La lettre du mouvement communiste n°15 dans sa parution de janvier 2005 fait l’état des lieux de la compétition capitaliste aiguë autour de la répartition de la rente issue de l’exploitation des ressources naturelles ivoiriennes. Plus de mille sociétés en Côte d’Ivoire appartiennent à la France.
Le rôle de la France dans la guerre de septembre 2002 est identifié comme celui du traditionnel maître qui ne veut pas que l’esclave s’émancipe. Certaines autorités d’Abidjan, pour leur part, ont donné de la voix contre l’ancien colonisateur, lui promettant un sort bien pire que celui qu’ont connu les Américains au Vietnam. Bien relayés par les gauchistes de la métropole, il a même été question du retrait des troupes françaises et des intérêts économiques hexagonaux en Côte d’Ivoire. Pour mieux comprendre ces revendications, il convient d’analyser la situation économique de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Une économie rentière qui aiguise des appétits
La première question à laquelle il faut répondre, concerne, bien sûr, la présence économique hexagonale dans ce pays à la croissance démographique rapide. Troisième puissance économique de l’Afrique sub-saharienne, derrière l’Afrique du Sud et le Nigeria, la Côte d’Ivoire est un pôle économique d’importance au sein de l’Afrique de l’Ouest. Notamment l’Uemoa, marché commun regroupant le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. D’après l’Irin, agence de presse de l’Onu, le Burkina-Faso dépend de la Côte d’Ivoire pour 80 % de ses exportations et pour 60 à 70 % de ses importations. Sa capitale économique, Abidjan, est aussi le premier port d’Afrique de l’Ouest.
Avec le port de San Pedro, elle est au bout de l’axe de transport Nord-Sud qui traverse le pays, que ce soit par la route ou la ligne ferroviaire qui relie Abidjan au Burkina-Faso. Riche en ressources naturelles (minérales et agricoles), la Côte d’Ivoire possède une industrie de transformation relativement réduite mais “ sans équivalent en Afrique centrale et occidentale ” selon Mission économique de l’Ambassade de France, principalement dans les secteurs du cacao, du pétrole et de la conserverie de thon. Toutefois, les ressources naturelles brutes jouent les premiers rôles, avec 47 % du total des exportations en 2003. Leurs filières de première transformation garantissent 32 % du total des marchandises vendues à l’extérieur, de telle sorte que près de 80 % des exportations relèvent directement ou indirectement de l’exploitation des ressources naturelles. Une partie conséquente de ces dernières d’origine minérale (le minerai de fer, le manganèse, le diamant et un nombre important de gisements minéraux, spécialement concentrés au nord) resterait inexploitée. A l’instar de celles de la grande majorité des pays capitalistes de la planète, l’économie ivoirienne est essentiellement orientée vers l’exportation de marchandises. L’Union européenne (UE) absorbe 52 % de son commerce extérieur. Au sein de l’UE, la France se confirme être le premier client du pays avec 19 % de ses exportations totales en 2003. Les Pays-Bas suivent, essentiellement en raison de leurs achats de cacao. Les États-Unis arrivent en troisième position, avec une part d’environ trois fois inférieure à celle de la France. La Côte d’Ivoire est en revanche grande importatrice de produits alimentaires, de biens d’équipement (principalement des matériels de transport routier) et d’énergie pétrolière, en dépit de sa production en croissance accélérée. La France est le premier pays fournisseur de la Côte d’Ivoire, avec près du quart des importations totales représentées notamment par des produits alimentaires et des biens d’équipement. Le Nigeria suit, avec plus de 18 % des importations ivoiriennes totales grâce à ses exportations de produits pétroliers. Ainsi, comme bon nombre de pays capitalistes périphériques, la Côte d’Ivoire est