La campagne 2009-2010 du cacao est un boom salutaire pour les producteurs qui se frottent les mains, malgré le mauvais prix pratiqué par les pisteurs véreux et l'absence de financement des coopératives de la filière.
Fixée au début octobre dernier, la campagne de commercialisation du cacao va son bonhomme de chemin. Avec des fortunes diverses des acteurs, notamment les coopératives et les planteurs individuels. 950 Fcfa, c'est le prix du kilogramme bord champ fixé par le Comité de gestion de la filière (Cgc). Ce prix a été un ouf de soulagement auprès du monde agricole. Qui n'a pas vu une telle flambée depuis l'année 2000. Où, le prix du kilogramme bord champ du cacao avait atteint 600 Fcfa voire 750 Fcfa. " C'est la première fois que le prix du kilogramme du cacao atteint un tel seuil ", lance Yao Yao alias Pécos, planteur à Gagnoa. Pour ce dernier, ce nouveau prix du cacao est le signe annonciateur de la fin du calvaire des producteurs de Côte d'Ivoire. Qui n'ont cessé de pleurer ces deux dernières années. A cause de la mauvaise gestion des responsables de la filière, aujourd'hui, incarcérés à la Maison d'arrêt et correctionnel d'Abidjan (Maca) et des responsables des coopératives de bases. Qui, au lieu d'utiliser convenablement les différentes subventions, les ont utilisées à leurs propres comptes. Son collègue, N'Guessan Yassouha, ne dit pas autre chose. Il ne cache pas sa joie. Lui, qui, depuis dix ans, a abandonné la construction de sa maison dans son village natal à Djébonoua. Pour lui, cette année est la seule occasion pour achever cette maison. A Daloa, l'autre zone de production du cacao et du café, les producteurs ne cachent pas leur joie. C'est une aubaine pour nous cette année de réaliser nos rêves, lance M. Kouakou Koffi, planteur à Gonaté. Qui fait remarquer au passage que cette décision du gouvernement ivoirien vient à point nommé. Parce que, les producteurs, dit-il, ont souffert de la libéralisation et de la mauvaise foi de certaines personnes. Koffi Djè, lui aussi planteur à Zoukougbeu, n'a fait que jubiler après l'annonce de ce nouveau prix. A Soubré, la nouvelle boucle du cacao, les producteurs de ces zones, ont sauté de joie. En témoigne, la réaction de M. Koné Anatole, planteur à Buyo. Mais, cette joie des producteurs du café-cacao, n'a été que de courte durée. Car, le prix bord champs fixé par le Comité de gestion de la filière café-cacao n'est pas respecté dans les zones de productions. A cause de la fonctionnalité des coopératives.
Les coopératives broient du noir
"Les prix ne sont pas respectés. Au lieu de 950 Fcfa, les acheteurs prennent le kilogramme du cacao à 750 voire 700 Fcfa", fait remarquer Marcellin Koffi, planteur à Bandiahi, village de la sous-préfecture de Bédiala joint par téléphone. Pour ce dernier, l'inactivité des coopératives cette année est la conséquence de cette situation. "Des pisteurs véreux viennent nous proposer des prix loin de la réalité. Mais, nous sommes obligés d'accepter. Parce que, les coopératives, qui, il y a quelques années nous défendaient ont toutes disparu", avance-t-il. Avant d'ajouter que, ces derniers dictent leurs lois à telle enseigne que, les producteurs n'arrivent pas à tirer le maximum de profit de leurs récoltes. Cependant, il ne regrette pas totalement. Il fait savoir que trois mois après le lancement de cette campagne, ses comptes sont au vert. "J'ai eu 20 tonnes à la première récolte. A la deuxième récolte, qui est la plus importante, j'ai eu 32 tonnes", jubile-t-il. M. N'Guessan Kouamé, planteur à Nibwaoua, dans la sous-préfecture Guibéroua n'est pas logé à la même enseigne que Marcellin Koffi, mais il se dit heureux d'avoir vendu 17 tonnes de cacao, à 750 Fcfa le kilogramme. Une bagatelle qui lui permet de satisfaire ses besoins. Si les planteurs savourent leur joie, ce n'est pas le cas des responsables de coopératives de la filière café cacao. Eux qui, en deux années consécutives n'ont reçu aucun financement du Comité de gestion de la filière café cacao. "Cette année, c'est la même chose que l'année dernière. Les coopératives n'ont pas reçu de financement. Celles qui arrivent à travailler aujourd'hui se comptent du bout des doigts", fait remarquer M. Gervais Séry, le Président du conseil d'administration d'une coopérative à Gagnoa. Qui, indique au passage que, la quasi-totalité de ces structures ont fermé boutique. M. Yao Attoungbré Edouard, également, Président du conseil d'administration d'une coopérative à Daloa ne dit pas autre chose. "Il y a assez de produits, mais les quelques rares coopératives encore en action n'arrivent pas à les acheter. Ce qui donne libre cours aux acheteurs véreux qui fixent le prix du kilogramme à la tête du paysan", lance-t-il. Cependant, il révèle que malgré ces prix dérisoires, les planteurs se frottent les mains par rapport aux années précédentes.