Dans un communiqué lu sur les antennes de la Rti première chaîne mardi, le Conseil national de la Communication audiovisuelle (Cnca) a exigé «l'arrêt immédiat» de la diffusion des programmes des médias créés en zones CNO. Le Directeur de cabinet du Secrétaire général des Forces Nouvelles se prononce sur cette décision.
Le Cnca vient d'interdire d'émission toutes les télévisions et radios qui n'auraient pas obtenu d'autorisation en tant que telle. Quelle est la réaction des Forces nouvelles par rapport aux chaînes qui émettent dans leurs zones?
Notre réaction, c'est que les Forces nouvelles ne se reconnaissent pas dans cette décision du Cnca. Dans la mesure où depuis le début de la crise jusqu'aujourd'hui, toutes les radios et télévisions qui fonctionnent en zones CNO sont sous la supervision des Forces nouvelles. Nous avons permis la création et la mise en œuvre de ces médias audio-visuelles pour assurer les besoins de communication avec les populations. Et nous estimons que le Cnca au lieu de s'asseoir à Abidjan pour faire une interdiction à travers sa déclaration aurait mieux fait de venir vers les Forces nouvelles pour s'asseoir et discuter avec elles et élaborer une plateforme de collaboration surtout en cette période de sortie de crise. Dans tous les cas, nous ne reconnaissons pas sa décision d'interdiction.
Est-ce à dire que vous ne reconnaissez pas l'autorité du Cnca en dehors de la zone du Sud ?
La presse est contrôlée ici en zones Forces nouvelles par les Forces nouvelles.
Avez-vous été saisis directement par le Cnca sur la situation des médias de vos zones ?
Pas du tout justement. C'est pourquoi nous reprouvons cette décision du Cnca. Au lieu de s'asseoir à Abidjan pour faire cette déclaration, cette structure aurait mieux fait de venir vers les FN pour qu'on discute. Au lieu de cela, nous avons été surpris de voir cette déclaration au journal télévisé.
Vos médias vont donc continuer à fonctionner…
Oui, ils vont continuer à fonctionner sous la responsabilité des Forces nouvelles. Si le Cnca veut une réglementation, qu’il cherche à rencontrer les Forces nouvelles et nous allons discuter. Déjà, nous-mêmes avions pris les devants. Nous avons organisé ici il y a deux semaines, un séminaire au cabinet du SG des Forces nouvelles avec tous les délégués généraux des Forces nouvelles ainsi que les responsables des organes de presse de la zone. La rencontre a duré toute une journée pour élaborer une conduite à tenir par rapport à la gestion de l'information en période électorale. Nous avions reçu des instructions du SG des Forces nouvelles pour entrer en contact avec le ministère de la Communication pour voir ensemble comment l'information pouvait être gérée pendant cette période. Surtout la période pré-électorale et la période électorale. C'est en prélude à cette rencontre que nous avons organisé justement ce séminaire pour travailler sur le sujet en attendant la réunion avec le ministère de la Communication. Bientôt les Forces nouvelles adresseront au ministre une correspondance pour lui demander l'organisation d'une rencontre avec tous les organes de presse de nos zones afin qu'ensemble on puisse élaborer une plate-forme de travail et de collaboration pendant cette période électorale.
Est-ce à dire que ces médias vont continuer à fonctionner pendant la période électorale et préélectorale ?
Les médias de nos zones n'ont été créés ni par le Cnca, ni par une autre autorité. Ce sont les Forces nouvelles qui ont créé ces médias pour leurs besoins de communication avec les populations. Donc, tant que les Forces nouvelles seront là, ces médias seront là pour que ça fonctionne. C'est maintenant la ligne et les règles de fonctionnement qu'il faut voir. Surtout que nous sommes dans une période très sensible. C'est ce qui nécessite qu'on s'asseye avec le ministère de la communication pour en parler.
Il y a la question des garanties quand à l'équité du traitement des candidats qui se pose d'autant plus que la Rti est aujourd'hui décriée pour son traitement partisan de l'information.
