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Société Publié le lundi 23 novembre 2009 | Le Mandat

Bouaké/ Fluidité routière - Le racket sévit encore en zone Cno

La fluidité routière en zone Cno connait jusqu’à ce jour, un tâtonnement, et ce, du fait du racket qui semble n’avoir pas disparu, plus particulièrement à Bouaké. Aujourd’hui encore, ce phénomène bat son plein dans tous les corridors Nord, Sud, Ouest et Est de la ville.

Le racket bat son plein
Malgré les différentes campagnes de sensibilisation qui ont été faites en vue de bouter le racket hors de nos routes, sinon de le minimiser, l’on se rend compte de ce que pour le moment, c’est une prêche dans le désert. L’incursion que nous avons effectuée dans l’univers des transports nous a donnée confirmation de cet état de fait. Les corridors les plus en vogue à ce phénomène sont ceux du sud et du nord dans la mesure où ils enregistrent les trois quarts (3/4) des entrées des biens et des personnes par jour. Cette situation de plus en plus difficile, qui gangrène le milieu du transport avec des répercussions malheureuses sur le commerce et la consommation, ne manque pas de susciter des réactions des acteurs du transport et du commerce. Pis, en cette période de fête qui alimente depuis quelques temps le quotidien des populations, les réactions se multiplient.

Coût élevé des taxes dans le transport
Les transporteurs, dans leur grande majorité, ne cessent pas de décrier le coût élevé des taxes imposées par les Forces Nouvelles. A en croire plus d’un, interrogé sur la question, le coût élevé de ces taxes est de nature à détériorer le secteur du transport dans la zone, en ce sens que cela pourrait entraîner la baisse des activités dudit secteur. Du coup, d’aucuns en viennent à regretter cette situation de crise qui perdure à leur détriment. « Si on ne sort pas de cette situation de crise, à la longue, le transport dans la zone prendra un coup. On n’arrive plus à faire face au coût des taxes qu’on nous impose et qui s’élève à des centaines de mille par jour. A cette allure, on donne l’impression de travailler de façon à remplir les poches des autres. Dans ce cas, il serait préférable de laisser tomber » nous a témoigné l’un des transporteurs. A l’en croire, seule la sortie de crise saura le plus tôt possible palier ce grand mal dont ils sont les victimes et donner, du coup, un sens à ce secteur d’activités dans le développement économique de la Côte d’Ivoire.

Les commerçants ne sont pas épargnés
A l’instar des transporteurs, les commerçants à leur tour ont fustigé le racket. Pour eux, la cherté du coût du transport a toujours entraîné la cherté des produits de consommation. «Les produits de consommation, même de première nécessité sont de plus en plus onéreux tandis que le pouvoir d’achat des consommateurs baisse considérablement. Si on s’en tient à cette fête de Tabaski, pour élucider cet état de fait, nous pouvons vous dire que présentement, le coût du bétail sur le marché est actuellement déplorable. Et les raisons évoquées par plus d’un commerçant sont liées au racket que subissent les transporteurs et les commerçants eux-mêmes » nous a confié M. Ouattara Karamoko, consommateur résidant à Bouaké. Dans les corridors, les agents des Forces Nouvelles censés vérifier les pièces d’identité des passagers et assurer la fluidité routière, sont malheureusement préoccupés à faire autre chose, c’est à dire soutirer des sommes d’argent afin d’assurer leur quotidien, sommes allant jusqu’à 500frs par personne. « Celui qui ne paie pas, ne bouge pas. On n’est pas venu sécher au soleil ici. Ou encore on n’est pas venu ici pour que la pluie nous frappe », tels sont les propos de certains d’entre eux que nous avons pu recueillir discrètement au cours de cette visite effectuée dans les corridors Sud et Nord, peu après avoir quitté l’univers des transporteurs et des commerçants. Cela dit, nous avons pu rendre compte de ce que la minimisation du phénomène du racket n’est pas à l’ordre du jour pour ces jeunes qui inondent ces corridors encore moins son éradication en zone Cno en général et en particulier à Bouaké. En pareille circonstance, il y a lieu de s’interroger sur le rôle que joue la hiérarchie des Forces Nouvelles en vue d’éradiquer ce phénomène du racket dans leurs zones. Car il y va de leur responsabilité et de la crédibilité de celle-ci en ce qui concerne l’assurance donnée quant à la fluidité routière dans lesdites zones, au cours du conclave de mars 2009 qui s’est tenu au Ranhotel de Bouaké et présidé par le premier ministre, Guillaume Soro, par ailleurs secrétaire général des Forces Nouvelles.

Dh De Brazza

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