riche en forces productives (main d’œuvre et ressources naturelles, aussi bien minérales qu’agricoles) mais pauvre en industrie développée (agriculture : 27,6 % du PIB en 2003 ; industrie manufacturière : 12,5 %). Les services, pour la plupart faits de petits commerces et de l’activité de transport (dont la branche du transport de marchandises devrait être classée dans le secteur productif), compte pour plus de moitié du PIB. Le commerce extérieur, à travers la direction générale des douanes représente en moyenne 40 % du PIB et la balance commerciale est excédentaire (“ ce qui est exceptionnel en Afrique ”, précise la Mission économique de l’Ambassade de France), notamment grâce au cacao, dont elle est le premier pays producteur, assurant environ 40% de l’offre mondiale. A lui seul, en 2003, le cacao a représenté 43 % des exportations de la Côte d’Ivoire (soit environ 20% de son PIB estimé par le FMI à 8.000 milliards de francs CFA, correspondant à 12,2 milliards d’euros), dont trois quarts envoyés à l’étranger sous forme de fèves et le dernier quart en produit semi-transformé. Le coton et le café, les autres grandes ressources agricoles du pays, ne pèsent que 3 % chacun dans les exportations totales. Les produits transformés du bois, 4 %. La Côte d’Ivoire est également le premier exportateur africain de thon (2 % de son commerce extérieur) et de caoutchouc (2 %). De plus, récente exploitation, les gisements de pétrole sont rapidement montés en puissance parmi les marchandises d’exportation (+56,4 %en volume en 2003). Avec une production encore en expansion (32.970 barils/jour en juin 2004), le pétrole est la deuxième marchandise d’exportation (13 % du total en 2003, dont un gros tiers de pétrole brut et les deux tiers de produits pétroliers transformés). Si la part de la Côte d’Ivoire dans le commerce international de l’or noir est encore négligeable, ses réserves sont estimées comme importantes. La crise grave de laquelle elle tarde à sortir retarde, depuis deux ans, l’activité d’exploration et de prospection pétrolière. Comme dans le cacao, la concurrence des géants étrangers du secteur y est très vive. Les intérêts français et américains s’entrechoquent. La société Total garde une longueur d’avance, comptant pour un gros tiers du raffinage et de la distribution totale de pétrole ivoirien. Bouygues, via sa filiale Saur, et EDF interviennent en amont, du côté de la production. Cependant, plusieurs firmes américaines importantes (Pioneer Oil Company et Africa Petroleum dans l’extraction; Exxon Mobil dans la distribution) disputent l’influence française dans ce secteur. L’État ivoirien a purement et simplement renoncé à l’industrialisation directe des ressources naturelles. Il préfère se cantonner à un rôle de rentier sourcilleux et volage, prêt à se vendre au meilleur offrant en termes d’entrées fiscales. Un spécialiste du négoce a déclaré aux Échos du 17 novembre 2004 que “ plus de la moitié des frais généraux de l’administration ivoirienne - environ 40 millions d’euros - est assurée par les taxes sur la production de cacao ”. Depuis la proclamation de l’indépendance et grâce à son économie incomparablement plus forte que celle de ses voisins, la Côte d’Ivoire est devenue une destination d’immigration régionale très importante, attirant une main d’œuvre supplémentaire particulièrement nombreuse. D’après les Nations unies (octobre 2002), le quart de la population de près de 17 millions (comptant plus de soixante ethnies locales) est constitué par des immigrés. Le recensement de 1998, qui sous-estime certainement les chiffres réels, indique la présence de 2,3 millions Burkinabés, 792 260 Maliens, 230 390 Guinéens, 133 220 Ghanéens, 107.500 Béninois, 102 220 Nigeriens et 101 360 Nigérians. A ceux-ci, s’ajoutent quelque 72 000 réfugiés libériens, estime le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies.
