On sait du Pr Kipré qu'il est bon historien, et que, lorsqu'en cette qualité, il veut faire honneur à sa profession en écrivant l'Histoire, il le fait avec la rigueur qui caractérise tous les hommes de science. Il en a donné la preuve à travers des publications majeures sur l'Histoire de la Côte d'ivoire. En revanche, ce que le commun des mortels sait le moins de lui, c'est qu'il est également doué en contorsionnements politiques. Ce qui lui permet d'incarner aisément son anti-personnage et se détourner tout autant des règles de sa spécialité. Contorsionnements politiques, avons-nous dit; car cet intellectuel de haut niveau qui a l'avantage d'être par la naissance, à cheval sur le pays yacouba et celui de M. Laurent Gbagbo n'a pas hésité à prendre contact avec le général Gueï, au lendemain de son coup d'Etat, pour lui proposer ses services. Belle revanche en perspective sur Bédié dont il n'a jamais accepté sa mise à l écart de son gouvernement. Si Gueï n'était pas mort, il ne fait aucun doute que c'est lui qui aurait été verni de la " légitimité historique " dont se sert le " neveu " pour consolider sa position auprès de M. Gbagbo. Comme bien d'autres avant lui, il n'a pas pu résister au "serment de zèle" que s'infligent les nouveaux convertis à la refondation. Tous, surtout lorsqu'ils viennent des partis de l'opposition se comportent immuablement de la même façon: prouver au-delà de la normale au nouveau chef qu'ils sont autant dignes de confiance, sinon plus que les militants de souche. Mais, s'agissant de Kipré, l'on se demande s'il en avait vraiment besoin, d'autant plus qu'il s'était déjà fait admettre à la table des convives.
Pour servir sa cause, le professeur n'a pas hésité à inventer le concept de "légitimité historique", et à lui conférer la prééminence sur "la légitimité juridique", seule base légale à laquelle s'adossent toutes les démocraties du monde. Le but visé à travers cette manœuvre est de rabaisser le leader du PDCI et faire passer Gbagbo pour un héros, du simple fait pour ce dernier d'avoir participé à la demande légitime de retour au multipartisme. Que ne ferait-on pas pour justifier l'injustifiable? Le professeur Kipré aurait pu pousser un peu plus loin sa générosité débordante en faveur de Gbagbo en faisant également allusion à sa guerre contre la rébellion de Soro et à son combat contre Licorne pour exalter sa " légitimité historique ". Mais, il ne l'a pas fait et on le comprend! Dans un pays comme le nôtre, où le peuple est à la recherche de repères démocratiques, c'est une entourloupette politique dangereuse qui renvoie selon le Pr Niamkey Koffi à la légitimité charismatique de Weber; à moins que M. Kipré n'ait voulu en réalité faire un clin d'œil à la " légitimité traditionnelle " du même auteur. Celle-ci est fondée sur " l'autorité des traditions" qui régit encore beaucoup de sociétés, concurremment avec le droit " moderne ". Les traditions véhiculent des valeurs positives mais elles comportent également des points négatifs, telle la primauté du plus fort qui en impose aux autres par sa puissance physique. Or, c'est parce que ce type d'autorité ne fait pas l'unanimité que les Ivoiriens ont opté pour le droit positif qui ne reconnait que la " légitimité légale ". Pour des raisons que l'on devine aisément M. Kipré Pierre met en comparaison des choses qui ne devraient pas l'être. Car, rien dans sa démonstration ne permet de comprendre au nom de quelle logique veut-il qu'il y ait deux légitimités historiques là où il ne peut en exister qu'une seule. En effet, c'est une vérité historique connue de tous qu'Houphouët a épousé son temps en luttant contre le colonisateur. De colonisateur, il n'y en a qu'un: celui que le grand homme a vaincu pour la libération de la Côte d'Ivoire. Partant, la vaillance de Bédié ne pouvait être appréciée que par rapport aux enjeux de son temps. "Le miracle" économique ivoirien grâce auquel la Côte a prospéré et développé des racines qui lui servent de béquilles aujourd'hui est son œuvre. Houphouët a libéré notre pays. Mais, il l'a fait au profit du peuple ivoirien, au nom et pour le compte du PDCI. Si pour ce faire, on lui reconnait " une légitimité historique ", il va sans dire que Bédié qui lui a succédé, hérite naturellement de cela. Il en sera de même pour ceux qui viendront après lui. En clair, comme dans un syllogisme, le PDCI que Bédié incarne ayant une " légitimité historique " de par le père fondateur, c'est un pléonasme de dire que lui également jouit de ce type de légitimité. Notre peine est encore plus grande lorsqu'on dévoile le sujet qui pousse le professeur à troquer son honorabilité contre l'écriture de l'histoire apologique et fugace: le cinquantenaire. Sa célébration est une autre imposture du FPI qui heurte la conscience. Décidément le parti de Gbagbo désarçonne par ses volte-face et son manque de cohérence. L'on se souvient, il y a peu que ce parti estimait que la Côte d'Ivoire n'a jamais été un pays souverain. En Houphouët et en ses collaborateurs les dirigeants du FPI ont toujours vu des pantins à la solde du colon qui n'ont pas pu octroyer l'indépendance à leur pays. D'où la mission première à l'entame de leur mandat, de libérer l'Afrique et particulièrement de la Côte d'Ivoire. Le peu d'engouement à commémorer la fête nationale et le choix de privilégier la célébration du 18 février baptisé "fête de la liberté" répondent à cette logique. Comment alors ne pas être surpris que le même FPI décide sans aucune gêne morale de célébrer le cinquantenaire d'une souveraineté qu'il ne reconnait pas. Cette trouvaille de Pierre Kipré coute très chère au contribuable ivoirien. Elle passe mal, très mal dans un pays économiquement exsangue Elle est inopportune pour un pays divisé et miséreux. Et si tout ceci n'était qu'une mise en scène d'un groupe d'initiés pour sortir à dose homéopathique l'argent du contribuable?
