Le chef de la junte blessé par balles par son aide de camp. Parmi les soldats installés aux commandes en Guinée, la sérénité n’est plus de mise. C’est dans un premier temps à un ballet de déclarations que les autorités de fait font se livrer. Question de se rassurer et de tenter de rassurer les populations. Mais comment expliquer que, au sommet de la hiérarchie au pouvoir on en arrive à de tels règlements de compte sanglants entre camarades putschistes ? L’équation n’est pas facile pour la junte. Pourquoi ne pas s’inspirer de la recette ivoirienne. Après l’échec de l’opération Dignité en novembre 2004, les experts du système dans ce pays avaient eu l’ingénieuse idée de pointer un doigt accusateur conte l’ancienne puissance coloniale. Le bombardement du camp français de Bouaké, la réaction musclée de Paris qui a ordonné la destruction immédiate de la flotte aérienne gouvernementale ivoirienne ont donné les ingrédients. Et l’affrontement entre forces rebelles et soldats loyalistes qui n’offrait plus aux stratèges militaires la possibilité de réaliser leurs vœux, la reconquête du nord et de toute la partie occupée par les forces nouvelles, par la force est devenu une guerre entre Paris et Abidjan. Un habile retournement qui a le mérite de galvaniser les énergies et de mobiliser contre « les ennemis de toujours qui se liguent chaque fois contre les intérêts de la nation ». les consultants tapis à Abidjan à la manœuvre, la junte n’a eu aucune peine à porter un doigt accusateur contre la France dont le ministre des affaires intérieures et les services spéciaux sont indexés. « la France est derrière la tentative d’assassinat de Dadis camara ». Les guinéens sont restés perplexes. La mayonnaise n’a pas pris. Et les fauves de Conakry se confondent en excuses tout en continuant les violences.
D. Al Seni
D. Al Seni