Une présence française qui dérange
Pour ce qui est de la présence étrangère, la France tente de garder une part très importante dans l’économie ivoirienne, notamment depuis la vague de privatisation à la fin des années 90. La Côte d’Ivoire totalise un quart des filiales françaises de la zone Franc CFA. La France apparaît comme le premier investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire, si on s’en tient aux statistiques du Cepici (Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire). En tout, ce sont 147 filiales d’entreprises françaises qui, selon le ministère des Finances, sont présentes dans le pays, employant 36 000 salariés ivoiriens. D’après les
Échos, environ 51 % des recettes fiscales de l’État ivoirien sont issues d’elles. Parmi les sociétés françaises, on note avant tout : • Bouygues dans le BTP, via sa filiale Saur qui détient 47 % de la Sodeci (eau) et 25 % de la CIE (électricité) ;
• Les aéroports, dont les concessions ont été confiées à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille et la Sofreavia ;
• Le groupe Pinault dans la distribution de produits ;
• La BNP, le Crédit lyonnais, Axa et la Société générale dans le secteur financier ;
• France Télécom dans les télécommunications ;
• Castel dans le sucre et les boissons ;
• Accor dans l’hôtellerie ;
• Air France, qui détient 51 % d’Air Ivoire ;
• Le groupe de négoce Touton (deuxième exportateur de fèves de cacao, avec 150.000 tonnes en 2003).
La présence physique des Français est néanmoins très limitée, inférieure aux 20.000 individus dont une grande partie composée de binationaux.
Mais on note également une présence étrangère diversifiée selon les secteurs :
• Agriculture et agroalimentaire : les Américains sont présents (Cargill, Unilever, Dole), ainsi que les Hollandais (ADM), et les Suisses (Aiglon) ;
• Pêche : les usines de traitement sont essentiellement détenues par des intérêts étrangers (Saupiquet, majoritairement italiens -, Castelli, Pêche et Froid) ;
• Hydrocarbures : les intérêts américains sont représentés par les sociétés Foxtrot, Ranger Oil, Ocean Energy, et ceux des Canadiens par CNR International. Deux unités de blending (mélanges) opèrent en Côte d’Ivoire : la Sifal (détenue à 33 % par Shell, 20 % par Mobil) et la Texaco ;
• Chimie : les Suisses sont présents avec la société Syngenta ;
• Textile : les intérêts hollandais sont représentés dans le secteur textile à travers Uniwax ;
• Télécommunications : le groupe africain Telecel actuellement Mtn, est présent ;
• B-TP : les intérêts israéliens sont représentés avec la Sonitra.
D’autre part, plus de 1 000 sociétés locales appartiennent à des ressortissants français.
Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr
Le rôle de la France dans la guerre de septembre 2002 est identifié comme celui du traditionnel maître qui ne veut pas que l’esclave s’émancipe. Certaines autorités d’Abidjan, pour leur part, ont donné de la voix contre l’ancien colonisateur, lui promettant un sort bien pire que celui qu’ont connu les Américains au Vietnam. Bien relayés par les gauchistes de la métropole, il a même été question du retrait des troupes françaises et des intérêts économiques hexagonaux en Côte d’Ivoire. Pour mieux comprendre ces revendications, il convient d’analyser la situation économique de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Une économie rentière qui aiguise des appétits
La première question à laquelle il faut répondre, concerne, bien sûr, la présence économique hexagonale dans ce pays à la croissance démographique rapide. Troisième puissance économique de l’Afrique sub-saharienne, derrière l’Afrique du Sud et le Nigeria, la Côte d’Ivoire est un pôle économique d’importance au sein de l’Afrique de l’Ouest. Notamment l’Uemoa, marché commun regroupant le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. D’après l’Irin, agence de presse de l’Onu, le Burkina-Faso dépend de la Côte d’Ivoire pour 80 % de ses exportations et pour 60 à 70 % de ses importations. Sa capitale économique, Abidjan, est aussi le premier port d’Afrique de l’Ouest.