Jusqu'à présent, en ce qui concerne la zone Cno, nous n'avons pas encore connaissance d'un déséquilibre majeur en ce qui concerne des activités des partis politiques. Toutes les activités des partis et groupements politiques qui sont menées dans les zones Cno où se trouvent ces médias sont couvertes. C'est ainsi que toutes les rencontres qui se déroulent ici à Bouaké sont couvertes par Tv Notre patrie et sur les antennes de Ici Tv de même que par les radios de la zone. C'est la même chose à Korhogo et partout où se trouvent les médias en zones FN. Donc pour le moment nous n'avons pas connaissance d'un déséquilibre quelconque. On ne parle de déséquilibre que lorsqu'on a réussi à établir un équilibre. Or pour le moment, les médias d'ici continuent de travailler comme par le passé. Ils font la couverture des activités dont ils sont informés. Il s'avère que certains responsables politiques viennent ici sans crier gare et dans le but de rencontrer leurs militants. Nous n'allons pas courir derrière eux. Mais si nous sommes informés de la venue d'une autorité à une quelconque manifestation, celle-ci fait l'objet d'une couverture de façon équitable.
Combien de médias sont concernées par l'interdiction prononcée par le Cnca ?
Nous ne savons pas combien ont été dénombrés par le Cnca, mais pour le moment, nous avons un certain nombre qui fonctionne. Lorsque nous allons rencontrer le ministère de la Communication, nous allons vous communiquer les chiffres.
Vous pensez que certains risquent de disparaître effectivement?
Ce ne sont pas des médias qui sont faits pour demeurer éternellement. La Côte d'Ivoire est un pays de droit et la presse est soumise à règlementation. L'exercice est aussi soumis à règlementation. Les Fn ont créé ces organes pour les besoins de la cause. Le jour où les élections seront achevées et que la crise sera définitivement endiguée, les Fn ne continueront pas à gérer les organes audiovisuels de la zone comme elles le font actuellement. Nous sommes inscrits dans une dynamique de réunification et de paix. Dès que ces paramètres seront atteints, automatiquement ces activités vont cesser et la conformité par rapport aux dispositions règlementaires va couvrir l'ensemble de notre pays.
On parle de plus en plus du redéploiement de la Rti. Est-ce que cela ne va pas causer des problèmes avec vos chaînes ?
Je ne sais pas le problème que cela va poser. Il faut que les responsables de la Rti qui avaient déjà mené des démarches auprès des FN reviennent pour qu'on en discute plus profondément. Nous ne voyons pas pourquoi le déploiement de la Rti empêcherait les autres de fonctionner si tant est qu’elle ne couvre pas l'ensemble du territoire ivoirien.
Les Chaînes des zones FN vont donc cohabiter avec la Rti ?
Oui, pour le moment. En tout cas, la Rti ne vient pas pour faire disparaître les autres. Et pour l'instant, ces autres médias demeurent sous la responsabilité des Forces nouvelles.
Interview réalisée par Kesy B. Jacob Coll : Djama Stanisla
Le Cnca vient d'interdire d'émission toutes les télévisions et radios qui n'auraient pas obtenu d'autorisation en tant que telle. Quelle est la réaction des Forces nouvelles par rapport aux chaînes qui émettent dans leurs zones?
Notre réaction, c'est que les Forces nouvelles ne se reconnaissent pas dans cette décision du Cnca. Dans la mesure où depuis le début de la crise jusqu'aujourd'hui, toutes les radios et télévisions qui fonctionnent en zones CNO sont sous la supervision des Forces nouvelles. Nous avons permis la création et la mise en œuvre de ces médias audio-visuelles pour assurer les besoins de communication avec les populations. Et nous estimons que le Cnca au lieu de s'asseoir à Abidjan pour faire une interdiction à travers sa déclaration aurait mieux fait de venir vers les Forces nouvelles pour s'asseoir et discuter avec elles et élaborer une plateforme de collaboration surtout en cette période de sortie de crise. Dans tous les cas, nous ne reconnaissons pas sa décision d'interdiction.
Est-ce à dire que vous ne reconnaissez pas l'autorité du Cnca en dehors de la zone du Sud ?
La presse est contrôlée ici en zones Forces nouvelles par les Forces nouvelles.
Avez-vous été saisis directement par le Cnca sur la situation des médias de vos zones ?
Pas du tout justement. C'est pourquoi nous reprouvons cette décision du Cnca. Au lieu de s'asseoir à Abidjan pour faire cette déclaration, cette structure aurait mieux fait de venir vers les FN pour qu'on discute. Au lieu de cela, nous avons été surpris de voir cette déclaration au journal télévisé.
