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Économie Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Bilé Bilé (Planteur, Pca de l`UDECA) : “Sansan Kouao doit rendre compte de sa gestion en tant que PCA de SIFCA COOP”

La filière café-cacao confiée au comité de gestion vient de boucler ses quatorze mois d'exercice. Bilé Bilé, planteur et PCA de l'Union départementale des coopératives agricoles d'Abengourou (UDECA), dans l'entretien qu'il nous a accordé, dénonce les maux qui minent cette filière depuis sa libéralisation. Entretien.

Bilé Bilé, vous êtes planteur de café et de cacao à Abengourou, PCA de l'Union départementale des coopératives agricoles d'Abengourou (UDECA) depuis quelque temps. On ne vous entend plus parler. Qu'est-ce qui explique votre silence ?
Je me suis retranché dans mes plantations parce que j'ai subi une injustice au niveau de la filière café-cacao suite au combat que nous avons mené pour dénoncer la mauvaise gestion des dirigeants de l'époque. Certains nous ont même entrainés sur le terrain politique en nous taxant de militants du PDCI RDA qui cherchaient à faire tomber le pouvoir en place. Comme si l'argent du café et du cacao, qui a permis toutes les réalisations et la construction du pays grâce à la Caisse de stabilisation mise en place par le génie de Félix Houphouët-Boigny, ses compagnons et des artisans comme Henri Konan Bédié, ne profite qu'aux seuls militants du Pdci-Rda.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui estiment que vous vous préoccupez de votre propre chapelle plutôt que de la défense des producteurs de café cacao ?
Le cacao de Côte d'Ivoire, lorsqu'il est vendu à l'extérieur, nulle part, il n'est écrit que c'est le cacao du Pdci ou du Rdr ou du Fpi. On parle plutôt du cacao produit par les planteurs de Côte d'Ivoire, mais non des planteurs de parti politique. Malheureusement, le constat est net. Quand vous n'êtes pas militants du FPI, vous ne pouvez pas diriger la filière café-cacao. Savez-vous qu'il y a des personnes assises à Abidjan qui n'ont aucun pied de cacao qui sont devenues des milliardaires avec la production cacaoyère de Côte d'Ivoire ? Tout simplement parce qu'ils sont militants du parti de M. Gbagbo Laurent.

Détenez-vous des preuves de ce que vous avancez ?
Les exemples, vous pouvez les avoir. J'ai eu une ordonnance d'ouverture des portes du Fdpcc. J'ai eu une réquisition de la force publique. J'ai été installé en bonne et due forme. J'ai tous ces documents. Après, on me dit : “M. Bilé, sortez pour que l'enquête finisse”. Et après, on nomme un comité de gestion. La raison, M. Bilé Bilé n'est pas un militant du Fpi. Donc inapte à diriger la filière café-cacao. Je dis tout cela est grave.

Quel regard jetez-vous sur le comité de gestion dirigé par l'un des fils de l'Indénié en la personne de Ano Gilbert après quatorze mois d'exercice ?
Pour nous, le comité de gestion a échoué. Il n'a pas rempli sa mission pour la simple raison que le comité de gestion a cassé le mouvement coopératif au profit des acheteurs et des exportateurs. Les coopératives n'existent plus. Ça fait un. De deux, le comité de gestion, aujourd'hui, gère la filière comme un bien famillial. Récemment, on nous brandit des machines, dit-on, achetées par le comité de gestion. Mais où a-t-on acheté ces machines et à combien de francs ? Les médicaments achetés, d'où ça vient ? Nous sommes dans un flou total.

Que reprochez-vous réellement au comité de gestion ?
Nous avons eu une séance de travail avec Ano Gilbert. Il nous a signifié qu'il a trouvé 52 milliards dans les caisses de la filière et qu'il a payé 44 milliards de dette. Pour nous, ces déclarations doivent être soutenues par des documents comptables en bonne et due forme. Nous exigeons également des documents concernant les machines et les médicaments qui ont été achetés et qu'on nous a brandis à la télévision nationale. Nous n'accepterons plus qu'un individu vienne faire ce qu'il veut de l'argent des producteurs. Ano Gilbert a fait un communiqué l'an passé invitant les coopératives à déposer les dossiers de leur coopérative auprès de la banque UBA. Plus de 484 dossiers constitués par les coopératives ont été déposés auprès de ladite banque. La banque a tout simplement demandé au comité de gestion de déposer une lettre de garantie. Jusqu'à ce jour, le comité n'a pas été capable de s'exécuter. Aucune coopérative n'a eu de financement.

L'actualité, c'est la protestation des parents des détenus de la filière café-cacao qui dénoncent la détention prolongée de leurs parents sans jugement. Quelle est votre réaction sur ce qui se passe ?
Nous soutenons l'action des parents des detenus.C'est un combat juste qu'ils mènent .C'est ce que nous dénonçons. On ne peut pas détenir des gens dans une prison 17 mois durant sans les avoir jugés. Ceux qu'on appelle sages aujourd'hui ont géré avec Amouzou, mais sont dehors en train de gérer la filière avec Ano Gilbert. Ils viennent de bénéficier encore des véhicules 4x4. Nous avons décrié l'injustice à l'époque. Et certaines personnes se sont servies de notre combat pour se positionner à la tête de la filière. Une équipe ne peut pas travailler, faire échec et par la suite, on trie quelques-uns pour aller en prison et les autres dehors. Sansan Kouao a été PCA de SIFCA COOP. Il doit rendre compte de sa gestion. Il y a eu de l'argent qui a été sorti des caisses de cette structure. Qu'on nous dise comment il a été dépensé. Quand vous prenez tous ceux qui sont en prison, ils y sont avec leur PCA. Dès lors, M. Sansan Kouao doit rendre compte de sa gestion en tant que PCA de SIFCA COOP. Au lieu d'agir dans ce sens, il déclare aujourd'hui que c'est lui seul qui peut faire sortir Amouzou de prison. Nous sommes surpris de cette déclaration du doyen Sansan Kouao. Il n'est pas procureur de la République à ce que je sache. Nous sommes dans un pays de droit. Nous avons mené une lutte pour réparer une injustice. C'est pourquoi, nous disons que ces personnes incarcérées doivent être jugées pour que l'opinion internationale, nationale, mais surtout les producteurs sachent la vérité sur cette affaire. Dans le cas contraire, qu'on les libère à titre provisoire. C'est pourquoi, nous soutenons l'action des parents des détenus. Nous ne continuerons plus de supporter que des gens soient en prison et d'autres dehors pour la même cause. C'est inacceptable .C'est parce qu'ils sont FPI ? Bléhou Aka, Sansan Kouao, Brou Adou et tous ces vieux ont géré la filière avec Henri Kassi Amouzou. Ils ont été complices de l'échec de la gestion de la filière café-cacao et du désastre de l'économie du pays. Pourtant, ils se retrouvent dehors pour battre la campagne du candidat du FPI. Nous disons que c'est de l'injustice. Qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures. Si Sansan Kouao peut ne pas rendre compte de sa gestion en tant que PCA de SIFCA COOP alors, qu'on libère tous ceux qu'on a emprisonnés depuis plus de 17 mois. Dans quelques semaines, nous inviterons les planteurs à se rendre à la MACA pour aller saluer leurs frères incarcérés sans jugement.
Entretien réalisé par JOËL ABALO

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