Avec le port de San Pedro, elle est au bout de l’axe de transport Nord-Sud qui traverse le pays, que ce soit par la route ou la ligne ferroviaire qui relie Abidjan au Burkina-Faso. Riche en ressources naturelles (minérales et agricoles), la Côte d’Ivoire possède une industrie de transformation relativement réduite mais “ sans équivalent en Afrique centrale et occidentale ” selon Mission économique de l’Ambassade de France, principalement dans les secteurs du cacao, du pétrole et de la conserverie de thon. Toutefois, les ressources naturelles brutes jouent les premiers rôles, avec 47 % du total des exportations en 2003. Leurs filières de première transformation garantissent 32 % du total des marchandises vendues à l’extérieur, de telle sorte que près de 80 % des exportations relèvent directement ou indirectement de l’exploitation des ressources naturelles. Une partie conséquente de ces dernières d’origine minérale (le minerai de fer, le manganèse, le diamant et un nombre important de gisements minéraux, spécialement concentrés au nord) resterait inexploitée. A l’instar de celles de la grande majorité des pays capitalistes de la planète, l’économie ivoirienne est essentiellement orientée vers l’exportation de marchandises. L’Union européenne (UE) absorbe 52 % de son commerce extérieur. Au sein de l’UE, la France se confirme être le premier client du pays avec 19 % de ses exportations totales en 2003. Les Pays-Bas suivent, essentiellement en raison de leurs achats de cacao. Les États-Unis arrivent en troisième position, avec une part d’environ trois fois inférieure à celle de la France. La Côte d’Ivoire est en revanche grande importatrice de produits alimentaires, de biens d’équipement (principalement des matériels de transport routier) et d’énergie pétrolière, en dépit de sa production en croissance accélérée. La France est le premier pays fournisseur de la Côte d’Ivoire, avec près du quart des importations totales représentées notamment par des produits alimentaires et des biens d’équipement. Le Nigeria suit, avec plus de 18 % des importations ivoiriennes totales grâce à ses exportations de produits pétroliers. Ainsi, comme bon nombre de pays capitalistes périphériques, la Côte d’Ivoire est riche en forces productives (main d’œuvre et ressources naturelles, aussi bien minérales qu’agricoles) mais pauvre en industrie développée (agriculture : 27,6 % du PIB en 2003 ; industrie manufacturière : 12,5 %). Les services, pour la plupart faits de petits commerces et de l’activité de transport (dont la branche du transport de marchandises devrait être classée dans le secteur productif), compte pour plus de moitié du PIB. Le commerce extérieur, à travers la direction générale des douanes représente en moyenne 40 % du PIB et la balance commerciale est excédentaire (“ ce qui est exceptionnel en Afrique ”, précise la Mission économique de l’Ambassade de France), notamment grâce au cacao, dont elle est le premier pays producteur, assurant environ 40% de l’offre mondiale. A lui seul, en 2003, le cacao a représenté 43 % des exportations de la Côte d’Ivoire (soit environ 20% de son PIB estimé par le FMI à 8.000 milliards de francs CFA, correspondant à 12,2 milliards d’euros), dont trois quarts envoyés à l’étranger sous forme de fèves et le dernier quart en produit semi-transformé. Le coton et le café, les autres grandes ressources agricoles du pays, ne pèsent que 3 % chacun dans les exportations totales. Les produits transformés du bois, 4 %. La Côte d’Ivoire est également le premier exportateur africain de thon (2 % de son commerce extérieur) et de caoutchouc (2 %). De plus, récente exploitation, les gisements de pétrole sont rapidement montés en puissance parmi les marchandises d’exportation (+56,4 %en volume en 2003). Avec une production encore en expansion (32.970 barils/jour en juin 2004), le pétrole est la deuxième marchandise d’exportation (13 % du total en 2003, dont un gros tiers de pétrole brut et les deux tiers de produits pétroliers transformés). Si la part de la Côte d’Ivoire dans le commerce international de l’or noir est encore négligeable, ses réserves sont estimées comme importantes. La crise grave de laquelle elle tarde à sortir retarde, depuis deux ans, l’activité d’exploration et de prospection pétrolière. Comme dans le cacao, la concurrence des géants étrangers du secteur y est très vive. Les intérêts français et américains s’entrechoquent. La