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Fixée au début octobre dernier, la campagne de commercialisation du cacao va son bonhomme de chemin. Avec des fortunes diverses des acteurs, notamment les coopératives et les planteurs individuels. 950 Fcfa, c'est le prix du kilogramme bord champ fixé par le Comité de gestion de la filière (Cgc). Ce prix a été un ouf de soulagement auprès du monde agricole. Qui n'a pas vu une telle flambée depuis l'année 2000. Où, le prix du kilogramme bord champ du cacao avait atteint 600 Fcfa voire 750 Fcfa. " C'est la première fois que le prix du kilogramme du cacao atteint un tel seuil ", lance Yao Yao alias Pécos, planteur à Gagnoa. Pour ce dernier, ce nouveau prix du cacao est le signe annonciateur de la fin du calvaire des producteurs de Côte d'Ivoire. Qui n'ont cessé de pleurer ces deux dernières années. A cause de la mauvaise gestion des responsables de la filière, aujourd'hui, incarcérés à la Maison d'arrêt et correctionnel d'Abidjan (Maca) et des responsables des coopératives de bases. Qui, au lieu d'utiliser convenablement les différentes subventions, les ont utilisées à leurs propres comptes. Son collègue, N'Guessan Yassouha, ne dit pas autre chose. Il ne cache pas sa joie. Lui, qui, depuis dix ans, a abandonné la construction de sa maison dans son village natal à Djébonoua. Pour lui, cette année est la seule occasion pour achever cette maison. A Daloa, l'autre zone de production du cacao et du café, les producteurs ne cachent pas leur joie. C'est une aubaine pour nous cette année de réaliser nos rêves, lance M. Kouakou Koffi, planteur à Gonaté. Qui fait remarquer au passage que cette décision du gouvernement ivoirien vient à point nommé. Parce que, les producteurs, dit-il, ont souffert de la libéralisation et de la mauvaise foi de certaines personnes. Koffi Djè, lui aussi planteur à Zoukougbeu, n'a fait que jubiler après l'annonce de ce nouveau prix. A Soubré, la nouvelle boucle du cacao, les producteurs de ces zones, ont sauté de joie. En témoigne, la réaction de M. Koné Anatole, planteur à Buyo. Mais, cette joie des producteurs du café-cacao, n'a été que de courte durée. Car, le prix bord champs fixé par le Comité de gestion de la filière café-cacao n'est pas respecté dans les zones de productions. A cause de la fonctionnalité des coopératives.
Les coopératives broient du noir
"Les prix ne sont pas respectés. Au lieu de 950 Fcfa, les acheteurs prennent le kilogramme du cacao à 750 voire 700 Fcfa", fait remarquer Marcellin Koffi, planteur à Bandiahi, village de la sous-préfecture de Bédiala joint par téléphone. Pour ce dernier, l'inactivité des coopératives cette année est la conséquence de cette situation. "Des pisteurs véreux viennent nous proposer des prix loin de la réalité. Mais, nous sommes obligés d'accepter. Parce que, les coopératives, qui, il y a quelques années nous défendaient ont toutes disparu", avance-t-il. Avant d'ajouter que, ces derniers dictent leurs lois à telle enseigne que, les producteurs n'arrivent pas à tirer le maximum de profit de leurs récoltes. Cependant, il ne regrette pas totalement. Il fait savoir que trois mois après le lancement de cette campagne, ses comptes sont au vert. "J'ai eu 20 tonnes à la première récolte. A la deuxième récolte, qui est la plus importante, j'ai eu 32 tonnes", jubile-t-il. M. N'Guessan Kouamé, planteur à Nibwaoua, dans la sous-préfecture Guibéroua n'est pas logé à la même enseigne que Marcellin Koffi, mais il se dit heureux d'avoir vendu 17 tonnes de cacao, à 750 Fcfa le kilogramme. Une bagatelle qui lui permet de satisfaire ses besoins. Si les planteurs savourent leur joie, ce n'est pas le cas des responsables de coopératives de la filière café cacao. Eux qui, en deux années consécutives n'ont reçu aucun financement du Comité de gestion de la filière café cacao. "Cette année, c'est la même chose que l'année dernière. Les coopératives n'ont pas reçu de financement. Celles qui arrivent à travailler aujourd'hui se comptent du bout des doigts", fait remarquer M. Gervais Séry, le Président du conseil d'administration d'une coopérative à Gagnoa. Qui, indique au passage que, la quasi-totalité de ces structures ont fermé boutique. M. Yao Attoungbré Edouard, également, Président du conseil d'administration d'une coopérative à Daloa ne dit pas autre chose. "Il y a assez de produits, mais les quelques rares coopératives encore en action n'arrivent pas à les acheter. Ce qui donne libre cours aux acheteurs véreux qui fixent le prix du kilogramme à la tête du paysan", lance-t-il. Cependant, il révèle que malgré ces prix dérisoires, les planteurs se frottent les mains par rapport aux années précédentes.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr