir lui,ses deux sœurs, son frère et son père depuis peu au chômage. Les ordures attirent certes des déscolarisés. Leur attirance n'est pas moins effective sur les élèves qui y font un tour à leurs heures perdues. C'est le cas de Gnonsuhé Junior, 13 ans, élève en classe de CM2.
"J'exerce cette activité depuis bientôt un an. Je viens les mercredis, les samedis et les dimanches avec des amis du quartier. Et je peux gagner jusqu'à 2000f par jour ". Nous dit-il. Mais au fait que recherchent ces gamins dans ces ordures au péril de leur santé ? A qui les vendent-ils ? Et a quoi servent plus tard ces matériau ? Telles sont les interrogations que le commun des gens se posent. A juste titre d'ailleurs. Il suffit seulement de remonter la filière pour s'en apercevoir.
Le Caoutchouc, le fer, l'aluminium : l'or des ordures
50 f le kilo, 75f le kilo ,100f le kilo et 150f le kilo. Tels sont les prix respectifs du fer, de la batterie usée, du caoutchouc, de la chaise en plastique brisée et de l'aluminium tels que pratiqués par M.Guezel, acheteur et revendeur de gros de matériau de recyclage. Pour cet expatrié d'origine Burkinabé, cette activité est rentable à plus d'un titre. Au port d'Abidjan où ses produits sont acheminés, c'est à des prix alléchants qu'ils sont vendus et, ensuite convoyés dans la sous régions où ils sont retransformés. "Cela fait trois ans que je suis dans cette activité. Et je gagne bien mon pain. Car au port, je revends le kilo de fer à 70f, le kilo caoutchoucs à 125, le kilo de chaises en plastiques cassées à 200f…". Pour certains matériaux, notre revendeur refuse de nous communiquer le prix. Le bénéfice important y est certainement pour quelque chose. Tout compte fait, une chose demeure C’est l’idée que loin d'être des détritus, les ordures sont de plus en plus prisées .Encore faut-il que ceux qui y ''travaillent'' fassent régulièrement des visites médicales. Au risque de voir leur santé se dégradé avec l'inhalation incessantes des odeurs et autres produit dangereux avariés.
Rick Le Bel
Les dures conditions de vie dues à la situation socio politique du pays et, à la crise financière internationale a obligé les uns et les autres à trouver des sources de revenus facilement disponibles. Aussi, les décharges de la ville d'Abidjan attirent-elles du monde. Parmi ceux-ci, des femmes et même des enfants qui, abandonnant cahier et livres, s'adonnent à cette activité pour le moins risquée. Que l'on soit à Akouédo, principale décharge de la ville où dans les zones de pré collette disséminées à travers les communes, le constat est le même. Des personnes qui pour les uns, les plus équipées, ont pour seule protection une tenue désuète, un rustique cache-nez, une carpe en plastique pour parer aux intempéries notamment la pluie et une tige de fer au sommet crochu, sinon, aucune protection pour les autres, se ruent sur la cargaison que décharge dans un bruit infernal les véhicules de collecte d'ordures. On pioche par-ci. On pioche par là. Ramenant à l'autre main, plus libre, le matériau désiré. Lequel finira dans un sac de jute de 50 voire 100 kilos. Approchés, les quelques gamins que l'on y trouve nous racontent ce qui les attire dans ces ordures.
Les ordures : une manne pour démunis
"J'ai arrêté l'école en classe de 6ème pour cause de maladie. Ici, je cherche du plastique, du fer et, des batteries de voiture gâtés. Je peux me retrouver par jour avec 1500f ou 2000f ". Ces propos de Blé Etienne Valentin sont soutenus par quelques uns de ses camarades présents sur le site de la décharge. Enao Cédric,lui,veut plutôt poursuivre les études qu'il a arrêtées en classe de CM2.Pour l'heure, son revenu quotidien est remis à sa mère qui s'en sert pour nourrir lui,ses deux sœurs, son frère et son père depuis peu au chômage. Les ordures attirent certes des déscolarisés. Leur attirance n'est pas moins effective sur les élèves qui y font un tour à leurs heures perdues. C'est le cas de Gnonsuhé Junior, 13 ans, élève en classe de CM2.
"J'exerce cette activité depuis bientôt un an. Je viens les mercredis, les samedis et les dimanches avec des amis du quartier. Et je peux gagner jusqu'à 2000f par jour ". Nous dit-il. Mais au fait que recherchent ces gamins dans ces ordures au péril de leur santé ? A qui les vendent-ils ? Et a quoi servent plus tard ces matériau ? Telles sont les interrogations que le commun des gens se posent. A juste titre d'ailleurs. Il suffit seulement de remonter la filière pour s'en apercevoir.
Le Caoutchouc, le fer, l'aluminium : l'or des ordures
50 f le kilo, 75f le kilo ,100f le kilo et 150f le kilo. Tels sont les prix respectifs du fer, de la batterie usée, du caoutchouc, de la chaise en plastique brisée et de l'aluminium tels que pratiqués par M.Guezel, acheteur et revendeur de gros de matériau de recyclage. Pour cet expatrié d'origine Burkinabé, cette activité est rentable à plus d'un titre. Au port d'Abidjan où ses produits sont acheminés, c'est à des prix alléchants qu'ils sont vendus et, ensuite convoyés dans la sous régions où ils sont retransformés. "Cela fait trois ans que je suis dans cette activité. Et je gagne bien mon pain. Car au port, je revends le kilo de fer à 70f, le kilo caoutchoucs à 125, le kilo de chaises en plastiques cassées à 200f…". Pour certains matériaux, notre revendeur refuse de nous communiquer le prix. Le bénéfice important y est certainement pour quelque chose. Tout compte fait, une chose demeure C’est l’idée que loin d'être des détritus, les ordures sont de plus en plus prisées .Encore faut-il que ceux qui y ''travaillent'' fassent régulièrement des visites médicales. Au risque de voir leur santé se dégradé avec l'inhalation incessantes des odeurs et autres produit dangereux avariés.
Rick Le Bel