Vos médias vont donc continuer à fonctionner…
Oui, ils vont continuer à fonctionner sous la responsabilité des Forces nouvelles. Si le Cnca veut une réglementation, qu’il cherche à rencontrer les Forces nouvelles et nous allons discuter. Déjà, nous-mêmes avions pris les devants. Nous avons organisé ici il y a deux semaines, un séminaire au cabinet du SG des Forces nouvelles avec tous les délégués généraux des Forces nouvelles ainsi que les responsables des organes de presse de la zone. La rencontre a duré toute une journée pour élaborer une conduite à tenir par rapport à la gestion de l'information en période électorale. Nous avions reçu des instructions du SG des Forces nouvelles pour entrer en contact avec le ministère de la Communication pour voir ensemble comment l'information pouvait être gérée pendant cette période. Surtout la période pré-électorale et la période électorale. C'est en prélude à cette rencontre que nous avons organisé justement ce séminaire pour travailler sur le sujet en attendant la réunion avec le ministère de la Communication. Bientôt les Forces nouvelles adresseront au ministre une correspondance pour lui demander l'organisation d'une rencontre avec tous les organes de presse de nos zones afin qu'ensemble on puisse élaborer une plate-forme de travail et de collaboration pendant cette période électorale.
Est-ce à dire que ces médias vont continuer à fonctionner pendant la période électorale et préélectorale ?
Les médias de nos zones n'ont été créés ni par le Cnca, ni par une autre autorité. Ce sont les Forces nouvelles qui ont créé ces médias pour leurs besoins de communication avec les populations. Donc, tant que les Forces nouvelles seront là, ces médias seront là pour que ça fonctionne. C'est maintenant la ligne et les règles de fonctionnement qu'il faut voir. Surtout que nous sommes dans une période très sensible. C'est ce qui nécessite qu'on s'asseye avec le ministère de la communication pour en parler.
Il y a la question des garanties quand à l'équité du traitement des candidats qui se pose d'autant plus que la Rti est aujourd'hui décriée pour son traitement partisan de l'information.
Jusqu'à présent, en ce qui concerne la zone Cno, nous n'avons pas encore connaissance d'un déséquilibre majeur en ce qui concerne des activités des partis politiques. Toutes les activités des partis et groupements politiques qui sont menées dans les zones Cno où se trouvent ces médias sont couvertes. C'est ainsi que toutes les rencontres qui se déroulent ici à Bouaké sont couvertes par Tv Notre patrie et sur les antennes de Ici Tv de même que par les radios de la zone. C'est la même chose à Korhogo et partout où se trouvent les médias en zones FN. Donc pour le moment nous n'avons pas connaissance d'un déséquilibre quelconque. On ne parle de déséquilibre que lorsqu'on a réussi à établir un équilibre. Or pour le moment, les médias d'ici continuent de travailler comme par le passé. Ils font la couverture des activités dont ils sont informés. Il s'avère que certains responsables politiques viennent ici sans crier gare et dans le but de rencontrer leurs militants. Nous n'allons pas courir derrière eux. Mais si nous sommes informés de la venue d'une autorité à une quelconque manifestation, celle-ci fait l'objet d'une couverture de façon équitable.
Combien de médias sont concernées par l'interdiction prononcée par le Cnca ?
Nous ne savons pas combien ont été dénombrés par le Cnca, mais pour le moment, nous avons un certain nombre qui fonctionne. Lorsque nous allons rencontrer le ministère de la Communication, nous allons vous communiquer les chiffres.
Vous pensez que certains risquent de disparaître effectivement?
Ce ne sont pas des médias qui sont faits pour demeurer éternellement. La Côte d'Ivoire est un pays de droit et la presse est soumise à règlementation. L'exercice est aussi soumis à règlementation. Les Fn ont créé ces organes pour les besoins de la cause. Le jour où les élections seront achevées et que la crise sera définitivement endiguée, les Fn ne continueront pas à gérer les organes audiovisuels de la zone comme elles le font actuellement. Nous sommes inscrits dans une dynamique de réunification et de paix. Dès que ces paramètres seront atteints, automatiquement ces activités vont cesser et la conformité par rapport aux dispositions règlementaires va couvrir l'ensemble de notre pays.
On parle de plus en plus du redéploiement de la Rti. Est-ce que cela ne va pas causer des problèmes avec vos chaînes ?
Je ne sais pas le problème que cela va poser. Il faut que les responsables de la Rti qui avaient déjà mené des démarches auprès des FN reviennent pour qu'on en discute plus profondément. Nous ne voyons pas pourquoi le déploiement de la Rti empêcherait les autres de fonctionner si tant est qu’elle ne couvre pas l'ensemble du territoire ivoirien.
Les Chaînes des zones FN vont donc cohabiter avec la Rti ?
Oui, pour le moment. En tout cas, la Rti ne vient pas pour faire disparaître les autres. Et pour l'instant, ces autres médias demeurent sous la responsabilité des Forces nouvelles.
Interview réalisée par Kesy B. Jacob Coll : Djama Stanisla