F.U.A.P
Force Universitaire
d'Appui au PDCI-RDA
Pour servir sa cause, le professeur n'a pas hésité à inventer le concept de "légitimité historique", et à lui conférer la prééminence sur "la légitimité juridique", seule base légale à laquelle s'adossent toutes les démocraties du monde. Le but visé à travers cette manœuvre est de rabaisser le leader du PDCI et faire passer Gbagbo pour un héros, du simple fait pour ce dernier d'avoir participé à la demande légitime de retour au multipartisme. Que ne ferait-on pas pour justifier l'injustifiable? Le professeur Kipré aurait pu pousser un peu plus loin sa générosité débordante en faveur de Gbagbo en faisant également allusion à sa guerre contre la rébellion de Soro et à son combat contre Licorne pour exalter sa " légitimité historique ". Mais, il ne l'a pas fait et on le comprend! Dans un pays comme le nôtre, où le peuple est à la recherche de repères démocratiques, c'est une entourloupette politique dangereuse qui renvoie selon le Pr Niamkey Koffi à la légitimité charismatique de Weber; à moins que M. Kipré n'ait voulu en réalité faire un clin d'œil à la " légitimité traditionnelle " du même auteur. Celle-ci est fondée sur " l'autorité des traditions" qui régit encore beaucoup de sociétés, concurremment avec le droit " moderne ". Les traditions véhiculent des valeurs positives mais elles comportent également des points négatifs, telle la primauté du plus fort qui en impose aux autres par sa puissance physique. Or, c'est parce que ce type d'autorité ne fait pas l'unanimité que les Ivoiriens ont opté pour le droit positif qui ne reconnait que la " légitimité légale ". Pour des raisons que l'on devine aisément M. Kipré Pierre met en comparaison des choses qui ne devraient pas l'être. Car, rien dans sa démonstration ne permet de comprendre au nom de quelle logique veut-il qu'il y ait deux légitimités historiques là où il ne peut en exister qu'une seule. En effet, c'est une vérité historique connue de tous qu'Houphouët a épousé son temps en luttant contre le colonisateur. De colonisateur, il n'y en a qu'un: celui que le grand homme a vaincu pour la libération de la Côte d'Ivoire. Partant, la vaillance de Bédié ne pouvait être appréciée que par rapport aux enjeux de son temps. "Le miracle" économique ivoirien grâce auquel la Côte a prospéré et développé des racines qui lui servent de béquilles aujourd'hui est son œuvre. Houphouët a libéré notre pays. Mais, il l'a fait au profit du peuple ivoirien, au nom et pour le compte du PDCI. Si pour ce faire, on lui reconnait " une légitimité historique ", il va sans dire que Bédié qui lui a succédé, hérite naturellement de cela. Il en sera de même pour ceux qui viendront après lui. En clair, comme dans un syllogisme, le PDCI que Bédié incarne ayant une " légitimité historique " de par le père fondateur, c'est un pléonasme de dire que lui également jouit de ce type de légitimité. Notre peine est encore plus grande lorsqu'on dévoile le sujet qui pousse le professeur à troquer son honorabilité contre l'écriture de l'histoire apologique et fugace: le cinquantenaire. Sa célébration est une autre imposture du FPI qui heurte la conscience. Décidément le parti de Gbagbo désarçonne par ses volte-face et son manque de cohérence. L'on se souvient, il y a peu que ce parti estimait que la Côte d'Ivoire n'a jamais été un pays souverain. En Houphouët et en ses collaborateurs les dirigeants du FPI ont toujours vu des pantins à la solde du colon qui n'ont pas pu octroyer l'indépendance à leur pays. D'où la mission première à l'entame de leur mandat, de libérer l'Afrique et particulièrement de la Côte d'Ivoire. Le peu d'engouement à commémorer la fête nationale et le choix de privilégier la célébration du 18 février baptisé "fête de la liberté" répondent à cette logique. Comment alors ne pas être surpris que le même FPI décide sans aucune gêne morale de célébrer le cinquantenaire d'une souveraineté qu'il ne reconnait pas. Cette trouvaille de Pierre Kipré coute très chère au contribuable ivoirien. Elle passe mal, très mal dans un pays économiquement exsangue Elle est inopportune pour un pays divisé et miséreux. Et si tout ceci n'était qu'une mise en scène d'un groupe d'initiés pour sortir à dose homéopathique l'argent du contribuable?
F.U.A.P
Force Universitaire
d'Appui au PDCI-RDA