société Total garde une longueur d’avance, comptant pour un gros tiers du raffinage et de la distribution totale de pétrole ivoirien. Bouygues, via sa filiale Saur, et EDF interviennent en amont, du côté de la production. Cependant, plusieurs firmes américaines importantes (Pioneer Oil Company et Africa Petroleum dans l’extraction; Exxon Mobil dans la distribution) disputent l’influence française dans ce secteur. L’État ivoirien a purement et simplement renoncé à l’industrialisation directe des ressources naturelles. Il préfère se cantonner à un rôle de rentier sourcilleux et volage, prêt à se vendre au meilleur offrant en termes d’entrées fiscales. Un spécialiste du négoce a déclaré aux Échos du 17 novembre 2004 que “ plus de la moitié des frais généraux de l’administration ivoirienne - environ 40 millions d’euros - est assurée par les taxes sur la production de cacao ”. Depuis la proclamation de l’indépendance et grâce à son économie incomparablement plus forte que celle de ses voisins, la Côte d’Ivoire est devenue une destination d’immigration régionale très importante, attirant une main d’œuvre supplémentaire particulièrement nombreuse. D’après les Nations unies (octobre 2002), le quart de la population de près de 17 millions (comptant plus de soixante ethnies locales) est constitué par des immigrés. Le recensement de 1998, qui sous-estime certainement les chiffres réels, indique la présence de 2,3 millions Burkinabés, 792 260 Maliens, 230 390 Guinéens, 133 220 Ghanéens, 107.500 Béninois, 102 220 Nigeriens et 101 360 Nigérians. A ceux-ci, s’ajoutent quelque 72 000 réfugiés libériens, estime le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies.
Une présence française qui dérange
Pour ce qui est de la présence étrangère, la France tente de garder une part très importante dans l’économie ivoirienne, notamment depuis la vague de privatisation à la fin des années 90. La Côte d’Ivoire totalise un quart des filiales françaises de la zone Franc CFA. La France apparaît comme le premier investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire, si on s’en tient aux statistiques du Cepici (Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire). En tout, ce sont 147 filiales d’entreprises françaises qui, selon le ministère des Finances, sont présentes dans le pays, employant 36 000 salariés ivoiriens. D’après les
Échos, environ 51 % des recettes fiscales de l’État ivoirien sont issues d’elles. Parmi les sociétés françaises, on note avant tout : • Bouygues dans le BTP, via sa filiale Saur qui détient 47 % de la Sodeci (eau) et 25 % de la CIE (électricité) ;
• Les aéroports, dont les concessions ont été confiées à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille et la Sofreavia ;
• Le groupe Pinault dans la distribution de produits ;
• La BNP, le Crédit lyonnais, Axa et la Société générale dans le secteur financier ;
• France Télécom dans les télécommunications ;
• Castel dans le sucre et les boissons ;
• Accor dans l’hôtellerie ;
• Air France, qui détient 51 % d’Air Ivoire ;
• Le groupe de négoce Touton (deuxième exportateur de fèves de cacao, avec 150.000 tonnes en 2003).
La présence physique des Français est néanmoins très limitée, inférieure aux 20.000 individus dont une grande partie composée de binationaux.
Mais on note également une présence étrangère diversifiée selon les secteurs :
• Agriculture et agroalimentaire : les Américains sont présents (Cargill, Unilever, Dole), ainsi que les Hollandais (ADM), et les Suisses (Aiglon) ;
• Pêche : les usines de traitement sont essentiellement détenues par des intérêts étrangers (Saupiquet, majoritairement italiens -, Castelli, Pêche et Froid) ;
• Hydrocarbures : les intérêts américains sont représentés par les sociétés Foxtrot, Ranger Oil, Ocean Energy, et ceux des Canadiens par CNR International. Deux unités de blending (mélanges) opèrent en Côte d’Ivoire : la Sifal (détenue à 33 % par Shell, 20 % par Mobil) et la Texaco ;
• Chimie : les Suisses sont présents avec la société Syngenta ;
• Textile : les intérêts hollandais sont représentés dans le secteur textile à travers Uniwax ;
• Télécommunications : le groupe africain Telecel actuellement Mtn, est présent ;
• B-TP : les intérêts israéliens sont représentés avec la Sonitra.
D’autre part, plus de 1 000 sociétés locales appartiennent à des ressortissants français.
Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr